Nouveau président succédant à Aubin de Magnienville, Sylvestre Olgiati a présenté les grands axes de travail pour 2022/2023 aux administrateurs de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) lors du conseil d’administration qui a eu lieu le 29 septembre dernier, ainsi que les chantiers qu’il souhaite mettre en œuvre, avec l’accord de ceux-ci. Nous l’avons interrogé sur les projets qui vont être développés ces prochains mois.
Résonance : Avant de rentrer dans les détails des travaux que vous souhaitez entreprendre pour les trois ans à venir, pouvez-vous nous présenter votre "politique générale" qui a été avalisée par les administrateurs ?
Sylvestre Olgiati : Après le changement de présidence opéré lors de l’assemblée générale en mai, j’attendais en effet le premier conseil d’administration pour parler du mandat des trois années à venir. Ce fut aussi l’occasion d’accueillir trois nouveaux administrateurs, que sont Sylvie Dellac (société Carles), Carmen de Oliveira (Hygeco) et Bruno Barbe (Les Artisans du Funéraire). Pour en revenir aux axes de travail envisagés et au projet que j’ai pu exposer, nous avons abouti sur une volonté, pour l’avenir, d’avoir une chambre syndicale plus active, plus dynamique ; et nous désirons faire évoluer notre communication avec une plus grande ouverture vers l’extérieur. Cela était une des évolutions que je voulais défendre, et qui a été validée. Il ne reste plus qu’à en définir les modalités.
En résumé, les points importants concernent le prochain salon FUNÉRAIRE PARIS en 2023 ; les études que nous réalisons avec le CRÉDOC, dont l’analyse économique complète de la filière funéraire en France ; le développement de la communication ; la formation, un sujet essentiel pour moi et j’en fais un axe principal de travail pour les prochaines années ; enfin, le désir de nous poser ces questions fondamentales que sont "Qui sommes-nous ?", "Comment sommes-nous organisés ?", "Comment travaillons-nous ?", "Quelle est notre vocation ?". Nous allons ainsi réécrire les statuts de la CSNAF pour essayer d’avoir une chambre syndicale plus ouverte.
R : Dans ces sujets directeurs, il y a tout d’abord le prochain salon, que nous avons déjà évoqué dans un précédent numéro de Résonance (n° 183 de septembre dernier) et les études menées par le CRÉDOC pour la chambre syndicale. Je crois que le conseil d’administration a pris la décision de réactualiser l’enquête auprès des distributeurs de services funéraires. Est-ce exact ?
SO : Oui. Nous avons décidé de refaire le Funérama, dont la dernière édition date de 2012. C’est une enquête du CRÉDOC conduite auprès de 500 agences funéraires interrogées sur les volumes et le chiffre d’affaires par typologie de produits, avec des questions quantitatives et qualitatives sur leur activité, leurs attentes, leurs critères de choix. Celle-ci est en cours de réalisation, un certain nombre de pompes funèbres ayant déjà été appelées. Elle sera présentée au conseil d'administration de décembre et devrait être diffusée début 2023.
Je pense que celle-ci sera intéressante car, la dernière ayant près de dix ans, elle nous permettra d’avoir des données chiffrées actuelles, comme le nombre de monuments vendus par agence, le nombre de décès, etc., communiquant des informations sur l’activité au quotidien de nos clients distributeurs. Ainsi, dès l’année prochaine, nous aurons un matériau pertinent que nous pourrons proposer à l’ensemble de la filière. Toutes les enquêtes que nous engageons avec le CRÉDOC sont disponibles et consultables sur le site de la CSNAF. Une autre mise à jour est prévue l’année prochaine concernant l'étude "les Français et les obsèques".
R : Autre domaine qui vous tient à cœur et qui est central dans une organisation aujourd’hui… c’est la communication !
SO : Effectivement, un des axes sur lequel nous devons nous professionnaliser un peu plus, c’est la communication. Avec, dans un premier temps, le partage des études que nous menons. Je pense que nous avons des informations que nous ne diffusons pas suffisamment. Nous sommes également en train de mettre à jour notre site Internet institutionnel. C’est un chantier qui est en cours et qui devrait aboutir prochainement.
Notre but est de mieux communiquer, d’une part, avec nos adhérents en renforçant les échanges et en expliquant davantage ce qu’est la CSNAF, son utilité, les actions entreprises et, d’autre part, avec nos distributeurs que sont les pompes funèbres. Ces dernières ne nous identifient pas toujours, ne savent pas forcément que c’est nous qui organisons le salon FUNÉRAIRE PARIS, que c’est nous qui avons publié le recueil photos des arts funéraires en France qu’elles ont reçu. Il faut combler ces lacunes.
