Bientôt 60 ans d’existence, plus de 110 000 cercueils fabriqués par an, dirigé par la troisième génération de la famille Canard, le Groupe CANARD - S.E.F.I.C. n’a jamais été aussi dynamique.
Le secteur funéraire connaît de nombreux mouvements et, pour autant, les deuxièmes menuisiers funéraires du pays restent fidèles à eux-mêmes : fabriquer en France avec des matières premières locales respectant le précepte de développement durable, et offrir une prestation de service de qualité aux professionnels du funéraire.
Piliers du secteur funéraire français, Bernard et Gilles Canard constatent le développement fluctuant de celui-ci et s’adaptent en continuant de miser sur l’authenticité de leur fabrication et leur expérience du métier. Une valeur sûre qu’ils espèrent transmettre à leurs fils, désormais présents depuis quelques années dans les différentes sociétés du Groupe.
Résonance : Monsieur Canard, comment se portent les Établissements CANARD - S.E.F.I.C. ?
Bernard Canard : Bien. Les carnets de commandes sont pleins, nous produisons un volume plus que satisfaisant. Nos plateformes de distribution se développent et nous permettent de livrer plusieurs centaines de cercueils par jour. Les modèles hors mesures représentent une partie désormais plus importante de notre activité, ils font partie du métier et sont dorénavant incontournables.
Aujourd’hui, nous travaillons plus que jamais à améliorer et moderniser notre outil de production, et sommes disposés à conquérir des parts de marché. Pour être clair : les projets ne manquent pas. Nous nous sommes également penchés sur une commercialisation renforcée de nos gammes d’ornements de cercueils et de capitons, qui étaient jusqu’alors restées discrètes.
R : Quel est votre regard sur le marché global du funéraire français ?
BC : Nous constatons, comme beaucoup, l’accélération des fluctuations du marché funéraire : beaucoup de rachats et l’apparition de plusieurs réseaux et groupes qui ont changé en quelques années l’organisation du secteur et son fonctionnement. Pour autant, nous continuerons de rester fidèles à nos lignes de conduite, et n’oublierons pas que les entreprises indépendantes sont encore majoritaires sur le marché.
Nous soulignons à l’échelle plus globale que la société de consommation a également évolué, et a modifié de manière significative la démarche d’achat du cercueil. La traçabilité du bois utilisé à la conception du cercueil, la fabrication française et le respect de l’environnement sont des informations que les familles réclament de façon plus récurrente. Il est important en tant que fabricant que nous puissions aider et renseigner les pompes funèbres pour qu’elles puissent répondre à ces demandes, nous avons pour cela développé plusieurs outils d’aide à la vente du cercueil.
Modèle Richelieu.
R : Le marché du bois évolue beaucoup notamment en termes de prix, comment s’adapter à cette évolution ?
BC : L’augmentation des prix de nos produits est inévitable, mais restera très raisonnable, elle tient compte de l’inflation du prix du chêne de ces dernières années liée en très grande partie à la demande du marché chinois. Nous pressentons que les autres essences de bois risquent de suivre les mêmes tendances.
Cependant, nous cherchons des solutions et des alternatives en terme d’essences de bois pour offrir à nos clients des produits qui permettent de conserver une gamme de cercueils dans des prix raisonnables. Le chêne restera malgré tout largement majoritaire dans notre production.
Nos scieries sont un plus qui nous permettent d’appréhender et de côtoyer au plus juste l’industrie du bois : nous sommes constamment informés des fluctuations de ce marché. Connaître par cœur notre matière première, c’est essentiel en tant que menuisiers, et cela permet de minimiser les augmentations tarifaires. La matière première (chêne, pin, etc.) est abondante en France et dispose d’une bonne gestion, nous rappelons que les abattages de bois sont indispensables à la bonne santé de nos forêts.
R : Votre fils et vos neveux sont entrés dans les entreprises, c’est une tradition qui se perpétue. Que souhaitez-vous leur transmettre ?
BC : La dimension familiale de notre entreprise est essentielle, et va continuer, à notre grande satisfaction ainsi qu’à celle de nos clients. Nous souhaitons leur transmettre nos valeurs : d’abord l’humanité qui maintient les liens que nous avons avec nos clients, ensuite le sens de la curiosité qui permet la bonne connaissance du marché, et surtout le sens du travail et de la rigueur. Ainsi, ils pourront, chacun à leur niveau, faire perdurer cette tradition. Nous serons encore présents pour de nombreuses années et nous les accompagnerons dans cette transmission.
Guillaume Canard (26 ans) est en charge de la partie comptabilité, tandis que Geoffroy Canard (25 ans) se consacre à la partie commerciale et que Franck Canard (24 ans), menuisier de métier, s’attèle à la partie technique.
R : L’écologie est au cœur des débats dans notre société actuellement. Quels sont vos moyens pour répondre à cette demande ?
BC : Nous en avons plusieurs : l’intégralité des bois utilisés pour la fabri-cation de nos cercueils est issue de forêts durablement gérées (label APECF), nous utilisons majoritairement du vernis à l’eau sans solvant ni polyester pour le vernissage de nos cercueils, et plus globalement, nous prenons à cœur la mobilisation de nos ressources en chauffant nos sites de production grâce aux chutes inutilisables de bois, par exemple.
R : Pour finir, quels seront vos priorités et vos projets pour l’année 2019 ?
BC : Évidemment, faire perdurer notre activité et l’accroître, prendre des parts de marché et si possible le faire dans les meilleures conditions. Il sera également important pour nous de développer des produits et innover pour répondre aux demandes de nos clients, et de la société en général. Nous souhaitons continuer autant que possible à accompagner les entreprises de pompes funèbres dans leur activité et rester indirectement au service des familles.
Résonance numéro spécial - Décembre 2018
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