Cela n’a pu échapper à personne dans le milieu funéraire. Depuis quelques années déjà, la thanatopraxie se féminise. Fini l’époque où nous pratiquions un "métier d’homme". Les nouvelles recrues sont de plus en plus jeunes et il y a une grande majorité de filles. Ces "vocations" nous interrogent. J’ai profité de la présence d’une future élève thanatopracteur en stage de découverte dans mon entreprise pour lui poser quelques questions.
Amélie, aspirante thanatopracteur |
Claire Sarazin : Tout d’abord, je te laisse te présenter.
Amélie : Bonjour, je m'appelle Amélie et j'étudie au lycée Condorcet à Belfort en première STMG.
CS : Pour quelle raison as-tu demandé à faire un stage de découverte dans une entreprise de thanatopraxie ?
A : J'ai souhaité participer à un stage de découverte dans une entreprise de thanatopraxie pour avoir un aperçu des conditions de travail, des horaires, de la difficulté... Pour être sûre de vouloir en faire mon métier plus tard.
CS : Comment as-tu découvert ce métier ?
A : Grâce à Internet. J'ai commencé à me renseigner sur le métier en lui-même, sur les études à faire, sur les écoles, je voulais savoir où elles se situaient en France et combien cela coûtait.
CS : Qu’est-ce qui t’attire dans cette profession ?
A : Ce n'est pas la vue de personnes décédées qui m'attire dans ce métier, comme beaucoup le pensent sûrement quand je leur dis que je voudrais devenir thanatopracteur. C’est surtout de me sentir utile dans la société, je pense que c'est un travail gratifiant.
CS : Après une semaine passée à me suivre, quel est ton ressenti ?
A : Eh bien, après une semaine passée avec vous, je peux dire que vous avez un travail très éprouvant aussi bien au niveau physique, pour le mal de dos… que mental, pour la fatigue et les heures de route… Et qu'il faut bien du courage pour faire ce métier, qui demande beaucoup de patience et de minutie.
CS : De tous les soins auxquels tu as assisté, lesquels t’ont le plus marquée et pourquoi ?
A : Le soin qui m’a le plus marquée est le tout dernier auquel j'ai assisté – une dame retrouvée à son domicile –, qui m’a montré qu’il faut avoir le cœur bien accroché.
CS : As-tu toujours envie de devenir thanatopracteur ou bien ton idée sur notre métier a-t-elle évolué ?
A : Oui, j'ai toujours envie de faire ce métier, mais pas tout de suite. Je pense être trop jeune pour me concentrer uniquement sur ma future carrière sans penser à fonder une famille. Mais après avoir fait cela, je deviendrai thanatopracteur.
CS : En conclusion, si une de tes camarades de classe te disait qu’elle a envie de devenir thanatopracteur, que lui répondrais-tu ?
A : Je lui répondrais que c'est un très beau métier, mais qu'il faut réfléchir sur son choix, car être thanatopracteur nécessite une grande maîtrise de soi et de ses émotions, et que les horaires n'existent pas, dans le sens où un thanato peut être appelé à n'importe quel moment de la journée.
Claire Sarazin
Thanatopracteur
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