À l’occasion de son colloque annuel le 18 octobre dernier, le Syndicat Intercommunal Funéraire de la Région de Paris (SIFUREP), a réuni 150 participants, collectivités, professionnels du funéraire, organismes publics et associations accompagnant les personnes en période de deuil, pour une matinée d’échanges autour du thème : "Obsèques : évolution et attentes des Français, quelles conséquences pour les collectivités locales ?".
Au cœur des débats : les pratiques funéraires et leur évolution sociologique et culturelle, les équipements publics et les services d’accompagnement des familles, la concurrence des prestations funéraires et l’information due aux familles sur les tarifs des prestations obsèques.
- Les besoins et pratiques des Français en matière de funéraire évoluent et cela a un impact sur les professionnels et les collectivités. Comme présenté pendant le colloque par Tanguy Châtel, Dr en sociologie, spécialiste des questions de fin de vie et d'accompagnement et de la mort, auteur d’une enquête pour la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM) et la Chambre syndicale nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), les Français expriment aujourd’hui des besoins :
- d’expertise et de compétence élargies face à une complexification des opérations funéraires : formalités administratives, rapatriement, crémation, ...
- d’information, de conseil et d’assistance accrus avec la multiplication des options funéraires,
- d’accompagnement humain : accueil, écoute, sollicitude,
- de lieux de recueillement dans les cimetières renouvelés : sobres, moins austères et modernisés (des allées fleuries, des bancs, des lieux de cérémonie, des jardins du souvenir de qualité, des éléments d’architecture forts, de design ...).
Pour répondre à ces enjeux, les participants au colloque ont évoqué les éléments de réponse suivants :
Repenser l’aménagement des crématoriums et des chambres funéraires, qui sont souvent perçus comme des lieux froids, sans profondeur culturelle, alors même que 53 % des Français expriment le choix de la crémation pour leurs obsèques. Il est à noter que dans les crématoriums du SIFUREP sont organisées une fois par an, en novembre, des "cérémonies du souvenir" pour accompagner les familles dans leur travail de deuil (voir calendrier ci-dessous).
Calendrier des Temps de Mémoire 2012 Crématorium de Champigny-sur-Marne : jeudi 1er nov. à 10 h 30, |
- Intégrer une dimension culturelle et/ou rituelle dans les cérémonies civiles, pour donner du sens aux obsèques au-delà de toute pratique religieuse.
- Garantir aux familles une transparence sur les prix des obsèques.
La présidente du SIFUREP demande que le Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) relance les enquêtes sur les prix des prestations funéraires. Une enquête menée par le CNOF en 2007 montrait que depuis 1998 les prix du secteur funéraire augmentaient globalement deux fois plus que l’inflation. Depuis 2007, aucune autre enquête n’a été conduite alors que la loi prévoit qu’il en soit mené une tous les deux ans. Dans ce souci de transparence, Carinne Juste, présidente du SIFUREP, a saisi le nouveau ministre de l’Intérieur, M. Manuel Valls, pour que cette question soit mise à l’ordre du jour du CNOF.
- Renforcer les contrôles pour garantir un service de qualité à un prix juste.
Afin d’aborder les obsèques le plus sereinement possible, les familles doivent pouvoir comparer les différentes prestations et choisir sans subir de pression commerciale. La réglementation a prévu l’obligation pour les acteurs du funéraire de présenter un devis selon un modèle réglementaire ; mais dans la réalité, les débats ont montré que tous les professionnels n’appliquent pas la réglementation en permanence et même s’ils l’appliquent, bien souvent, la lecture de ce devis reste très compliquée pour les familles et la comparaison entre devis encore plus.
Les professionnels présents et le représentant de l’association UFC Que Choisir se rejoignent pour demander des contrôles et la mise en place de sanctions de la part des services de l’État pour garantir aux familles un accompagnement technique et humain de qualité au juste prix.
C’est pour cela que le SIFUREP garantit une prestation complète d’obsèques à prix négocié et contrôlé pour l’ensemble des villes adhérentes. Délégué, après mise en concurrence à la société OGF, ce contrat apporte aux familles des garanties sur les prix et la qualité. Ceci leur permet aussi de comparer avec les devis d’autres opérateurs funéraires. Elles peuvent bénéficier d’une prestation complète d’obsèques à un prix forfaitaire de 1 302 € TTC, (prix au 1er juil. 2012) comprenant : le convoi, le corbillard et son chauffeur, le cercueil, le capiton, les équipements complémentaires, 3 porteurs, l’organisation et la préparation des obsèques, l’aide et l’accompagnement d’un maître de cérémonie.
- Stabiliser le nombre de crématoriums en Île-de-France, pour éviter de faire peser sur les familles la concurrence entre les crématoriums étant donné que le pourcentage de crémations progresse en Île-de-France, même s’il reste moins important qu’au niveau national. Le SIFUREP demande que le nombre de crématoriums en Île-de-France soit stabilisé pendant quelques années, afin d’éviter que les coûts n’augmentent trop, au détriment des familles.
"Le temps du deuil est un temps où l’on a besoin d’être ensemble, un moment fort de la vie qui mérite l’attention de tous. C’est un sujet qui nous interroge sur les relations que nous entretenons au sein de la société, et même si nous refusons encore trop souvent d’en parler, la mort est une question citoyenne. Le secteur funéraire, comme toute notre société, a besoin de davantage de démocratie, et le SIFUREP est heureux de pouvoir, à travers son colloque, contribuer à ce débat démocratique et citoyen, à la veille de la fête de la Toussaint", conclut Carinne Juste, présidente du SIFUREP et maire de Villetaneuse.
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