Cela faisait longtemps que l’initiative était dans les tuyaux, mais personne n’avait franchi le pas. Zouhaier Hertelli l’a fait, et bien fait. Situé dans la zone aéroportuaire de Paris-Orly, plus connue sous le nom de zone "Juliette", l’équipement fait déjà beaucoup parler de lui en termes élogieux. Résumé d’une belle aventure…
L’aéroport de Paris-Orly a juste 60 ans. Inauguré le 24 février 1961 par le général de Gaulle, il marque l’inconscient populaire français comme étant le premier aéroport de l’ère moderne et des "Trente Glorieuses". Pour bien comprendre la dimension exceptionnelle de cet équipement, il suffit de se pencher sur sa fiche Wikipédia : situé à 10 km au sud de Paris. Il tient son nom de la commune d’Orly dont il occupe une partie du territoire. L’aéroport, ses aérogares et ses pistes sont répartis à cheval entre les départements de l’Essonne et du Val-de-Marne. Il est placé sous l’autorité du préfet de police de Paris.
Deuxième plateforme aéroportuaire de France après l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, elle a accueilli, en 2018, plus de trente-trois millions de passagers. L’aéroport était historiquement divisé en deux aérogares principales – le terminal Sud (2 halls d’embarquement) et le terminal Ouest (4 halls d’embarquement) –, il dispose de trois pistes. En mars 2019, l’appellation des terminaux est modifiée pour y intégrer le bâtiment de liaison, dont la mise en service a lieu le 16 avril suivant. Orly Ouest est divisé en Orly 1 et Orly 2, le nouveau bâtiment de jonction prend le nom d’Orly 3 et Orly Sud devient Orly 4.
Il compte aussi une aérogare de fret et une zone d’entretien. L’aéroport est géré par le groupe ADP et exploité commercialement sous la marque "Paris Aéroport" depuis le 14 avril 2016. Inutile de penser que cet aéroport a été ringardisé par Roissy-Charles-de-Gaulle, il n’en est rien, bien au contraire.
Il compte aussi une aérogare de fret et une zone d’entretien. L’aéroport est géré par le groupe ADP et exploité commercialement sous la marque "Paris Aéroport" depuis le 14 avril 2016. Inutile de penser que cet aéroport a été ringardisé par Roissy-Charles-de-Gaulle, il n’en est rien, bien au contraire.
Le funéraire en zone aéroportuaire, une nécessité
C’est bien parce que le trafic aérien s’est considérablement démocratisé et que la démographie et le sociotype de la société française se sont considérablement modifiés, que la prise en compte funéraire s’imposait dans l’offre multiple de services au sein de la zone aéroportuaire. Beaucoup ont pensé que faire "quelque chose" serait bien et vraiment utile, mais jusque-là, personne ne s’était risqué à développer l’idée, mais surtout à la financer.
C’est à ce moment précis qu’intervient son fondateur Zouhaier Hertelli, un professionnel du funéraire bien connu en Île-de-France. Fréquemment confronté aux départs de corps de France vers l’étranger, il échange souvent avec ses collègues opérateurs de la France entière, et recueille leurs doléances en matière de transports de corps, un impératif budgétaire qui peut avoir un impact sur les frais funéraires facturés aux des familles. Le transport de corps ne se fait pas seulement en cercueils fermés, et un lieu de préparation du défunt au transport aérien au plus près des transitaires manquait à l’offre de services qu’un opérateur est en droit d’attendre.
L’idée est venue de cette observation attentive, il restait à la mettre en pratique, et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le financement n’a pas été la partie la plus délicate à mettre en œuvre. Une zone aéroportuaire est un espace particulier, avec des normes de sécurité draconiennes, des agréments de toutes sortes, des habilitations professionnelles qui viennent s’additionner à l’habilitation funéraire classique que nous connaissons bien.
