Ce sujet nous préoccupe depuis des années... d'autant plus que nous sommes régulièrement sollicités par divers fabricants de ce type de produits et que nous sommes sensibles à la protection de l'environnement, à la volonté de polluer le moins possible notre planète, celle que nous allons laisser à nos descendants...
Jo Le Lamer, président de la Fédération Française de Crémation. |
La Fédération Française de Crémation (FFC) est toujours restée très prudente sur le sujet, n'ayant pas les garanties que ces cercueils “en carton“ répondaient aux critères exigés pour la crémation, en termes de résistance mécanique, notamment à la poussée lors de l'introduction dans le four, mais aussi de dégagements polluants dans l'atmosphère, compte tenu des matériaux constituants et autres colles utilisées.
Les choses ont évolué
Certains types de ces cercueils sont déjà largement employés dans plusieurs pays, peut-être moins regardants que la France ! Dans notre pays, trois arrêtés, concernant l'agrément des matériaux utilisés pour la fabrication de ces cercueils “écologiques“, ont successivement été publiés : l'un en 1998, le second en mai 2011, le troisième en janvier 2015.
Suite à l'accord donné par les membres du CNOF (Conseil National des Opérations Funéraires), la sortie d'un décret et d'un arrêté, fixant les normes applicables à tous les cercueils, quel que soit le matériau (bois, carton, composite...), est impatiemment attendue depuis plusieurs années. Ces textes portent sur l'application des normes AFNOR NF D80- 001
- 1 (résistance mécanique),
- 2 (biodégradabilité),
- 3 (concernant la crémation), normes publiées respectivement en 2004, 2007 et 2008 !
Pour sa part, la FFC, membre du CNOF, a donné un accord de principe pour les textes précités (décret et arrêté), mais a aussi exprimé un certain nombre de réserves portant tout à la fois sur l'absence d'un organisme de contrôle “indépendant“ pour l'agrément desdits cercueils (les fabricants, importateurs ou opérateurs funéraires pouvant attester de la conformité aux normes, ce qui ouvre la porte à de possibles dérives), ou sur la communicabilité à tout citoyen qui le souhaite des procès-verbaux d'essais, réalisés par des laboratoires agréés et attestant de la conformité des cercueils.
À ce jour, à notre connaissance, seuls deux fabricants français (Art'Coffins et AB Crémation) ont réalisé des essais satisfaisants. Nous les avons interviewés (voir notre revue Transition no 85 de janvier 2016) pour votre information.
Au vu de ces éléments d'information, il appartient à chacun(e) de se déterminer quant au choix du cercueil souhaité (traditionnel, “en bois blanc“, ou “en carton“, décoré ou non), en fonction de ses propres critères (prix, esthétique, pollution, consommation d'énergie fossile...), sans oublier que ces produits sont vendus par des professionnels du funéraire et que, pour le moment encore, et jusqu'à la publication des textes précités, les crématoriums peuvent ou non accepter ces cercueils “en carton“. Ensuite, tous les cercueils mis sur le marché devront avoir été agréés (et donc satisfaire aux normes ci-dessus mentionnées).
Jo Le Lamer
Président de la Fédération Française de Crémation
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