Opérateurs funéraires pour demain… Ni naïfs ni impressionnables !

La Toussaint vient de se passer et chacun a vu, comme le veut la tradition, fleurir bons nombres d’articles sur notre profession, ses pratiques, ses innovations, ses dérives et ses tarifs.

Philippe Gentil, président du comité des directeurs FUNECAP - DGA stratégie et développement.

Tous les dirigeants entrepreneurs du secteur savent bien que la différence des charges et des produits des entreprises de pompes funèbres ne génère en moyenne qu’un résultat d’exploitation égal à 7-8 % du chiffre d’affaires, rémunération honorable mais sans plus au regard de l’intensité et de la disponibilité permanente imposées par ce métier, et que la baisse des tarifs, avancée par certains illusionnistes, n’est pas économiquement tenable ni raisonnable, sauf à constituer des groupes structurés ou des réseaux intégrés qui permettent de mutualiser achats et coûts sur une zone géographique donnée.

Cela est particulièrement regrettable car si cette posture peut impressionner le public et les médias, elle peut aussi entraîner des opérateurs funéraires incrédules ou impressionnables à des prises de risques considérables.

Pour autant, certains souhaitant faire un "come-back remarqué" dans le landernau (vous me direz c’est un retour aux sources) n’ont pas hésité à forcer le trait en se positionnant comme les nouveaux "Robin des Bois" de la profession, pour la soi-disante plus grande satisfaction des familles… Tant qu’on trouve de la complaisance médiatique, même pour avancer n’importe quel discours, y compris le plus démagogue, la mèche fonctionne. Notamment auprès de journalistes qui, ne connaissant le secteur que d’assez loin, ont tendance à croire les plus démagogues qui osent s’ériger en défenseur des familles et en pourfendeur des opérateurs qui abusent de la détresse des familles en deuil !

Cela est particulièrement regrettable car si cette posture peut impressionner le public et les médias, elle peut aussi entraîner des opérateurs funéraires incrédules ou impressionnables à des prises de risques considérables. Souvenons-nous qu’elle a parfois joué de bien vilains tours à ceux qui s’y sont frottés, il y a quelques années. Ils ont, certes, réussi à prendre des parts de marché dans un premier temps, mais n’ont soit pas tenu le choc et ont dû mettre "la clé sous la porte", soit faire porter leur déficit par d’autres de leurs structures qui pratiquaient des prix de marché, soit pour finir remonter leurs tarifs pour éviter le risque d’un accident majeur de trésorerie.

Qu’on ne s’y méprenne pas, le discount dans le secteur funéraire est une illusion savamment vendue par certains aux médias de notre pays en période de Toussaint, la seule qui intéresse véritablement ces derniers. Naïvement, certains opérateurs, impressionnés par l’écho médiatique donné à ce discours se jettent à corps perdu dans cette stratégie, pour s’apercevoir, un peu tard, qu’elle ne leur permettra pas de réussir comme ils l’espéraient.

Chez POMPES FUNEBRES Pascal LECLERC ©, nous nous refusons à prendre ce chemin de traverses consistant à faire appliquer une politique de prix écrasés car nous croyons qu’elle se fait toujours au détriment de la qualité de service aux familles et conduit à un appauvrissement de l’entreprise, la privant de toute forme de développement et notamment de la possibilité d’investir dans des infrastructures de qualité, répondant à la demande des familles en deuil.

Voyons ce qui s’est passé dans le secteur de la grande distribution durant les quinze dernières années : tous les grands acteurs de ce marché ont massivement investi dans des infrastructures de qualité qui n’ont plus grand rapport avec celles d’il y a 30 ans. L’ont-ils fait au détriment de leur marge ? Ces dernières ont-elles baissé ? Les prix ont-ils chuté ? Il n’en est rien et les grands distributeurs n’ont jamais été aussi rentables et riches. Certes, ils sont perçus comme agressifs en matière de tarifs, mais chacun sait bien que si des opérations “coup de poing“ sont pratiquées sur quelques articles, les autres produits vendus en magasin sont assortis de marges confortables permettant à chaque acteur de créer plus de richesse, ces dernières étant réinvesties pour le plus grand bien des consommateurs.

Ne soyons donc pas dupes de ce “miroir aux alouettes“ et réfléchissons bien avant de s’aventurer sur le terrain des incertitudes et d'écouter trop le chant de certaines sirènes…

Philippe Gentil