Quel regard les Français portent-ils aujourd’hui sur leurs obsèques ? Sont-ils en recherche de rupture, d’ouverture, de continuité ? Selon la dernière étude PFG, réalisée par l’institut CSA*, le marché du funéraire, longtemps dominé par des codes qui semblaient immuables, se normalise et suit les grandes évolutions sociétales : laïcisation, individualisation, digitalisation... Le marché du funéraire devient le reflet de notre époque, où s’expriment davantage de libertés et des rituels assouplis. Désormais, le traditionnel et la personnalisation cohabitent.
• 48 % des Français sont favorables à une cérémonie qui s’écarte des conventions. • 57 % sont en faveur d’une cérémonie personnalisée, en lien avec un centre d’intérêt du défunt. • 71 % considèrent que la dimension écologique est importante dans l’organisation des obsèques. • Près d’un Français sur quatre serait prêt à suivre une cérémonie à distance. • 38 % seraient prêts à organiser entièrement leurs obsèques en ligne. |
Les Français prêts à s’écarter des conventions
Longtemps, les obsèques ont suivi un rituel très traditionnel, où l’originalité n’avait pas sa place et fortement marqué par le religieux. Aujourd’hui, on constate que les usages évoluent, les codes s’assouplissent et s’enrichissent : les Français imaginent des obsèques à l’image du défunt, et sont prêts, pour que la cérémonie soit le véritable reflet de ses goûts et de sa personnalité, à faire évoluer les codes.
Ainsi, 48 % des Français déclarent qu’ils pourraient organiser, pour un proche, une cérémonie qui s’écarte des conventions (colorée, dans un lieu atypique…). Parce que c’est ce que le défunt aurait aimé (66 %), mais aussi parce que 34 % d’entre eux estiment que cela leur apporterait du réconfort.
Les Français pour la personnalisation des obsèques
57 % des Français souhaitent ainsi pouvoir proposer une célébration dont le thème serait lié au centre d’intérêt du défunt ; une tendance accentuée chez les jeunes de 18 à 24 ans (69 %) et les femmes (60 %). Près d’une personne sur deux interrogée (48 %) attache également une importance particulière au lieu, qui doit avoir du sens pour soi ou pour le défunt : dans la nature, dans une propriété privée, en bord de mer…
L’importance du souvenir qui persiste
Dans un contexte où le choix de la crémation est en constante augmentation, il apparaît important de laisser une trace à ses proches. En effet, 68 % aimeraient avoir un lieu dédié au souvenir du défunt (mémorial, arbre, jardin, autre lieu de dispersion…) et 51 % aimeraient récupérer, à l’issue de la cérémonie, un objet symbolique qui évoque la personne défunte.
64 % des Français aimeraient que le défunt ait pensé à leur laisser une lettre, un enregistrement audio ou vidéo, un album photo, notamment les jeunes (80 % des 25-34 ans) et les femmes (70 %). Un lieu de mémoire qui peut aussi prendre une forme digitale : 41 % aimeraient disposer d’un espace mémorial en ligne.
La "digitalisation" : une tendance qui s’installe
Aujourd’hui, 41 % des Français sont intéressés par la possibilité de choisir, de configurer et de commander sur Internet un cercueil ou une urne funéraire, et 38 % seraient même prêts à organiser entièrement leurs obsèques en ligne, sans se rendre en agence. Quant au fait de participer à la cérémonie d’obsèques, c’est un Français sur quatre qui serait prêt à suivre une cérémonie à distance.
Nota :
* Étude CSA "Les Français et leurs obsèques", réalisée du 29 août au 5 septembre 2022 sur un échantillon national de 1 008 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.
Résonance n° 185 - Novembre 2022
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