C’est en amont de la cinquième édition du salon FUNERAIRE GRAND SUD que se sont déroulées, les 22 et 23 juin derniers, les Journées nationales 2022 de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP). Accueillis par Ghislaine Delmond, adjointe au maire de Toulouse et conseillère métropolitaine en charge du funéraire, Manuel Sauveplane, président de l’UPFP, entouré de Patrick Lerognon, secrétaire général, Marie-Christine Monfort, trésorière et Éric Dreneau, responsable du pôle formation, ont présenté un bilan encourageant au sortir d’une crise sanitaire qui n’aura épargné personne.
Une année décisive
En préambule de ces Journées nationales 2022, Manuel Sauveplane a jugé bon de réaffirmer les valeurs qui sont le socle de l’UPFP :
- Œuvrer au quotidien pour le développement et le maintien d’une éthique publique au sein des adhérents du funéraire public ;
- Défendre un funéraire humaniste, neutre et universel, s’adressant à tous comme une alternative au secteur marchand.
Avant de rappeler la mission de l’association :
- Créer un réseau d’échanges entre les adhérents afin qu’ils puissent mutualiser leurs moyens et leurs actions pour une gestion optimum de leurs structures, et ainsi contribuer au développement de l’éthique et des valeurs du service public ;
- Mener des réflexions sur l’organisation des services des pompes funèbres et la gestion des cimetières de manière à sensibiliser les pouvoirs publics sur les problématiques rencontrées par les adhérents dans l’exercice de leurs missions ;
- Représenter et défendre les intérêts généraux des adhérents ;
- Assurer des formations professionnelles et effectuer des missions d’audit, d’expertise, d’assistance afin de maintenir un haut niveau de compétences et de savoir-faire au sein des structure adhérentes ;
- Collaborer à tous projets et intégrer tous organismes, associations ou sociétés ayant une relation avec l’objet de l’association pourvu qu’elles ne mettent pas en cause le but non lucratif de l’association ;
- En somme, faire tout ce qui peut favoriser l’activité de ses adhérents.
Enfin, Manuel Sauveplane a resitué l’UPFP dans son environnement en indiquant que le pôle funéraire public siégeait au Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) pour faire entendre la voix des acteurs publics en matière d’évolution législative et réglementaire, qu’il cogèrait avec la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM) l’association MPF qui porte le médiateur des professions funéraires, qu’il était partenaire d’un consortium mutualiste, qu’il entretenait d’étroites relations avec la FedEPL, fédération des entreprises publiques, ou encore, qu’il avait conclu des accords avec le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) pour la formation des salariés, publics ou privés, des structures publiques, régies ou les Entreprises Publiques Locales (EPL). Ce sont là autant de prises de positions que d’accords passés qui ont pour seule vocation de garantir la réussite de la mission que s’est fixée l’UPFP.
Un front commun !
2021 n’aura pas vu la fin de l’épidémie de la Covid-19 et notre profession a dû affronter, pour une seconde année consécutive, la crise sanitaire, ses protocoles et ses contraintes. Pour faire face, l’équipe de l’UPFP est restée très mobilisée afin d’informer ses membres en temps réel au regard des évolutions réglementaires incessantes.
Dans le même temps, et afin que les professionnels funéraires ne parlent plus que d’une seule voix, c’est en fédération responsable que l’UPFP s’est rapprochée des fédérations du secteur privé, la CPFM et la FFPF (Fédération Française des Pompes Funèbres). L’interfédéral ainsi constitué a permis de démontrer, aux pouvoirs publics, la capacité de la branche funéraire à s’unir pour se faire entendre.
Le Label F
Il y a un peu plus d’un an, l’UPFP a été la première à identifier les nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux auxquels la profession serait soumise à plus ou moins brève échéance. "Les entreprises et autres organisations doivent changer de paradigme pour subsister… la rentabilité n’est pas la seule référence", nous précisait à l’époque le président de l’UPFP.
Aussi, c’est sous l’impulsion de Patrick Lerognon que l’UPFP a constitué un groupe afin de travailler sur la possible création d’un label sectoriel RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans le domaine du funéraire. Ce groupe de travail a réuni des membres de la fédération, son secrétaire général, un représentant de La Maison des Obsèques, le cabinet Cazals Partner et l’organisme certification PRONEO. L’objectif était de réaliser un référentiel propre au funéraire - en déclinaison du référentiel international Norme ISO 26000 - pour qu’une présentation lors du salon FUNÉRAIRE PARIS 2022 puisse être organisée afin d’officialiser le lancement du "Label F" le premier label RSE du secteur funéraire.
Pour rappel, le Label F a pour vocation de valoriser l’engagement des professionnels en matière de transparence, de management, de loyauté et d’écoresponsabilité. À l’heure où les familles accordent de plus en plus d’importance aux problématiques sociétales et environnementales, le Label F se présente comme un outil de différenciation, une véritable valeur ajoutée, non seulement pour les pompes funèbres qui sont le premier interlocuteur des familles, mais aussi pour l’ensemble des professionnels funéraires.
"C’est un travail prodigieux qui a été réalisé pour aboutir, in fine et dans le temps imparti, à l’écriture d’un référentiel permettant la labellisation des acteurs du secteur funéraire que sont les services de pompes funèbres, les collectivités gestionnaires de cimetières ou d’équipements funéraires, la marbrerie ou encore la prévoyance…", se félicite Manuel Sauveplane lors de son rapport d’activité avant de remercier chaleureusement tous ceux qui se sont investis sans compter dans l’élaboration de cet outil de promotion du service funéraire public, en particulier, qui devient, aujourd’hui, un acteur socio-économique incontournable, et de la branche funéraire dans son ensemble.
Le partenariat avec La Maison des Obsèques évolue
Durant l’année écoulée, la gouvernance de l’UPFP s’est rapprochée de La Maison des Obsèques (LMO) afin d’envisager les contours d’un partenariat revisité. Cette remise en question du partenariat existant aura débouché sur deux nouveaux types de contrats. Ces derniers introduisent deux niveaux de maturité suffisants tant pour LMO dans la montée en puissance de son réseau, que pour les adhérents de l’UPFP, régies ou EPL, afin de leurs permettre d’expérimenter leurs relations avec LMO.
Le premier contrat, gratuit, propose une simple adhésion au réseau, apportant le seul bénéfice de la communication du réseau LMO. Le second contrat, à titre onéreux quant à lui, offre à l’adhérent d’obtenir des services mutualisés, la connaissance du réseau mutualiste ainsi que l’accès à des fonctions supports transverses. Grâce à ces dernières évolutions, la gouvernance de l’UPFP estime qu’à présent, toutes les conditions sont réunies pour que les adhérents du funéraire public, au travers d’un niveau d’adhésion correspondant au besoin de chacun, contribuent à la construction d’un grand réseau trouvant ses racines dans une économie sociale et solidaire.
Enfin, Manuel Sauveplane a également indiqué s’être rapproché de la gouvernance du groupe VYV afin d’envisager la création d’un nouveau mouvement fédéral public et mutualiste. À ce titre, un premier pas a été franchi avec l’adhésion et l’implication de LMO dans l’association AFRE, créée à l’initiative de l’UPFP pour porter le Label F.
Le président de l’UPFP s’est félicité de cette avancée.
Communication et innovation
À la suite du constat réalisé lors des Journées nationales 2021, mais aussi et surtout au sortir de la crise sanitaire, la gouvernance de l’UPFP souhaite renforcer le sentiment d’appartenance des adhérents à leur fédération. C’est ainsi qu’ont d’ores et déjà été créées les rencontres mensuelles de l’UPFP. Ces rencontres permettent de réunir les adhérents qui le souhaitent autour de thématiques bien précises traitant de problématiques propres aux pompes funèbres, aux cimetières ou encore, aux crématoriums.
Plus tard, au cours du second semestre 2022, l’UPFP organisera des rendez-vous juridiques trimestriels sous la forme de webinaires. Ces derniers seront d’ailleurs assurés par Me Xavier Anonin, avocat au barreau de Paris, spécialiste en droit funéraire. Celui-ci s’occupera également de la veille juridique du funéraire public.
Ensuite, l’actualité du pôle funéraire public et de ses membres fait l’objet de très nombreux articles dans la presse professionnelle et/ou locale. Il nous faut capitaliser sur cette notoriété et mettre de nouveaux moyens pour la valoriser. Là encore, le conseil d’administration de l’UPFP a décidé de corriger le tir en confiant à Justine Pommier, de la société "Cultivons notre entreprise", le rôle de community manager. Des profils LinkedIn et Facebook ont notamment été créés afin de relayer l’information de l’UPFP en continu.
C’est sur ce dernier point que Manuel Sauveplane a renouvelé son appel aux adhérents qui, à ce jour, lui paraissent encore trop timides en matière d’actus ou d’informations concernant la présentation de leurs infrastructures et services. "Nous mettons en place de nouveaux outils de communication… Il faut les utiliser ! précise le président de l'UPFP.
Formations : une académie qui monte en puissance !
Éric Dreneau, responsable formation du pôle funéraire public, se félicitait des résultats enregistrés par l’UPFP-Académie. Il en a profité pour remercier les adhérents qui ont fait confiance à l’académie tout en émettant le souhait que cette confiance se généralise à l’ensemble du réseau. En effet, l’école de formation propose des modules spécifiques, dispensés par des formateurs de qualité. Elle affiche également une certaine flexibilité afin de permettre aux entreprises de gérer sereinement leurs plannings.
Enfin, la fédération collabore désormais avec la société DISTRIFORCE pour permettre l’affiliation de ses actions de formation au dispositif Qualiopi de manière à faciliter l’accès au financement des formations pour les adhérents.
Autre point positif, la reconduction de la convention passée entre l’UPFP et le CNFPT relative à l’organisation des formations diplômantes. Les bases ont été conservées, seule quelques modifications concernant un recours plus systématique à l’expertise de l’UPFP ont été ajoutées.
Un avenir prometteur…
La réorganisation de l’UPFP est bel et bien engagée grâce, notamment, à de nouveaux partenariats avec des professionnels de l’accompagnement, de la réglementation, de la communication, ou encore de la digitalisation qui permettront au funéraire public de poursuivre une mutation qui s’inscrit dans le sens de l’histoire.
Manuel Sauveplane veut y croire… "La crise sanitaire a mis un focus sur nos métiers en première ligne durant de nombreux mois. Exit les histoires salaces relayées par des médias en peine de sensationnel mais des témoignages, des tranches de vie partagées qui attestent d’accompagnements de qualité, de présence professionnelle rassurante auprès des familles pour lesquelles tout s’est écroulé subitement."
Il insiste sur la nécessité de capitaliser sur la reconnaissance ponctuelle, par le grand public et par les médias, du savoir-faire, du savoir être et sur les valeurs intangibles des professionnels funéraire de l’UPFP en particulier et du secteur funéraire en général.
Peu avant la pause de midi, au terme des interventions de Manuel Sauveplane, de Marie-Christine Monfort et d'Éric Dreneau, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, est venu réaffirmer tout l’intérêt et le soutient qu’il porte au pôle funéraire public, mais aussi à l’ensemble des professionnels du secteur, notamment pour le professionnalisme dont ils ont fait preuve durant la crise sanitaire.
Des interventions aussi singulières qu’intéressantes
Ce fut tout d’abord Éric Marois, cofondateur de la société Prudentis, qui présenta ses solutions dédiées aux dirigeants. En effet, Patrick Lerognon, secrétaire général de l’UPFP, collabore depuis un certain temps avec Prudentis à l'élaboration d›un référentiel de base permettant d’identifier, lors d’un audit, les forces et faiblesses d’une entreprise. Le consultant pourra ensuite guider et accompagner le manager ou le chef d’entreprise dans les mesures et autres décisions à prendre pour un développement serein de leur structure.
La séance s’est vue clôturée par l’intervention de Pascal Chaigneau, professeur des universités en économie et sciences de la décision, directeur scientifique des mastères spécialisés "Management des risques internationaux", codirecteur du Centre HEC Paris de Géopolitique. Adoptant le verbe qui caractérise les professeurs de sa trempe, celui-ci a proposé une analyse très précise du conflit russo-ukrainien. Captivant toute l’attention de l’assistance, il a dépeint tous les tenants et aboutissants de cette crise allant même jusqu’à la qualifier, si la situation devait encore se dégrader, de Troisième Guerre mondiale. Cela étant, avec beaucoup de pragmatisme, il a énuméré l’ensemble des répercussions et autres conséquences qui sont d’ores et déjà inéluctables.
Un site d’exception
La fin de journée e été consacrée à la visite du nouveau Pôle Funéraire Toulouse Métropole Sud. Situé dans un secteur relativement peu urbanisé, ce site remarquable tout en brique rouge, comprend un crématorium, trois salles de cérémonies, un espace de convivialité, des salons de recueillement ainsi qu’une partie administrative dédiée à la réception des usagers. À l›extérieur, le jardin paysager, propice au recueillement, dispose d’un espace cinéraire avec zone de dispersion.
Lors de la présentation des lieux, Karine Bonnin, directrice des pompes funèbres et des cimetières de la ville de Toulouse, accompagné de Pierre-Edouard Verret, architecte à l’origine du projet, nous ont précisé : "Ce site a été réfléchi comme un havre de paix a même de répondre à l›ensemble des attentes d’une famille touchée par le deuil".
Steve La Richarderie
Résonance n° 183 - Septembre 2022
Résonance n° 183 - Septembre 2022
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