Depuis le 14 septembre dernier, les professionnels funéraires disposent de nouveaux supports et outils pour identifier et gérer les diverses problématiques relatives à la santé au travail. En effet, fruit d’un travail collégial des fédérations professionnelles FFPF, FNF et UPFP, ainsi que des instances officielles, Cramif et INRS, qui aura permis la création d’un référentiel spécifique au secteur funéraire, ce déploiement rend accessible à l’ensemble des professionnels, non seulement des solutions dédiées, mais aussi un accompagnement et des aides financières qui permettront, à beaucoup, de créer un environnement idéal de travail. Olivier Le Berre, chef du département Études, veille et assistance documentaires à l'INRS, nous en dit plus sur le sujet…
Résonance : Monsieur Le Berre, nos lecteurs ont déjà fait connaissance avec la Cramif et l’un de ses représentant, M. Sébastien Bourges, qui travaille de concert avec vous sur ce projet. Aussi, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous, sur l’INRS et sur votre rôle dans les travaux qui ont été entamés il y a près d’un an au regard de la prévention des risques professionnels dans le secteur funéraire ?
Olivier Le Berre : L’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, propose des outils et des services aux entreprises et aux salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale. Mon département est notamment en charge des offres développées spécifiquement à l’intention des TPE-PME, pour qui nous concevons des outils simples d’utilisation, déclinés par secteur d’activité ou métier afin de permettre aux entreprises de répondre à leurs obligations réglementaires et d’assurer la santé et la sécurité de leurs salariés.
R : Si je me réfère à la présentation de Sébastien Bourge faite à l’occasion de la journée que Résonance a organisée au Palais du Luxembourg pour les 30 ans de la "Loi Sueur", la morbidité professionnelle dans le secteur funéraire n’est pas un fait nouveau et, qui plus est, les chiffres s’avèrent être plutôt alarmants. Y a-t-il une raison particulière pour laquelle ces démarches n’aient pas été envisagées plus tôt ?
OLB : L’INRS proposait déjà une offre sur différents métiers du funéraire, les activités de thanatopraxie notamment, et met depuis longtemps à disposition des entreprises de nombreuses ressources sur les risques auxquels sont exposés les salariés de ce secteur : le risque chimique, les troubles musculosquelettiques, les risques psychosociaux, notamment. Ce qui est nouveau dans l’offre mise en ligne au mois de septembre, c’est d’avoir développé des outils adaptés à des utilisateurs peu familiers avec la prévention des risques professionnels.
R : Quoi qu’il en soit, ces travaux ont été fructueux, puisque, comme de nombreux autres secteurs d’activité qui en étaient déjà lotis, depuis le 14 septembre dernier, les professionnels funéraires peuvent enfin profiter de supports et outils spécifiques, dédiés à la santé au travail. De quoi s’agit-il exactement, et comment y ont-ils accès ?
OLB : L’ensemble de l’offre est disponible sur le site de l’INRS dans notre page dédiée aux services funéraires www.inrs.fr/services-funeraires. Les principaux risques de la profession y sont décrits, et vous y trouverez différentes ressources pour agir en prévention, en particulier notre outil en ligne permettant aux entreprises de réaliser leur Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Cet outil, réalisé avec la Cramif et les organisations professionnelles du secteur, est spécifiquement adapté aux services funéraires, abordant activité par activité les principaux risques auxquels sont exposés les salariés, et proposant, pour chaque risque, une liste de mesures à mettre en œuvre que l’entreprise peut sélectionner d’un simple clic pour compléter son plan d’action.
Il est également possible de télécharger la liste des risques traités dans l’outil avant de procéder à l’évaluation en ligne pour la partager avec les salariés afin de les impliquer dans la démarche. Une fois l’évaluation terminée, l’entreprise peut télécharger son DUERP et le plan d’action. Précision importante, ces outils sont en libre-service et anonymes, aucune donnée n’est collectée par l’INRS.
R : Ces outils, et je pense notamment aux outils digitaux, sont-ils réservés aux seules personnes coutumières de la souris et du clavier et autres smartphones et tablettes, ou bien leur ergonomie a été pensée pour que chacun puisse s’en accommoder ?
OLB : Notre outil en ligne est très simple d’utilisation, et les utilisateurs sont guidés dans les différentes étapes de la démarche. Un tutoriel vidéo explicatif est également disponible sur notre site, et, par ailleurs, l’INRS propose un service d’assistance par téléphone et par mail qu’il est possible de solliciter en cas de difficulté.
R : Et qu’attendez-vous des fédérations professionnelles ?
OLB : Les fédérations professionnelles ont été impliquées dès l’origine du projet, afin de nous aider à concevoir des outils répondant au mieux aux besoins des entreprises du funéraire. Aujourd’hui, il est important que ces outils soient portés à la connaissance des entreprises, et différentes actions sont prévues avec les fédérations en ce sens.
R : Pour conclure, M. Le Berre, y a-t-il une dernière précision que vous souhaiteriez nous apporter ?
OLB : Les métiers du funéraire sont des métiers exigeants, améliorer les conditions de travail permet de préserver la santé des salariés, mais contribue également à la motivation des équipes et à l’attractivité du métier, c’est un point important à souligner.
Steve La Richarderie
Résonance n° 196 - Octobre 2023
Résonance n° 196 - Octobre 2023
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :