FGS, le funéraire sur mesure en 3D
En créant leur classique agence de pompes funèbres FGS à Vergt (Dordogne) en février 2015, Christophe Magoutière et Alexandre Auguste pensaient juste ajouter une originalité pour se distinguer de la concurrence locale : une fabrication d’urnes via une imprimante 3D. Mais l’originalité est aujourd’hui en passe de prendre le pas sur le reste de l’activité. C’est elle qui génère le plus de chiffre d’affaires. Au point de mener les deux associés à envisager un repositionnement de l’entreprise.
Christophe Magoutière : "Nous avons commencé à démarcher les pompes funèbres près de chez nous, vendant quelques créations. Puis nous avons débordé à des régions limitrophes. Désormais, nos clients se trouvent à Nîmes, Avignon, Blois, Poitiers. Via la plate-forme Funémarket sur laquelle nous sommes aussi présents, nous avons également vendu à Dijon. Nous avons fait en sorte d’améliorer constamment nos produits et de créer de nouveaux designs. Et cela séduit. Avec la 3D, il y a aujourd’hui des opportunités techniques et commerciales inespérées. Et nous sommes les seuls en France à faire cela. Nous commençons à être démarchés, alors que nous cherchons des circuits de distribution."
FGS démarche directement les pompes funèbres partout en France. "Nous avons aussi un site Internet qui nous sert de boutique en ligne pour les particuliers. Funémarket n’est pas notre principal canal de diffusion, mais c’est un plus. Nous n’allons pas les négliger, parce que nous savons qu’ils ont une bonne vision de l’évolution du marché funéraire, qui correspond à la nôtre. Il y a de bonnes choses à venir pour eux. Ils sont très actifs et deviendront incontournables. D’autant que l’achat sur le Net se démocratise, et cela va continuer."
Le succès de la nouvelle activité se mesure déjà, à entendre Christophe Magoutière. "Nous avons commencé l’an dernier à produire en 3D avec une seule imprimante, avant de nous trouver trop courts en termes de délais de fabrication. Nous en avons six aujourd’hui, ce qui nous permet de réaliser une urne en 24 heures. Nous pouvons créer une urne pour enfant qui fera quelques centilitres, jusqu’à une urne de cinq litres, sans problème."
FGS utilise la technologie FDM, ce qui revient à déposer du "matériau" couche par couche. "Mais il est aussi possible d’employer d’autres techniques et de faire émerger une forme stabilisée d’un bac de résine liquide ou d’utiliser des poudres de différents alliages. Nous avons choisi des machines qui avaient fait leurs preuves, et dont le résultat sort du lot. Nous les avons d’ailleurs améliorées. Nous travaillons aussi avec un fabricant de machines pour développer un prototype." Début 2017, FGS proposera aux professionnels une formule de location d’imprimantes avec trois modèles d’urnes préenregistrées, les consommables, la maintenance et une formation, le tout avec un pilotage à distance.
Les deux associés emploient plusieurs matériaux différents, et en testent d’autres régulièrement. "Nous travaillons les polymères (les plastiques), l’amidon de maïs (biodégradable), et des matériaux hydrosolubles, d’autres à base de bois, de poudre de métal, de poudre de pierre. Nous étudions la résine, en ce moment, mais c’est une autre technologie. En termes de design, de couleurs, de matériaux, nous commençons à avoir une gamme assez complète."
Le catalogue s’est enrichi peu à peu. D’abord au compte-gouttes, en testant le marché. Puis via des "packages" comprenant des urnes et des plaques, proposées aux pompes funèbres. Inversement, certaines relayaient des demandes spécifiques de familles, ce qui menait à développer des prototypes. C’est ainsi qu’est née la gamme d’urnes pour enfants en forme d’ange. "Nous l’avons gardée au catalogue." Ou encore une plaque avec un gant de baseball et sa balle d’une couleur différente. En plaques ou en urnes, FGS a notamment figuré un cœur, des ballons de rugby ou de football, des champignons, une fraise, un lion, une moto, un kayakiste, la cathédrale de Périgueux en relief… Une douzaine de ces modèles figurent sur Funémarket.
Résonance hors-série n°3 - Janvier 2017
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