À l’heure où j’écris ces quelques lignes, je ne sais pas si le sommaire de ce numéro spécial, consacré au numérique, développera les quelques exemples des temps modernes que nous rencontrons dans nos cimetières, et plus généralement dans le funéraire.
Georges Martinez, président de l’A.NA.PE.C. |
Voici une liste non exhaustive de ce qui se rencontre :
1 - Des entreprises souvent sous-traitantes des officines de pompes funèbres proposent un service de retransmission par Internet de la cérémonie d’obsèques. En effet, il est apparu que les familles et les amis se trouvent aujourd’hui géographiquement éclatés, par choix professionnel ou familial. Il n’est pas toujours possible de traverser aisément le monde, pour des raisons de coût ou de distance trop importante. Or, il est apparu que les proches regrettaient profondément de ne pas être présents lors du dernier hommage à l’être aimé.
Les entreprises qui proposent ce service se sont entourées de toutes les garanties de dignité et de sécurité informatique. La cérémonie est retransmise, soit en direct, soit par téléchargement, en fonction du décalage horaire et via des applications en libre accès Internet.
2 - Les Services Funéraires de la Ville de Paris, qui avaient déjà innové voici quelques années avec leur site "Révolution-Obsèques", permettant l’organisation des obsèques via Internet, viennent de mettre en ligne une plateforme de téléchargement permettant une coparticipation financière aux frais d’obsèques. Certains hésiteront peut-être à verser de faibles montants, alors même que le but recherché par l’offre est de permettre l’accumulation de petites sommes pour globaliser la participation dans un geste commun. C’est une belle idée de savoir qu’un peu de l’affection de chacun, matérialisée par quelques euros, accompagnera le défunt jusqu’à son lieu de repos éternel !
3 - La gravure d’un flash-code, sur les pierres tombales ou monuments, permet, via un smartphone, d’accéder directement au lien permettant de consulter toutes les informations sur le défunt que l’on voudra bien rendre publiques : dates importantes, photos, mots de souvenir, etc.
4 - L’informatisation des cimetières permet aujourd’hui d’accéder à une foule d’informations sur la vie de la concession, mais aussi sur les défunts. Les logiciels évoluent et sont aujourd’hui généralement proposés en "full web", ce qui facilite l’accès distant aux données via un extranet. De nombreux cimetières ont installé des bornes numériques permettant une géolocalisation de la tombe recherchée, avec, parfois, l’option d’impression d’un plan itinéraire pour s’y rendre. L’accès par Internet permet aussi de connaître la date du renouvellement, l’état de la sépulture et le tarif en usage. Relire l’article de l’A.NA.PE.C. paru dans Résonance n°107 en février 2015 et consacré à l’informatisation des cimetières.
5 - Le site Internet www.cimetieres-de-france.fr propose un inventaire des cimetières de France, tout au moins de ceux qui ont bien voulu y adhérer, soit 2 778 cimetières inventoriés. Il est ainsi possible de retrouver les informations concernant plus de 2 millions de défunts et 800 000 sépultures. À noter que la plateforme est gratuite, à la fois pour les internautes qui la consultent et pour les collectivités adhérentes.
Nous le voyons, tout se modernise
Les pompes funèbres proposent des monuments en visite virtuelle sur leur site. Les imprimantes 3D offrent une foule de réalisations pouvant décorer les sépultures. La sérigraphie permet de décorer les cercueils en les recouvrant d’un paysage ou d’un décor auquel le défunt pouvait être attaché. Il est aussi possible de recouvrir le cercueil d’un produit spécial permettant l’écriture, offrant ainsi à chacun la possibilité d’y inscrire un message ou une signature.
Les nostalgiques d’une certaine tradition y trouveront sans doute à redire, confondant modernisme avec irrespect ou impudeur. D’autres, au contraire, prouvent leur ouverture au monde et à son pragmatisme, signe que la mort n’est qu’une étape dans la vie. Rendre plus pratique l’accès aux funérailles, via des technologies modernes, est un moyen de limiter quelques frustrations et de permettre à ceux ou celles qui ne savaient pas trop comment s’y préparer de pouvoir accéder à pléthore d’informations jusqu’alors inaccessibles.
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Georges Martinez
Président de l’ A.NA.PE.C.
Résonance hors-série n°3 - Janvier 2017
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