Certificats de décès : des bataillons de retraités pour éviter les retards et les difficultés ?
Les difficultés rencontrées pour obtenir un certificat de décès, lorsque celui-ci survient à domicile et que le défunt n’a pas de médecin traitant, sont régulièrement évoquées. Une affaire, survenue récemment, semble avoir provoqué un déclic au sein des autorités sanitaires locales.
Dans une petite commune, un homme âgé est retrouvé mort dans sa chambre, où il vivait seul, sans attache familiale dans la région, et alors qu’il n’avait plus de médecin traitant.
L’ami du défunt contacte alors le maire du village qui se met en quête d'un médecin pour établir le certificat de décès. C'est là que le parcours du combattant commence. Toute la journée, il contacte sans succès les cabinets médicaux du secteur, la gendarmerie, le SAMU, l'Agence Régionale de Santé (ARS). Finalement, il se rendra à la gendarmerie d'une commune voisine qui presse le SAMU de trouver un médecin. […] Ce n'est que 9 heures après avoir lancé l’alerte qu'un médecin se déplacera après ses consultations.
Le maire, scandalisé, a alerté le bureau régionale de l’ARS et le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du département, et, grâce à son attitude proactive, les deux institutions ont décidé de lancer une expérimentation.
Elles ont ainsi envoyé un courrier aux praticiens du département, salariés et retraités, pour avoir recours à leurs services en cas de nécessité. Soixante-dix médecins, tous retraités, ont répondu à l'appel et se sont portés volontaires. Le Conseil de l’Ordre leur a demandé de définir les communes dans lesquelles ils pourraient intervenir, en espérant couvrir le département.
Ces médecins seront rémunérés 100 € par certificat de décès, ce qui fait écho à une ancienne proposition du syndicat MG France (Fédération Française des Médecins Généralistes).
Steve La Richarderie
Résonance n°148 - Mars 2019
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