Enquête recrutement : Le conseiller funéraire

À la suite de plusieurs échanges récents avec des professionnels, je me suis aperçu qu’il existait peu de données sur la profession de conseiller funéraire. Aussi, afin de vous apporter des éléments concrets, nous avons mené un sondage et analysé près de huit cents offres d’emploi dans le funéraire.

Nous avons diffusé le sondage entre le 25 et le 29 octobre dernier et, à ma grande surprise, nous avons reçu plus de quatre cents retours ! Je tiens, au passage, à remercier Steve La Richarderie (Résonance), de m'avoir aidé dans cette démarche et, cela va de soi, toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de répondre à notre sondage.

Concrètement, cet article va s’articuler autour de trois sujets : le niveau des compétences, la formation et enfin, la rémunération.

Nous avons même réussi à respecter la parité au niveau des sondés avec 50 % de femmes et 50 % d’hommes.

Clairement, les aspects humains - relationnel et empathie - sont essentiels à l’exercice du métier du point de vue des conseillers funéraires eux-mêmes. De leur côté, les dirigeants privilégient la rigueur et le sens de l’organisation tout en accordant presque autant d'importance aux qualités humaines.

Nous avons voulu savoir si la crise sanitaire avait modifié la relation entre le conseiller funéraire et les familles. 50 % des professionnels sondés estiment que la relation avec les clients est effectivement plus complexe. Les facteurs de détérioration les plus souvent évoqués sont : plus de méfiance, plus d’impatience, plus d’agressivité, plus enclins à entamer une procédure… À l’inverse, 50 % estiment que la relation n'a pas changé.

Dans la même logique, nous avons voulu savoir si la Covid-19 avait eu un impact sur la relation employeur/employé. Là encore, on retrouve un 50/50 avec plus souvent évoquées, pour ceux qui considèrent que la relation s'est détériorée, une baisse de motivation, une augmentation de l'absentéisme, etc. Pour certains dirigeants, et il est important de le préciser, c’est l’inverse qui s’est produit avec une solidarité et un engagement accrus du fait de l'épreuve vécue ensemble.

La marbrerie est le sujet numéro un dans les deux cas. On perçoit que la marbrerie est une matière technique souvent mal maîtrisée. Ce défaut de maîtrise peut créer de la frustration tant pour le conseiller quand il est confronté à certaines demandes des familles, que pour les dirigeants, en matière de gestion de stock et/ou de rendement commercial.

Les salariés sont également en demande de formation juridique ce qui est visiblement moins un sujet pour les dirigeants. Enfin, le digital n’est absolument pas une priorité ce qui me laisse perplexe sachant que le niveau global est relativement faible.

Seulement 50 % des dirigeants disent rencontrer des difficultés à mettre en place des formations en justifiant que la principale difficulté n'était pas de trouver la formation mais plutôt les disponibilités pour que le salarié puisse la suivre sans pénaliser l’entreprise. De fait, c’est un sujet majeur pour les TPE/PME. Reste à savoir si les formations à distance peuvent constituer une solution probante à ce problème ?

Ce sondage a permis de confirmer que l’item marbrerie est un sujet clé tant pour les salariés que pour les dirigeants, et ce, qu’il s’agisse de formation ou de recrutement. C’est d’autant plus vrai qu’il faut tenir compte que l'inhumation représente toujours environ 60 % des obsèques.

Pour étayer notre enquête, nous avons également analysé les offres d’emploi relatives au secteur funéraire sur le site de Pôle emploi. On peut constater que les offres concernent l’ensemble des métiers avec un trio de tête qui rassemble les activités de marbrier (une fois de plus), de porteur et, arrivant en première position, celle de conseiller funéraire. C’est clairement le métier le plus recherché et pour lequel le descriptif de poste propose quasi systématiquement un CDI (Contrat à Durée Indéterminée) sur une base 35 heures.

Pour être le plus précis possible sur ce sujet, nous avons combiné notre sondage et une analyse de plus de mille trois cents annonces d’emploi. Dans le cadre de notre sondage, nous avons interrogé les professionnels sur la rémunération d’un profil dit junior (exp. < 5 ans) et celle d'un profil senior (exp. > 10 ans). Les chiffres proposés sont relativement proches de la réalité.

Il est intéressant de constater que les écarts sont relativement faibles entre la rémunération souhaitée par les salariés et celle proposée par les dirigeants.

Le sujet des primes ne semble pas être un tabou dans le secteur funéraire bien que l’on puisse percevoir une certaine gêne de la part des dirigeants. Cela étant, une écrasante majorité considère qu’une prime est un excellent levier quant à la motivation du personnel. D’ailleurs, seulement 6 % des salariés s’opposent à ce type de rémunération exceptionnelle et/ou d'intéressements, contre 22 % des dirigeants.

Pour conclure, ce sondage révèle un réel intérêt de la profession pour ce type d'enquête… le sujet intéresse. J’en veux pour preuve les 400 réponses obtenues en seulement quatre jours… c'est énorme ! Concernant le sondage en lui-même, on peut estimer qu’il n'y a pas de différence majeure entre la perception des salariés et celle des dirigeants au sujet des différents items traités, à savoir, les compétences, la formation et la rémunération. On retiendra principalement que le sujet de la formation reste central, mais qu’il n’en demeure pas moins complexe pour les plus petites entreprises.