"Nous nous sommes accrochés à cette idée, car nous sommes convaincus que c’est un beau projet qui rend service non seulement aux opérateurs, mais également aux transitaires. Nous sommes des médiateurs entre les familles, les opérateurs et le transport aérien. Notre époque moderne a considérablement fait évoluer les mentalités. Les familles exigent des réponses simples, efficaces, économiques et dignes. Le Funérarium International de Paris-Orly est une magnifique réponse à ces attentes légitimes", souligne Zouhaier Hertelli.
Un premier équipement qui en préfigure d’autres
Le projet du Funérarium International de Paris-Orly a demandé près de deux années d’études, de contacts, d’explications très argumentées, de commissions diverses. Maintenant, nous sommes dans ce circuit particulier des zones aéroportuaires en qualité de gestionnaire d’un équipement funéraire de qualité, accueillant les professionnels d’où qu’ils viennent, mais également, et sur demande, les familles pour l’organisation de veillées mortuaires.
"L’équipement est très accessible, notamment par tram à 5 minutes de l’aérogare, ou en voiture, et nous disposons d’une vingtaine de places de parking", précise Zouhaier Hertelli ; et d’ajouter : "Nous mettons à disposition des thanatopracteurs deux salles techniques pour la réalisation des soins post-mortem, salles qui peuvent également servir pour les toilettes confessionnelles. Toujours au sujet de ces salles, je tiens tout particulièrement à remercier Christian Raffault, thanatopracteur de renom, pour son aide précieuse dans la conception des parties techniques ainsi que pour le choix du matériel spécifique réglementaire devant équiper un laboratoire conforme aux normes en vigueur.
Ensuite, nous disposons d’un atout de choix avec un salon pouvant faire office de salle de cérémonie et pouvant accueillir jusqu’à cent personnes auquel s’ajoute également trois autres salons de recueillement. Le funérarium est accessible aux professionnels 24h/24. Fini les attentes fastidieuses qui n’en finissent plus devant une grille obstinément fermée. Tout est pensé pour faciliter la tâche des opérateurs."
L’organisation quotidienne du funérarium a été confiée à une directrice des lieux, Biserka Raducic, un nom également bien connu des professionnels du funéraire par son expérience de responsable d’agences en structure intercommunale ainsi que de conseillère commerciale au sein d’un très grand nom du funéraire français. Son choix n’est pas un hasard. "J’ai été séduite par ce challenge, car cette création d’équipement répond à une véritable attente, et s’impose déjà comme le chaînon qui manquait afin que la zone aéroportuaire puisse enfin bénéficier d’un espace dédié au funéraire", précise Biserka Raduci.
Rassurer et fidéliser les opérateurs
Pour Zouhaier Hertelli, le message est clair : "Lorsqu’on devient gestionnaire de chambre funéraire, il est essentiel de conserver en permanence à l’esprit que nous ne sommes pas des concurrents des opérateurs funéraires, mais bien leurs alliés dans l’accomplissement de la mission funéraire qui est la nôtre. Nous sommes un maillon de la chaîne solidaire du funéraire au service des opérateurs et de leurs familles. Nous apportons en permanence des solutions optimisées pour leur faire gagner du temps et éviter des frais inutiles comme le "double transport". Tous les transports que nous réalisons en zone aéroportuaire sont gratuits, il est important de le souligner.
Nous apportons un service complet car nous sommes en mesure d’effectuer tous les soins au défunt, appropriés au transport aérien, mais nous pouvons aussi bien être un "dépositoire". Sur ce dernier point, j’insiste sur le fait que cette prestation est plus économique que d’autres analogues dans un rayon de 50 km. Lorsque j’insiste sur le facteur économique, c’est que je sais pertinemment que les opérateurs sont confrontés à des marges de plus en plus serrées, et que nos réponses ont été étudiées avec précision pour tenir compte de ces facteurs.
"Le Funérarium International de Paris-Orly est le premier de sa génération, mais certainement pas le dernier, vous pouvez me croire, nous y travaillons déjà", conclut Zouhaier Hertelli.
Jérôme Maniaque
Résonance n° 175 - Novembre 2021
Résonance n° 175 - Novembre 2021
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