Comprendre les enjeux du funéraire : travailler dans le funéraire, quels sont les sujets, comment gérer les challenges et comment envisager le futur du secteur ?
À la suite du quiz du 6 juin 2024, nous avons pu compiler les résultats et vous n’allez pas être déçus. Enfin des réponses chiffrées à des questions existentielles... Le quiz a été administré auprès de professionnels du funéraire entre le 6 et le 14 juin 2024.
1. Aimez-vous travailler dans le secteur funéraire ?
Il n’y a pas de débat : une écrasante majorité des sondés répondent aimer travailler dans le funéraire. Pour moi, c’est une super nouvelle, car personne n’est insensible à notre secteur. C’est un domaine d’activité atypique, qui peut effrayer ou repousser ceux qui ne le connaissent pas, mais on voit clairement dans ces réponses qu’il est apprécié par ses collaborateurs.
2. Qu’est-ce qui donne du sens à votre emploi dans le funéraire ?
On observe que trois réponses se distinguent, avec une majorité orientée vers les familles. Les trois réponses majoritaires se ressemblent, mais elles ont des subtilités. On observe que le sens du métier est avant tout dans l’essence du rôle du conseiller funéraire, qui aide la famille dans l’organisation des obsèques, puis dans une logique sociale et dans l’aide apportée aux familles dans un moment difficile. Des subtilités et des nuances à creuser...
3. Comment avez-vous "atterri" dans le funéraire ?
J’étais impatient de connaître la réponse à cette question, qui m’a toujours taraudée. La réponse est sans appel : on entre dans le secteur du funéraire par hasard, dans 1 cas sur 2. Sinon, il y a différentes raisons, notamment les histoires de famille ou des parcours de vie.
4. Qu’est-ce que vous préférez faire dans votre activité ?
Cette question nous permet de confirmer que les métiers dans le funéraire sont orientés prioritairement vers le service à la personne. Les professionnels sont avant tout là pour aider les familles et pour les conseiller.
5. Qu’est-ce que vous détestez faire dans votre activité ?
Aïe aïe aïe, je ne m’attendais pas du tout à cela. Ce que les conseillers funéraires détestent le plus, c’est vendre des contrats obsèques… En soi, cette information n’est pas illogique vu la difficulté des opérateurs à vendre des contrats, et les conseillers funéraires ne sont pas des vendeurs. Mais il y a là un véritable challenge pour les assureurs. Pour aller plus loin, il serait intéressant de comprendre pourquoi c’est un sujet et ce qui pose problème : est-ce l’acte de vente ou la technicité inhérente au contrat ?
6. Dans votre environnement, quel est le métier où il manque le plus de personnel ?
Clairement, la perception des opérateurs est le manque de marbriers. Rien de nouveau. Je suis plus surpris par la deuxième réponse : apparemment, ce n’est pas facile de trouver des porteurs. J’ai eu l’occasion d’échanger avec des opérateurs funéraires sur le manque de marbriers. Tout le monde est conscient des problématiques, mais il reste compliqué de proposer des solutions ou de faire participer les opérateurs au recrutement… Il faudrait prendre ce sujet en main.
7. Selon vous, quels sont les principaux freins au recrutement dans le funéraire ?
Le funéraire ne paie visiblement pas assez ! C’est le principal frein au recrutement avec, dans une moindre mesure, les complexités de gestion de planning. Ces deux réponses sont loin devant les autres sujets, qui sont pourtant importants, comme la charge émotionnelle.
8. Votre structure fait-elle face à des problématiques d’absentéisme ?
Seulement 23 % des structures font face à des problématiques d’absentéisme. Je m’attendais à un chiffre nettement plus élevé. Cela concerne-t-il davantage les entreprises de taille plus importante, qui par nature sont plus visibles ?
9. Comment expliquer la forte augmentation du nombre d’arrêts maladie dans le funéraire ?
Sur les explications concernant l’absentéisme, de nombreuses raisons sont évoquées sans qu’une réponse domine vraiment les autres. Pas évident d’apporter une réponse unique à une problématique compliquée, qui d’ailleurs ne semble pas toucher autant d’entreprises de pompes funèbres que cela.
10. Selon vous, quelles sont les réponses à apporter à ces arrêts maladie ?
Comme pour les explications, les réponses sont multiples, et aucune ne se distingue réellement. C’est le travail des ressources humaines d’apporter les réponses les plus adaptées selon les entreprises.
11. Comment attirer les personnes extérieures à ce métier ?
La réponse est évidente : il faut des conditions de travail attractives. Les efforts à faire portent essentiellement sur le salaire. Le secteur funéraire pourrait mieux payer pour attirer plus de monde. Cependant, il y a un réel challenge, car, après des années d’inflation salariale, il devient compliqué d’augmenter les salaires.
12. Quels sont, selon vous, les motifs qui incitent des collaborateurs à quitter leur emploi dans le funéraire ?
Décidément, c’est le salaire qui pose problème… Il faudrait comparer avec d’autres professions pour comprendre si c’est une problématique pour toutes, ou essentiellement pour les opérateurs funéraires.
13. Êtes-vous dirigeant d’entreprise ? Si c’est le cas, nous avons encore quelques questions pour vous ci-dessous.
Afin de savoir qui étaient les personnes qui répondaient au sondage, j’ai naturellement posé la question. La réponse est assez équilibrée, avec une sur-représentation des dirigeants.
La suite du formulaire s’adressait essentiellement aux dirigeants, pour prendre la température sur les sujets de recrutement. Voici les questions, et leurs réponses :
14. Souhaitez-vous recruter ?
C’est très clair : les trois quarts des dirigeants souhaitent recruter.
15. Dans quel segment souhaitez-vous recruter ?
Là aussi, une réponse se distingue clairement : les recrutements concernent essentiellement les pompes funèbres...
16. En pompes funèbres, quels types de postes souhaitez-vous recruter ?
... et plus précisément, conseiller funéraire et porteur sont les emplois les plus recherchés.
17. En marbrerie, quels types de postes souhaitez-vous recruter ?
18. Quel type de contrat ?
19. À quelle échéance envisagez-vous vos recrutements ?
Comme dans de nombreux secteurs, les employeurs du funéraire cherchent à recruter, et plutôt rapidement. C’est l’un des challenges de ces prochaines années.
20. Avec les difficultés liées au recrutement, croyez-vous que la sous-traitance va se développer ?
Pour terminer, je voulais voir si les forts besoins de recrutement pouvaient entraîner le développement de la sous-traitance : clairement, c’est une solution qui semble de plus en plus largement envisagée.
Conclusion
Cette enquête nous permet de comprendre plusieurs éléments très importants du secteur. J’en distingue au moins quatre :
• Premièrement, les professionnels accordent beaucoup de sens à leur travail, qui correspond à du service à la personne, ou plutôt du "service à la famille".
• Deuxièmement, c’est un secteur où on n’arrive pas par hasard, qui est une diction, mais qui correspond à une certaine réalité.
• Troisièmement, le secteur, comme de nombreux autres, est confronté à des challenges en termes de recrutement, d’autant que le salaire est un sujet pour les embauches et les départs.
• Quatrièmement, selon cette enquête, l’absentéisme n’est pas un enjeu si important que cela.
En résumé, cette première enquête est passionnante pour nous. Je remercie chaleureusement les personnes qui nous ont permis de la créer et de la diffuser, et je suis convaincu que ce ne sera pas la dernière.
Charles Simpson
Fondateur de Meilleures Pompes Funèbres
Résonance n° 205 - Juillet 2024
Résonance n° 205 - Juillet 2024
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