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Durant l’Histoire, différents types de contenants pour les sépultures ont été usités. Nous analysons plus particulièrement un mode d’inhumation peu connuDurant l’Histoire, différents types de contenants pour les sépultures ont été usités. Nous analysons plus particulièrement un mode d’inhumation peu connucar peu conservé : les cercueils monoxyles en bois. Il s’agit de sépultures taillées dans la masse d’un arbreet se composant d’une cuve et d’un couvercle.

 

logettecephalique
Vue de détail sur la logette céphalique.

Ces monoxyles attestés sur le territoire français dès la Protohistoire, notamment sur le site de Nordhouse dans le Bas-Rhin (culture de Hallstat final -1 200/-500 av. J.-C.) sont aussi utilisés durant l’Antiquité, et ce, jusqu’au milieu de la période médiévale (XIIe siècle). Ils sont connus par des sources écrites spécialement dans "L’Histoire des Francs de Grégoire de Tours" au VIe siècle (livre V). Ce dernier en décrit la fabrication : "Il fit couper un arbre, en fit abattre la tête, et ayant fait fendre le tronc avec un coin, ordonna de le creuser, ensuite fit ouvrir en terre une fosse de la profondeur de trois ou quatre pieds, et donna ordre d’y déposer ce tronc creusé puis […] fit couvrir d’une planche." Ces monoxyles attestés sur le territoire français dès la Protohistoire, notamment sur le site de Nordhouse dans le Bas-Rhin (culture de Hallstat final -1 200/-500 av. J.-C.) sont aussi utilisés durant l’Antiquité, et ce, jusqu’au milieu de la période médiévale (XIIe siècle). Ils sont connus par des sources écrites spécialement dans "L’Histoire des Francs de Grégoire de Tours" au VIe siècle (livre V). Ce dernier en décrit la fabrication : "Il fit couper un arbre, en fit abattre la tête, et ayant fait fendre le tronc avec un coin, ordonna de le creuser, ensuite fit ouvrir en terre une fosse de la profondeur de trois ou quatre pieds, et donna ordre d’y déposer ce tronc creusé puis […] fit couvrir d’une planche." 

C’est ce type de sépulture qui a été découvert au cours de l’été 2005 lors de travaux de voierie au sein du vieux village des Avalats (commune de Saint-Juéry, Tarn, Occitanie). 

Ce cercueil monoxyle est long de 2,3 m et large de 0,4 m à 0,5 m. Seule la cuve a été conservée, le couvercle ayant disparu. Cette cuve a été dégrossie et quelques nœuds de branches sont encore visibles par endroits. Le fond du cercueil est plat, délimité par des parois épaisses de 4 à 8 cm. Une des extrémités est caractérisée par un équipement spécifique : la logette céphalique. L’autre est réalisée sobrement et sans finition particulière. 

La logette céphalique est un aménagement qui est présent au niveau des têtes de sépultures. Il s’agit d’un resserrement qui permettait de tenir droite la tête du défunt. Cet élément présent depuis l’Antiquité sur des structures d’inhumations comme des sarcophages en pierre ou encore des coffrages aménagés dans les fosses sépulcrales n’a pas encore une interprétation spirituelle affirmée.Pour ce qui est de la datation de cet objet, une estimation par rapport au contexte peut réduire la fourchette entre le IXe et le XIIe siècle. En effet, la découverte a été faite à proximité de l’ancienne église rasée au XIXe siècle. L’existence d’une église est attestée dès le Xe siècle dans le village, et, au vu des anciens plans, nous pouvons penser que l’église rasée au XIXe siècle pouvait être de cette période. Pour avoir une datation plus précise, une dendrochronologie serait nécessaire. C’est une méthode de datation par l’étude des cernes des arbres.

Les cercueils monoxyles en bois sont plutôt rares en France, et encore plus dans le Sud. Pour la période qui nous intéresse, nous avons recensé vingt et un exemplaires(1). En moyenne, un cercueil monoxyle est conservé sur cinq voire dix exemplaires estimé pour chaque site. Ceci est dû à la nécessité d’avoir un environnement humide voire aqueux pour assurer leur conservation depuis leur mise en place. Dans le cas de celui des Avalats, le village situé sur le versant sud de la vallée est parcouru par de nombreuses sources d’eau. La rareté de ces sépultures est donc importante, et chaque découverte permet d’avancer des hypothèses sur leurs fabrications et leurs utilisations. Des traces d’outils peuvent êtres visibles sur certains, ou des aménagements pour un potentiel transport pour d’autres. La raison d’être de ces sépultures, à savoir pourquoi des troncs d’arbres étaient utilisés pour servir de dernière demeure, est toujours une question. Il en est de même pour savoir qui bénéficiait de ce type d’inhumation.

Alaïs Tayac201811301578 full
Archéologue, géomaticienne, archives

Nota :(1) Dans les départements de l’Allier, Charente, Cantal, Mayenne, Finistère, Gers.

© Photos et plan A. Tayac.

 

Résonance numéro spécial - Décembre 2018

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