ATI est l’un des deux grands fournisseurs en France de fours de crémation et de systèmes de filtration des gaz. La perspective de 2018 est pour elle synonyme de nombreuses mises aux normes de filtrations restant à effectuer sur les sites existants, également du fait de l’accroissement continu du nombre de crémations, et également de l’apparition régulière de nouveaux appels d’offres pour équiper les crématoriums de demain. Mais ces promesses de chantiers futurs sont indissociables aujourd’hui d’une préoccupation environnementale de plus en plus prégnante.
La société ATI Environnement est située au cœur du Loiret, dans la ville de Gien où se trouvent ses bureaux de conception ainsi que son usine. Son activité comprend un service "Recherche et Développement" et l’ensemble des unités industrielles liées à son métier : montage, assemblage, câblage, mise en route, maintenance préventive et curative sur des fours de crémation humaine et systèmes de filtration des fumées. Son effectif est aujourd’hui de 49 personnes (ingénieurs, technico-commerciaux, dessinateurs, monteurs, électriciens, techniciens en fumisterie, etc.) et sa capacité de production est d’une trentaine d’appareils de crémation avec filtration par an.
Une visite récente de l’usine ATI fut pour nous l’occasion d’examiner avec Philippe Berchon (président-directeur général) différentes questions liées aux nombreux défis à relever ces prochaines années. L’un d’entre eux est la mise aux normes "2018" des dispositifs de filtration de 50 % du parc de crématoriums existant dans l’Hexagone. ATI a adapté sa capacité de production afin de pouvoir gérer le pic prévu en 2017 (un an avant l’application de la loi), mais souhaiterait bien sûr que les demandes d’actualisation des établissements concernés soient adressées dès cette année. Ainsi, les études préliminaires de faisabilité, d’implantation, les plans de fabrication, de génie civil et autres seront établis au plus vite, et les futurs "embouteillages" seront évités. Il est à noter en plus que les délais d’exécution de mise aux normes varient malheureusement de 24 à 36 mois selon la complexité du site et de nombreuses autres problématiques techniques et financières à étudier et à résoudre.
Le second point abordé avec Philippe Berchon concerne l’innovation, un centre d’intérêt fondateur de la culture d’entreprise d’ATI depuis sa création. En permanence, de nouvelles technologies sont recherchées, mises à l’épreuve puis proposées aux clients. De réelles avancées en matière de technicité, ces dernières années, ont permis l’établissement de relations durables avec les acquéreurs de matériels ATI Environnement. Pour exemple, l’une des dernières nouveautés est le récupérateur à air chaud (celui-ci permet d’économiser 25 % de gaz). Il a été mis en place au crématorium de Champigny-sur-Marne. Il est également prévu pour le crématorium de Tours ainsi que pour un autre en Écosse.
Lors de ces échanges ressort aussi la faculté de l’entreprise à relever les challenges initiés par la "révolution" écologique. En effet, le vrai plus pour ATI va se jouer sur l’économie d’énergie possible, sur la capacité de l’installation à générer du chaud l’hiver (récupérateur de chaleur pour des radiateurs) et du froid l’été (équivalent climatisation), la diminution de la quantité de CO2 relâchée dans l’atmosphère. Ce sont ces types d’arguments qui peuvent convaincre les élus de plus en plus sensibles aux sujets environnementaux.
C’est l’une des profondes convictions de Philippe Berchon. "Cela devient primordial, c’est un sujet extrêmement sensible. En effet, actuellement, la préoccupation environnementale est prioritaire. Il n’y a plus un projet de crématorium qui ne fasse pas l’objet de blocage ou de demande d’études complémentaires et approfondies de la part d’associations de riverains. Il faut donc être capable de fournir tous les arguments et informations formelles possibles pour réussir à les réconforter, à les convaincre de la non-nuisibilité de l’installation. Inutile de vous dire que c’est de plus en plus compliqué, car les personnes responsables de ces associations sont de mieux en mieux informées et maîtrisent souvent très bien les chiffres sur les rejets polluants. Notre meilleure réponse est de leur montrer notre volonté et, surtout, notre capacité à être en recherche permanente de nouveaux processus de filtration.
Four C.R 2000.
Les expérimentations réussies et les applications qui en résultent (émanant de leur bureau "Recherche & Développement) garantissent totalement (voire au-delà) le respect des normes obligatoires applicables en 2018. Mais les filtrations de demain se préparent déjà grâce à un travail assidu sur de nouveaux process qui permettront de réduire les rejets de CO2 (un système de réduction par 2 est déjà réalisable), de diviser par quatre les consommations de gaz, d’arriver à éviter totalement les émissions de particules fines, etc.
"Nous savons très bien que la qualité de l’air est l’un des sujets au cœur de l’actualité, tant pour la population que pour les gouvernements. Chez nous, le R&D, c’est deux personnes à temps plein depuis deux ans. Plus 50 % de mon temps, car il faut trouver des solutions techniques, des sources de financement et ensuite les vendre", précise Philippe Berchon.
Les perspectives économiques qui naissent à l’horizon des trois prochaines années sont sans aucun doute positives pour ATI, qui mise depuis quelques années déjà sur le déploiement en interne de son secteur nouvelles technologies de crémation et de filtration. Cette branche a également pour but de consolider et de renforcer la compétitivité de la firme giennoise. La proposition permanente de produits innovants et d’un service après-vente performant disponible 24H/24 et 7J/7 (10 ans de garantie totale pour la maintenance préventive et curative avec 10 techniciens spécialisés dédiés) permet très souvent de faire la différence dans les appels d’offres. Et ATI Environnement en a fait son Crédo.
Résonance hors-série #1 - Spécial Crémation - Août 2015
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