La fermeture du cercueil, un hommage essentiel au défunt que l’on oublie de lui accorder.
"Dites cérémonie funéraire et on vous répondra église, crématorium ou cimetière, mais jamais fermeture du cercueil". En réalité, celle-ci commence au moment de cette fermeture, et nous oublions souvent que c’est l’un des moments les plus douloureux pour la famille. Après, c’est différent, elle ne pourra plus embrasser son défunt, le toucher, lui caresser la joue, lui tenir les mains. Après la fermeture du cercueil, il tombe dans le monde des morts. Il est séparé physiquement des vivants, dans son cercueil et, plus tard, dans sa sépulture ou dans son urne.
Mise en bière et fermeture de cercueil traumatisantes
La réglementation française est très pointilleuse, et elle l’est évidemment sur un sujet aussi traditionnel que les funérailles. Le cercueil est donc obligatoire en France depuis 1801, quelle que soit la religion du défunt, et peu importe le mode d’obsèques, inhumation ou crémation. Il n’y a pas de dérogations.
La mise en bière peut être réalisée dans une chambre funéraire, à l’hôpital ou dans un autre établissement, ou encore au domicile de la personne décédée. Puis aura lieu la fermeture définitive du cercueil, qui intervient à la fin du temps de recueillement. Le maître de cérémonie annonce la levée du corps et, à partir de ce moment-là, la réouverture ne sera absolument plus possible.
On constate fréquemment que la mise en bière peut être traumatisante pour la famille. Celle-ci passe d’un état à l’autre. Généralement, elle n’assiste pas à ce geste technique. Néanmoins, il faut la prévenir que, quand elle viendra se recueillir, son cher disparu sera dans son cercueil, afin de la préparer à être séparée de ce dernier.
Des actes accomplis dans le respect de la réglementation
La fermeture du cercueil est autorisée par le maire du lieu de décès ou, en cas d’application du premier alinéa de l’art. R. 2213-7 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), par le maire du lieu de dépôt du corps, dans le respect des dispositions de l’art. L. 2223-42.
La clôture définitive ne peut intervenir qu’après l’obtention de l’autorisation de fermeture du cercueil délivrée par la mairie du lieu de décès ou lieu de dépôt, au moment des formalités et démarches pour les obsèques, à partir du certificat médical rédigé par le médecin, de la déclaration de décès (livret de famille, acte de naissance). Cette autorisation est établie gratuitement. La mairie délivrera les actes de décès et les autres autorisations : autorisation de crémation ou d’inhumation.
La nécessaire préparation de la famille au recueillement
La famille va se recueillir dans le salon funéraire pour être proche de son défunt une dernière fois. Quand elle rentre dans le salon, elle voit celui-ci dans un cercueil. C’est le premier choc, car immédiatement la mort s’installe dans la tête de chacun. Plus personne ne parle, plus personne ne sait quoi faire. Entrer, sortir du salon funéraire, rien n’est organisé. Il n’existe pas de rituel précis, puisqu’il n’a pas été pensé en amont. C’est pour ces raisons que le maître de cérémonie se doit d’accompagner la famille dans ce moment si douloureux.
Donc, la famille doit être actrice de sa séparation avec le défunt. Mais comment ? Lors d’un entretien avec celle-ci, le maître de cérémonie proposera de rendre hommage à la personne décédée lors de la fermeture du cercueil. Il faut créer les conditions du recueillement en demandant à tous les membres présents de se réunir dans le salon. Par exemple, en se tenant la main. À plusieurs, nous sommes plus forts. Ainsi, ces moments de communion et d’union resteront gravés à tout jamais dans les mémoires.
Quelques options à retenir pour une cérémonie apaisée
Le maître de cérémonie pourra :
- faire choisir à la famille une musique, un poème et le lire au plus près du défunt ;
- demander aux petits-enfants et arrière-petits-enfants de réaliser un dessin pour le déposer dans le cercueil ;
- proposer de déposer des pétales de fleurs dans le cercueil ;
- suggérer à un des proches d’écrire un dernier mot pour le cher disparu ;
- demander à un membre de la famille de prendre la parole, etc.
Tous ces rituels vont amener progressivement celle-ci à la fermeture définitive du cercueil et construire, autour de son défunt, son rituel… lui faisant ainsi un dernier don.
Application des obligations légales
Puis viendra la fermeture physique du cercueil. D’abord le capiton, puis le couvercle et les vis. Ces actions doivent être exécutées par les porteurs avec, bien sûr, douceur, harmonie, et une bonne synchronisation. Leurs déplacements sont lents. Ces gestes techniques doivent devenir des gestes solennels. Après la fermeture, des scellés peuvent être posés en cas de crémation, de fermeture en l’absence de la famille, ou encore en cas de fermeture du cercueil en présence de celle-ci et de transport en dehors de la commune.
La famille n’est pas obligée d’assister à cette étape trop technique – mais définitive – sans aucun intérêt. Puis viendra le temps du départ, la levée du corps, vers l’église, le crématorium, le cimetière. C’est un moment empreint d’émotions et d’une possible confusion : Qui va avec qui ? Qui monte dans quelle voiture ? C’est ici au maître de cérémonie d’organiser le cortège et de continuer à être l’ordonnateur de l’hommage dédié au défunt dans les différents lieux funéraires jusqu’à sa dernière demeure.
Enfin, il est essentiel que l’hommage à la fermeture du cercueil soit le plus parfait possible, car il restera dans la mémoire de tous. Il est donc indispensable de le planifier, l’organiser, l’expliquer, et de prévoir quinze minutes en plus, de l’entrée de la famille dans le salon à la levée de corps, pour ne pas être en retard ensuite.
"Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes."
Je me souviens de toi Je me souviens de ces moments passés Quand nous parlions sans même nous soucier. Je me souviens de ces instants Qui me restent encore si présents. Des jours heureux et des heures partagées Où nous aimions la vie autant qu'on peut aimer. Je me souviens de mon passé Car ta présence, elle, est restée Dans mon cœur, dans ma vie, Dans ma douleur et dans mes cris. Je me souviens de toi, De ta présence et de ta voix. Dans mon cœur, dans ma vie, Dans mes pensées, ton avenir grandit. Je me souviens de t'avoir tant aimé Qu'à chaque instant, je ne peux t'oublier… |
Jean-Michel Rey
Directeur du développement
Groupe funéraire familial Funé Sphère
Résonance n° 196 - Octobre 2023
Résonance n° 196 - Octobre 2023
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