C’est dans les entrailles de la terre que les roches magmatiques ont pris naissance il y a plusieurs dizaines de millions d’années. La plus ancienne connue est un fragment de zircon daté de 4,4 millions d’années, découvert en Australie.
Les roches sédimentaires, constituées de divers fragments organiques, se sont-elles formées à la surface de notre planète, alors que d’autres, notamment le précieux diamant, sont issues du manteau supérieur ?
Après la terre et le bois, la pierre est le premier matériau de construction, sa solidité lui confère de multiples usages, et toute une période de l’histoire de l’humanité, celle de la création des premiers outils, porte son nom : "l’âge de pierre".
Depuis la Préhistoire et les premiers rites funéraires connus, les pierres sont, tout comme les fleurs, porteuses d’une symbolique forte. Peut-être encore davantage que ces dernières, elles semblent indissociables des pratiques d’inhumation, dans l’ensemble des cultures et religions. Placées à l’origine à l’intérieur des sépultures, elles les ont ensuite recouvertes, ou simplement entourées.
Déposer des pierres sur les tombes
Pourquoi a-t-on commencé à déposer des pierres sur les tombes ? Il y a probablement plusieurs raisons. Pour protéger le défunt d’éventuelles fouilles, humaines ou animales, sans doute, mais aussi pour bloquer le passage à des forces démoniaques susceptibles de s’emparer de son âme, ou également pour éviter qu’il ne ressorte lui-même de terre pour dévorer les vivants.
Le monument funéraire représente aussi, et ce depuis la nuit des temps, la position sociale du défunt et de sa famille. De nos jours encore, se côtoient dans les cimetières de simples entourages comblés de gravillons et des pierres tombales réalisées dans différents granits, dont la gamme s’étend du Tarn gris au scintillant labrador bleu, qui renseignent le promeneur en un clin d’œil sur le locataire des lieux.
Pierre tourmaline.
Bien sûr, la dimension culturelle est à prendre en compte. La sobriété est généralement de mise dans les régions de tradition protestante, où la modestie prime et où l’épitaphe, de mise chez les catholiques, est généralement remplacée par un verset biblique, alors que les cimetières méditerranéens regorgent de chapelles grandioses.
Les tombes musulmanes, orientées vers la Mecque, ne comportent pas de pierre tombale, qui pourrait bloquer l’ascension de l’âme, mais simplement une stèle. Elles peuvent par contre avoir un entourage, qu’il est possible de remplir avec des petits cailloux blancs.
Les sépultures juives peuvent avoir plusieurs formes : une simple stèle pour les ashkénazes et une pierre tombale horizontale pour les séfarades. Il est d’usage pour les visiteurs d’y déposer non pas des fleurs, mais des cailloux. Une des explications possible pourrait être que, contrairement aux fleurs, les cailloux ne dépérissent pas.
Dans certains pays d’Asie, il est d’usage d’acquérir une sépulture au moment du mariage et d’y faire graver par avance le nom des deux époux.
Utilisées dans de nombreuses médecines, traditionnelles ou alternatives, et dans les sciences ésotériques, les pierres sont parfois parées de vertus magiques ou thérapeutiques, ou simplement chargées d’une signification particulière. Ainsi, le quartz rose calmerait l’angoisse et les sautes d’humeur et améliorerait la confiance en soi, l’ambre attirerait l’amour et la chance, l’aigue-marine soignerait les chocs émotionnels, le cristal de roche protégerait des ondes nocives, l’agate ferait retomber la colère, la malachite faciliterait la communication, l’onyx la concentration et le lapis lazuli rendrait clairvoyant. Enfin, la tourmaline aiderait à surmonter le deuil, mais, pour accompagner un défunt dans son voyage vers l’au-delà, c’est l’opale qui est préconisée.
Claire Sarazin
Thanatopracteur et formatrice en thanatopraxie
Résonance n°140 - Mai 2018
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