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La CSNAF publie l’édition 2024 du baromètre "Les Français et les obsèques", réalisé par le CRÉDOC(1). Depuis près de 20 ans, cette étude nationale unique interroge le regard et les attentes de la population française sur la place des obsèques dans le processus de deuil. Au cœur des principaux enseignements de cette 6e édition, la stabilité du besoin de rites pour accompagner les proches dans cette étape difficile. Puis, au fil des années, l’importance persistante de l’entretien de la mémoire.
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La Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire CSNAF accompagne les professionnels des arts funéraires – artisans et industriels fabricants de produits et fournisseurs de services aux pompes funèbres – qui répondent aux besoins de la société s’agissant des différentes composantes matérielles des obsèques.

Convaincue que les rituels associés, qu’ils soient d’ordre religieux ou non, symboliques, ou personnels, constituent autant d’éléments fondamentaux du deuil, elle s’engage à défendre et assurer la pérennité des rites funéraires au travers de différentes missions, dont celle de documenter et d’informer la filière funéraire et le grand public. C’est dans cette optique qu’elle publie, depuis 2005, le baromètre "Les Français et les obsèques", s’attachant à comprendre et analyser le regard et les attentes de la population en la matière.

I - Obsèques : 20 ans d’évolutions lentes dans une société en mouvement

Dans une société vieillissante, marquée par une augmentation mécanique des décès, lesquels ont notamment connu un pic lors de la crise sanitaire de la Covid-19, l’organisation des obsèques concerne, a concerné ou concernera une majorité croissante de Français.

De l’importance d’être ensemble

L’importance accordée aux obsèques perdure, voire se renforce. Parmi les fondamentaux des obsèques, la possibilité pour les proches de se réunir. "Le baromètre "Les Français et les obsèques" 2024 est le premier réalisé depuis la pandémie de la Covid-19, les réponses sont donc marquées par cette expérience collective, analyse Sylvestre Olgiati, président de la CSNAF.

C’est une période qui a beaucoup questionné le rapport de la population au décès et à l’accompagnement, aussi bien du défunt que des familles, lors de ce moment douloureux. On peut observer que le rassemblement physique a perdu en importance depuis la Covid pour seulement 6 % des répondants, et effectivement, les retransmissions vidéo des cérémonies pendant la pandémie ne se sont pas généralisées par la suite, puisqu’il est à nouveau possible de se réunir physiquement".

En revanche, pour 21 % des répondants, depuis la pandémie, l’organisation des obsèques et le regroupement physique autour des décès ont gagné encore en importance.

Symbolique, personnel ou religieux, le rite reste un point de repère

Les Français sont attachés aux rites, qu’ils soient organisés autour d’une inhumation ou d’une crémation, religieux ou non : 48 % des répondants souhaitent une cérémonie religieuse, 46 % une cérémonie civile.

Lors des obsèques, les dimensions immatérielles liées à la cérémonie sont les plus importantes. Pour 77 % des Français, un lieu accueillant est prépondérant, puis, pour 71 % d’entre eux, viennent la diffusion de musique et la lecture de textes lors des différentes étapes des obsèques, et, pour 62 %, la présentation du défunt avant la fermeture du cercueil.

"Cet élément gagne 12 points par rapport à 2019 : la Covid-19 a révélé et confirmé le besoin de voir une dernière fois le défunt pour pouvoir faire son deuil. Souvenons-nous que, durant cette période, les présentations en chambre funéraire se tenaient en cercueil fermé, il était donc impossible de faire ses adieux", précise Sylvestre Olgiati.

La crémation progresse, mais l’inhumation reste la 1re pratique funéraire en France

L’inhumation, historiquement ancrée et ritualisée pour accompagner le défunt, représente 53 % des pratiques funéraires en 2024 (63 % en 2014). La crémation, qui n’a émergé que dans les années 90, continue à progresser lentement, jusqu’à représenter 44 % des obsèques en 2024 (35 % en 2014, soit 1 point par an depuis).

Si de nouvelles méthodes alternatives à l’inhumation et à la crémation, interdites en France, sont parfois promues par des associations en faveur de techniques telles que l’humusation, l’aquamation ou la promession, celles-ci restent inconnues du grand public : seuls 3 % savent citer une de ces trois techniques parmi toutes les alternatives imaginables, et moins de 10 % en ont entendu parler. Même si 53 % des personnes interrogées se montreraient tolérantes si un proche choisissait l’une de ces techniques pour ses obsèques, par respect de ses dernières volontés, il faut noter qu’une faible minorité les choisirait pour ses propres obsèques.

II - Les acteurs du funéraire : une filière particulière, d’utilité publique, reconnue et respectée par les Français

Les acteurs du secteur funéraire sont essentiels à la société

Les Français en ont pleinement conscience, a fortiori depuis la pandémie de la Covid-19 : 20 % d’entre eux déclarent que les professionnels du funéraire sont encore plus indispensables aujourd’hui. Pour 75 %, ils ont d’ailleurs fait partie des métiers de "première ligne" pendant la crise sanitaire, une observation plus marquée chez les répondants les plus jeunes, avec 79 % des 40-49 ans.

Une appréciation largement partagée

De manière très stable depuis 20 ans, 84 % des interrogés ont une image positive de ces professionnels (soient 91 % de ceux qui se prononcent). Parmi eux, 23 % en ont même "une excellente image". Des chiffres éloignés des clichés parfois associés à ces professions.

Qu’attendent plus spécifiquement les Français des opérateurs de pompes funèbres : principalement un accueil chaleureux (59 %), un service impeccable (47 %), un prix raisonnable (44 %), une prise en charge totale (37 %), et donc un accompagnement respectueux tout au long du processus des obsèques.

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III - Au-delà des obsèques : entretenir la mémoire le plus longtemps possible

Le cimetière, un lieu de mémoire toujours fréquenté

L’importance des rites, des obsèques et du souvenir se traduit aussi par la stabilisation de la fréquentation des cimetières. À la suite d’une inhumation, se rendre sur la tombe du défunt reste la première façon d’entretenir son souvenir pour 41 % des Français.

Les cimetières restent ainsi un lieu de recueillement privilégié : après une diminution de leur fréquentation pour la Toussaint, celle-ci se stabilise à 57 % depuis 2019 (vs 69 % en 2009), soit plus de 20 millions de Français de plus de 40 ans, en faisant l’un des principaux déplacements de masse annuels. De même, le nombre de Français de plus de 40 ans se rendant plus de 4 fois par an au cimetière reste stable à 37 %, représentant plus de 300 millions de visites à eux seuls.

Les répondants qui visitent régulièrement les cimetières le font souvent pour se recueillir (63 %), fleurir une tombe (61 %) ou entretenir un monument funéraire à la mémoire d’un proche (67 %).
À la suite d’une crémation, le souvenir des défunts nécessite moins un lieu physique pour se recueillir. Néanmoins, 19 % des Français déclarent se rendre au colombarium, et 26 % à l’endroit où ont été dispersées les cendres.

L’étude complète est disponible en téléchargement sur le site de la CSNAF.

Méthodologie du baromètre "Les Français et les obsèques"

Le baromètre "Les Français et les obsèques" est une enquête nationale. Conduite en mars 2024, sa méthodologie est équivalente à celle utilisée en 2005, 2007, 2009, 2014 et 2019, pour permettre le suivi de l’évolution des tendances de la société.

L’étude est réalisée :
• selon la méthode des quotas,
• à partir de réponses à un questionnaire et de consignes précises,
• administré lors d’entretiens téléphoniques,
• auprès d’un échantillon de population représentatif des 40 ans et +,
• soit 1 000 répondants.
 
Étude CSNAF – CRÉDOC

Nota :
(1) Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie

Résonance n° 207 - Septembre 2024

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations