Comment les familles et les professionnels funéraires peuvent s’entendre pour mener à bien des funérailles en vue d’objectifs essentiellement psychologiques ? La croissance de la demande en cérémonies civiles nous oblige à réfléchir sur la façon et le contenu de notre proposition de professionnels funéraires.
Sur le plan concurrentiel, la plus ou moins bonne exécution des cérémonies est déterminante. Ce facteur clé dans la réputation des opérateurs funéraires dépend de la performance globale de l’équipe sur convoi et du niveau d’expertise du maître de cérémonie en particulier (s’il y en a vraiment un sur le convoi…). Or, dans le contexte actuel, nous assistons à une montée progressive de besoins nouveaux à propos de l’organisation des rites funéraires. Ce vent du changement interpelle le professionnel à plusieurs niveaux.
Une stratégie incidente des entreprises funéraires
Tout d’abord il y a les chambres funéraires qui n’ont pas été initialement dotées d’une salle de cérémonie et pour lesquelles se ressent désormais un manque.
Ensuite, il y a les crématoriums dont la dotation réglementaire d’une salle de cérémonie est de plus en plus perçue comme une opportunité d’équipement adaptée aux besoins des familles, que le défunt soit ensuite crématisé ou non. Enfin, la filière se cherche pour définir une réponse moyenne et satisfaisante à la demande croissante d’organisation de funérailles sans intervention d’un officiant indépendant (religieux ou associatif).
Quand j’écris que la filière se cherche, c’est par obligation de constater qu’elle est soumise à des tendances contradictoires. En effet, la pression concurrentielle et la recherche de rentabilité des entreprises influent négativement les niveaux de salaire des personnels techniques, alors même que la réglementation a imposé des niveaux de qualification et tandis que les familles sont de leur côté de plus en plus en demande d’une conduite experte des rites du dernier hommage.
C’est dans ce contexte, caractérisé par une moindre stabilité des salariés dans leur emploi, qu’il faut prendre toute la mesure des changements survenus pendant les dernières décennies :
une raréfaction drastique des prêtres en France,
la multiplication par quinze du nombre annuel de crémations,
la perte des repères religieux et l’influence d’Internet dans l’esprit des gens,
l’investissement massif des professionnels dans les chambres funéraires et les crématoriums, nouveaux espaces de sociabilité au moment des funérailles,
la fragilisation financière des ménages français et l’intervention croissante de la prévoyance funéraire,
la mutation des rapports sociaux où la proximité sur la toile prend le pas sur la proximité physique des individus entre eux.
En s’additionnant, ces facteurs de changement ont considérablement modifié non pas les sentiments de nos compatriotes face à la disparition d’un proche, mais plutôt le cadre et les moyens d’expression de leur deuil pendant les funérailles et ensuite.
L’appauvrissement humain des cérémonies
En ayant contribué à la réflexion de l’Église catholique lorsqu’elle a travaillé au début des années 80 sur le thème de la réforme de la pastorale des funérailles, je mesure à quel point la dimension sacrée des cérémonies s’est considérablement réduite.
N’ayons pas peur des mots. Regardons plutôt ce qu’il y a derrière. Le sacré se résume, pour les spécialistes, à la combinaison vécue de deux sentiments : la peur et l’attrait.
Le sacré fascine et terrifie à la fois. Ce sont ces deux vécus qui se superposent dans notre conscience face à la mort, et plus globalement face à tous les grands mystères de la vie. À cela vient s’ajouter l’affectif mêlant dans le vécu des funérailles tout à la fois l’amour et la culpabilité, pour ne citer que les pulsions les plus courantes (la violence fait également souvent partie du bouquet de sentiments dont les endeuillés n’ont parfois pas conscience au moment des funérailles).
Or ce qui me frappe depuis plusieurs décennies, c’est la réduction progressive de l’intensité et du sens des cérémonies. Notamment lors des passages à l’église locale, la cérémonie telle qu’elle est désormais le plus souvent conduite ne permet, au mieux, qu’une expression affective. Les rites dits “de simple bénédiction“ ne diffèrent pas, objectivement, des cérémonies civiles. Le spirituel se résume ainsi et désormais à l’expression de sentiments, si nobles soient-ils. Une équipe paroissiale officie, sans prêtre, allume des bougies déposées ensuite sur le cercueil comme le feraient des scouts en soirée, et met en œuvre une ritualité trop souvent vide de force, et donc de sens.
De leur côté, la plupart des cérémonies dites civiles ne font guère mieux.
Trop souvent c’est du verbiage, de la lecture de texte entrecoupée d’une écoute musicale incidente, choisie arbitrairement par les plus proches, et parfois en décalage avec l’atmosphère du moment ou, pire, désespérément classique pour du funéraire. Les gens se regardent pendant une séquence somme toute assez brève (30 minutes en moyenne), écoutent une petite musique et un texte passe-partout, pour finalement s’en aller sans trop savoir comment se comporter vis-à-vis des plus proches, sauf à signer un registre à signatures qui ne diffère que très peu des feuilles de présence dans une réunion ordinaire.
Est-ce qu’on peut parler de cérémonies dignes de ce nom dans ce type de dernier hommage standardisé, qu’il soit civil ou, excusez-moi, prétendument religieux ? La dignité humaine face à la mort ne mérite-
t-elle pas qu’on se penche aujourd’hui sérieusement enfin… sur le contenu et la manière de vivre en commun une cérémonie ? Pour ce qui concerne l’Église catholique en France, notez que le peu de prêtres restant en activité décident le plus souvent de ne pas s’investir personnellement dans la conduite des cérémonies de funérailles (alors même que sans l’enjeu de la mort, il n’y aurait pas eu de christianisme…). C’est dire à quel point les funérailles sont sous-estimées dans leur importance et leurs effets…
Cette évolution dissolvante du sens que l’on peut trouver dans la trajectoire d’une vie, ensemble nous l’avons tous vue progresser depuis les dernières décennies. Comme le processus de mort s’annonce avec le blanchiment des cheveux, la perte du sens profond de la vie a progressé au même rythme que nos désolidarisations les plus diverses, à commencer par la distance que nous avons prise avec les valeurs reconnues et défendues par nos parents. Nous sommes des déracinés. Si bien qu’au moment de la mort se pose aujourd’hui la question fondamentale de savoir ce que l’on peut encore brandir comme valeur forte à célébrer pendant les funérailles.
Il est difficile d’organiser des cérémonies funéraires révélatrices de valeurs humaines dans une société qui tourne le dos à ces mêmes valeurs. Les funérailles ne peuvent pas imposer à la société une régénération de ses repères culturels alors même qu’elles sont censées seulement en exprimer publiquement l’évidence.
Une cérémonie funéraire civile, c’est quoi ?
Disons que la plupart des cérémonies funéraires correspondent aujourd’hui à ce qui se définit comme une “célébration“, concept qui a induit en erreur les prêtres en particulier dans leur mission d’organisation des funérailles durant ces dernières décennies. On célèbre quelqu’un, une vie, un amour, une histoire, etc. C’est très bien tout cela mais si nous n’allons pas plus loin, c’est bien trop court, bien trop frustrant dès la célébration du dernier hommage.
Dire la peine que l’on a dans de tels moments n’est pas toujours facile, voire admissible devant tout le monde. De plus, il faut dire des choses personnelles quand dans la vie courante nous privilégions la sphère privée, surtout s’il faut évoquer des expériences vécues dans la faiblesse et la dégradation physique ou mentale. Rappelons que la vie moderne célèbre la force, l’autonomie et la toute-puissance de l’individu (consommation, mise en vedette du moi sur Internet, etc.). La proposition classique de cérémonie aux familles prend ainsi à revers leurs habitudes quotidiennes, voire leur sensibilité, et cela n’est pas le moindre obstacle à surmonter pour obtenir d’elles une collaboration en cérémonie (même s’il est désormais convenu que lire un texte est inévitable).
Toujours dans le sens d’une provocation intégralement soupesée pour susciter une réflexion utile, j’ai écrit il y a quelques années un dossier intitulé “l’eucharistie civile“, dans le but de secouer les a priori pesant sur notre liberté de penser. Nous pouvons réfléchir sur la nature première du rite eucharistique en tant que différence de ce que l’Église désigne aujourd’hui comme une célébration. L’eucharistie chrétienne ne célèbre rien, elle invite tout simplement à deux choses très puissantes : le partage et la mémoire active, deux ressources psychologiques essentielles pour se positionner face à la mort d’un proche. Peu importe ensuite si vous classez la cérémonie dans une catégorie religieuse ou civile. Si vous injectez dans un rite du partage et de la mémoire active, votre cérémonie devient sacrée, qu’elle soit religieuse ou civile importe peu dans ce cas.
Toute cérémonie qui a du sens se résume à peu de choses : une histoire, un décor, des acteurs, comme pour un film. Mais mine de rien, c’est déjà beaucoup, et cela représente des difficultés de mise en œuvre qui dépassent souvent le niveau de compétence de ceux qui sont censés administrer les rites : l’officiant et le maître de cérémonie. Il faut donc retrouver des compétences perdues pour être en mesure de relever le défi posé par les attentes les plus actuelles des familles. Avec un peu de méthode et de mémoire, l’exercice n’est pas si difficile que cela.
En matière de rôle, quel est celui du professionnel ?
Je crois qu’on ne dira jamais assez toute l’importance du ou des temps accordé(s) à la préparation des funérailles. Si la famille ne veut pas s’efforcer d’y réfléchir avec le professionnel, alors soyez certains que le rite du dernier hommage ne sera qu’un simple hochet de dignité, expédié “dans la plus grande simplicité“. En fait, une cérémonie n’a pas vocation à être définie longtemps à l’avance, par le futur défunt notamment. Une cérémonie se prépare avec les proches du défunt comme se déploie un processus d’accouchement. Il est nécessaire que cette préparation opère pour la famille comme une découverte de son état au moment où elle s’y investit.
La cérémonie n’est en aucun cas l’expression d’une vérité que l’on veut intangible, mais plutôt la traduction d’une histoire que l’on est en train de vivre, le défunt tenant lui-même son rôle. Il est donc extrêmement important que ce soit la famille qui choisisse tout, qu’elle devienne maîtresse d’œuvre d’une expression dont elle est elle-même destinataire. En fait, les funérailles doivent agir comme un miroir pour les endeuillés. L’écueil de la proposition religieuse est souvent d’arriver vers la famille avec une vérité a priori. C’est cousu de bonnes intentions : “apporter la bonne nouvelle de la résurrection du Christ“.
Mais le principal intéressé, Jésus, n’aurait probablement pas agi de la même manière en voulant dispenser une leçon. Il aurait tout aussi probablement réussi à organiser une cérémonie civile parfaite en ne tenant aucun discours, mais en agissant : “partager et se souvenir“ ! Toute la difficulté du dialogue avec la famille consiste alors à favoriser au sein d’elle l’émergence d’un discours émanant de sa pensée, alors même qu’elle se tourne à ce moment précis vers des spécialistes “qui savent ce qui doit être fait et dit en pareilles circonstances“.
Le professionnel doit alors agir en connaissance du “processus“ de cérémonie, mais pas en apportant lui même du contenu. Entendez par là qu’il sait par quoi débuter une cérémonie et tout ce qui s’ensuit jusqu’à la conclusion de celle-ci. Mais il ne doit pas, logiquement, fournir les éléments qui y seront exprimés. Quand il propose des textes ou des musiques, c’est par défaut, quand la famille pour X raisons n’en dispose pas.
La cérémonie civile ou l’hommage en absence d’un intervenant extérieur expose alors le professionnel à s’impliquer dans la cérémonie au-delà d’une simple mission d’organisation-exécution. La suggestion de textes et de musiques en catalogue spécialisé devrait être accompagnée d’un entretien de préparation à l’identique de ce que doivent faire les officiants religieux quand il ont charge de célébrer les funérailles.
Dans cet entretien, le professionnel peut discuter avec la famille sans cacher ses propres convictions si cela peut aider les proches à conceptualiser leur propre appréhension de ce qu’ils vivent sur le moment. Bien entendu, j’apporte une extrême réserve à ce qui précède, car personne ne doit imposer ses propres opinions sur un sujet comme la vie après la mort. Mais, tout comme la sage-femme agit pendant l’accouchement, la densité de discussion que créée le professionnel avec la famille doit permettre à cette dernière de se positionner et de penser par elle-même ce qu’elle veut vivre au moment des funérailles.
L’interlocuteur de la famille est alors un tiers révélateur qui permet à cette dernière de s’exprimer. Cela rassure les proches d’avoir à leurs côtés quelqu’un qui connaît les cadres et les schémas envers lesquels ils doivent se situer. En décrivant ainsi le rôle de l’interlocuteur professionnel face à la famille, il devient évident que ce dernier a besoin d’affronter la perspective de sa propre mort car on ne peut pas accompagner les endeuillés dans les funérailles sans y engager une part de soi-même. C’est toute la difficulté d’organiser une cérémonie civile qui implique logiquement de dépasser le stade de la simple organisation matérielle. La difficulté est double avec une mission sensible d’orchestration de la cérémonie, évidente, mais aussi de préparation dans le dialogue avec les proches, ce qui est moins évident dès qu’on dépasse un niveau superficiel de sensibilité humaine.
L’obstacle majeur à la bonne organisation des cérémonies civiles par le professionnel funéraire est que l’on exige de lui, encore à ce jour, des connaissances ayant trait à sa mission traditionnelle d’intendance matérielle des funérailles, alors même qu’une mission de “célébrant“ nécessite un tout autre investissement et des connaissances ayant trait à la psychologie et au domaine du sacré. Pouvons-nous, dès lors, en tant que professionnels funéraires, être tout à la fois coiffés du chapeau de marchand et de celui d’officiant dans le domaine sensible des sentiments et du sacré ? Cet exercice est en effet très délicat. Un chapeau n’est-il pas incompatible avec l’autre ?
Contourner la difficulté
On peut souhaiter à l’envi qu’apparaissent sur le marché des intervenants spécialisés en cérémonies civiles qui interviendraient comme des officiants en compte de tiers. Ce serait un nouveau métier, pourquoi pas ? Mais, en l’absence d’une telle opportunité, les professionnels funéraires peuvent “jouer“ sur plusieurs techniques pour apporter satisfaction “bon an mal an“.
Nous l’avons dit plus haut, les moments d’entretien avec la famille pour préparer la cérémonie sont des occasions offertes à celle-ci pour qu’elle puisse s’exprimer et conceptualiser ce qu’elle ressent dans les jours concernés par les funérailles. Le plus souvent, le dialogue commence par une proposition du professionnel qui, idéalement, ne doit servir que de base de discussion. Le professionnel ne connaît pas le défunt. Il engage donc ses interlocuteurs à parler de sa vie passée et doit s’attacher à ce que les premiers renseignements donnés par la famille débouchent petit à petit sur un récit structuré, avec des particularités marquées. Chacun doit en arriver à confier ce qu’il ressent dans les circonstances du moment. Ce sont les particularités identifiées, tant dans la vie du défunt que dans les relations qu’il a tissées avec chacun qui constitueront la trame et le sens des valeurs qui seront célébrées dans les rites du dernier hommage.
Une technique consiste à demander à la famille la présence d’un ami ayant connu le défunt dans l’entretien préparatoire de cérémonie. C’est souvent lui qui va libérer la parole des proches à la suite de son témoignage, de ses anecdotes à propos de la vie du défunt. Ce tiers est souvent d’une utilité déterminante dans la qualité de l’entretien, alors même qu’on peut se tromper en pensant que la préparation de cérémonie doit se limiter à la participation du cercle restreint des plus proches. Une fois que les “matériaux“ du dernier hommage se concrétisent dans l’expression des proches, c’est au professionnel de savoir les assembler dans une cohérence d’expression.
À ce titre, j’ai toujours insisté dans mes écrits sur la nécessité d’ordonnancer une cérémonie avec des temps spécialisés et successifs : l’entrée en matière qui mobilise l’attention des participants, le témoignage, l’acte en partage et la prise de congés agrémentée de résolutions. On entre dans une cérémonie comme dans un drame, on doit y ressentir des émotions fortes, agir en commun, et prendre finalement des résolutions tournées vers l’avenir. Comme je l’ai maintes fois précisé aux professionnels qui se satisfont un peu trop facilement de l’effet de leurs prestations en cérémonie, il est facile de faire pleurer les gens, les rassurer et les réconforter relève d’un tout autre niveau d’efficacité (qui n’est hélas qu’à la portée de très peu d’entre nous).
Il faut bien entendu présenter aux proches un plan de déroulement de la cérémonie auquel ils peuvent adjoindre des ajouts ou des retraits, des modifications, fussent-elles de dernière minute (c’est notre métier de savoir créer et s’adapter). Mais j’attire votre attention sur un point particulier : ne braquez pas toute votre attention sur la cérémonie elle-même. Ne confondez pas le but et le moyen. Les rites ne sont qu’un moyen, alors que le vécu intime des funérailles est le but poursuivi. Le temps fort peut être celui de la mise en bière ou celui de la séparation définitive au cimetière ou au crématorium.
Je pense que les funérailles font vivre aux proches un crescendo dans lequel les ressentis individuels se succèdent avec cohérence et progressivité jusqu’au moment où tout doit être consommé. Le professionnel funéraire doit accorder une attention maximale à ce vécu des proches pour ne pas les laisser tomber en cours d’évolution (pas assez de manifestations vécues du deuil dans les funérailles) ou pour ne pas trop insister alors que tout ce qui devait être fait est déjà réalisé (lourdeurs des prolongations inutiles au cimetière ou au crématorium).
Il y a, dans la succession d’occasions de temps forts dans la totalité du parcours des funérailles, toute une palette d’opportunités à saisir par le maître de cérémonie pour que la famille ait la sensation d’avoir vécu “de belles funérailles“. Même en cas d’officiant maladroit ou absent, le rattrapage émotionnel peut s’opérer au dernier moment du parcours des funérailles ou, au contraire, l’essentiel a pu se vivre avant la cérémonie, le déroulement de celle-ci étant alors de moindre importance pour les proches.
L’aide la plus propice aux besoins de la famille, pour le professionnel funéraire, consiste à mener un entretien préparatoire qui doit rester souple et intuitif, ouvert à toutes les propositions sur l’ensemble du parcours des funérailles, et à exercer en outre une observation très fine des comportements au moment de la cérémonie pour s’adapter avec réactivité afin que le vécu se rapproche le plus possible du souhaitable et du souhaité par avance. Principe de base : toujours voir et écouter, en déduire immédiatement des conséquences, savoir en faire suffisamment mais ne jamais en faire de trop.
Pour conclure ici, même si le rôle des professionnels funéraires est ambigu dans la conduite des cérémonies civiles du fait de leur casquette de commerçant, la mission qui leur est confiée par les familles les expose à vivre avec elles des expériences tout à la fois dures et merveilleuses. Si le professionnel est réellement à l’écoute, il n’en ressort pas indemne, mais toujours enrichi, bousculé par tout ce qui s’est exprimé tout au long des funérailles, et en particulier pendant la cérémonie. Doit-il s’impliquer dans un rôle qui n’est pas le sien ? Par la force des choses, il le fait pour répondre à un vide actuel et, de ce fait, “l’usage faisant l’organe“, nous assistons à une mutation dont il est difficile de mesurer par avance le résultat…
Olivier Gehin
Professionnel funéraire
Journaliste
Résonance n° 157 - Février 2020
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