De ce point de vue-là, il s’agit pour nous d’être clairement identifiés comme étant une organisation professionnelle parmi d’autres, qui a sa place au sein de celles-ci. Ce que nous faisons, nous en discutons de plus en plus avec les différents organismes représentatifs de la filière. Nous avons mis en place des réunions avec la CPFM (Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie) et cela est possible avec la FFPF (Fédération Française des Pompes Funèbres), tout comme avec l’UPFP (Union du Pôle Funéraire Public), notamment. Nous sommes dans un petit marché dans lequel les acteurs doivent compter les uns sur les autres. Nous l’avons bien vu lors de la pandémie. Nous sommes une communauté avec des intérêts communs.
R : Autre secteur essentiel à vos yeux, la formation. Je crois que vous avez développé plusieurs idées là-dessus. Pouvez-vous nous en parler ?
SO : Bien sûr. Nous avons un très gros chantier qui s’ouvre, avec l’objectif d’être un centre de ressources pour toutes les écoles dispensant des formations sur les métiers du funéraire. Trop souvent, les produits sont absents des formations, car celles-ci sont majoritairement axées sur la réglementation, ce qui est logique, mais on oublie une partie de l’activité professionnelle en omettant de présenter les différents articles funéraires qui évoluent en permanence, avec des nouveaux matériaux, designs ou des innovations, par exemple. Notre volonté est de nous rapprocher des organismes formateurs en leur proposant un document de référence sur ce qui se fait dans le funéraire aujourd’hui.
C’est un travail que nous avons commencé avec le livre "Les Métiers de l’art funéraire en France", dont nous venons de valider la version numérique. Mais nous désirons aller plus loin dans le partage et la mise au point de ressources pédagogiques – avec une diffusion très large – amenant une meilleure connaissance de nos fabrications et de nos savoir-faire "made in France".
Dans ce qui est proposé actuellement par les formateurs, sont rarement pris en compte tous les rôles que nous pouvons avoir au travers de nos produits. Ces derniers participent au travail de deuil des familles. C’est le cas tant pour un monument que pour une plaque, mais également pour des fleurs distribuées à la fin de la cérémonie ou un bijou portant l’empreinte du défunt, ou encore le choix d'un capiton rappelant ce qu’il ou elle aimait… Nous avons donc une réflexion approfondie sur ce thème et nous allons prendre contact avec les professionnels concernés dans ce sens… avec l’ambition de devenir une référence pédagogique et un centre de ressources. Cela sera aussi un outil au service de nos distributeurs comme de nos adhérents.
R : Concernant les travaux sur la modification des statuts, un chapitre sur l’accueil des nouveaux métiers du funéraire est à l’ordre du jour. Qu’en est-il exactement ?
SO : Oui, parmi les travaux que nous mettons en place, l’une des thématiques abordées est la gouvernance de la chambre syndicale. Cela entre dans le champ de la modification de nos statuts, qui datent de la création de la CSNAF, il y a une trentaine d’années. Nous avons la volonté d’être plus représentatifs de l’ensemble de la filière des fournisseurs du funéraire au-delà de notre vocation première qui est de fédérer les fabricants français ; et en envisageant, ce qui est nouveau, une ouverture de notre organisation aux métiers connexes qui prennent de plus en plus d’importance dans le funéraire. Ce sont ceux qui s’occupent de services et de prestations : systèmes informatiques et logiciels, solutions Internet, entretien de sépultures, assurances obsèques, formations, etc.
Nous y réfléchissons en ce moment, et étudions la meilleure manière d’y arriver. C’est une évolution douce qui se veut cohérente vis-à-vis des mutations que connaît la société, de certains changements de pratiques de nos professions et de la digitalisation qui nous tire vers l’avenir. Nous nous devons d’être pertinents et efficients sur ces thématiques. Enfin, nous avons le projet d’établir une présidence de trois ans non renouvelable, avec la constitution d’un binôme composé du président et d’un vice-président, ce qui devrait engendrer une dynamique continue. Olivier Bernier m'accompagne donc en ce sens durant mon mandat.
Pour conclure par la prcohaine actualité, je peux vous dire que, pour FUNÉRAIRE PARIS (du 22 au 24 novembre 2023), les inscriptions exposants seront ouvertes début janvier. Il se déroulera au parc des expositions Paris Nord Villepinte, Le Bourget étant dans ses préparatifs des Jeux olympiques 2024. De plus, nous allons travailler sur le retour des exposants et visiteurs étrangers et, après le succès du concours d’éloquence, sur d’autres évènements pendant les trois jours du salon.
Gil Chauveau
Résonance n° 185 - Novembre 2022
Résonance n° 185 - Novembre 2022
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