Dans un courrier adressé le 6 avril dernier au Premier ministre, les fédérations du secteur funéraire demandent que les professionnels puissent bénéficier des mêmes mesures que l’ensemble des professionnels de la chaîne sanitaire, qu’il s’agisse de l’accès prioritaire à la vaccination ou de la possibilité de faire garder les enfants à l’école.
Dès le commencement de la première vague, ils avaient tiré la sonnette d’alarme au sujet des difficultés d’approvisionnement en masques, blouses et gants ou Équipements de Protection Individuelle (EPI), et plus largement sur la reconnaissance des agents sur le terrain.
Une nouvelle fois, un an après, les professionnels funéraires expriment leur mécontentement. Dans un courrier adressé le 6 avril au Premier ministre, les trois fédérations professionnelles :
- la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM),
- la Fédération Française des Pompes Funèbres et de la Marbrerie (FFPF),
- l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP).
"Constatent qu’actuellement l’Administration fait le choix délibéré de tenir les professionnels du funéraire à l’écart des dispositifs de garde nécessaires à la continuité de leurs services. Nos salariés ne peuvent, en même temps, garder leurs enfants et s’occuper des défunts et de leurs familles".
Assurer leur sécurité et la continuité de leur service
Déplorant cette situation, "les trois fédérations demandent solennellement que les professionnels du funéraire puissent bénéficier des mêmes mesures que l’ensemble des professionnels de la chaîne sanitaire, qu’il s’agisse de l’accès prioritaire à la vaccination ou de la possibilité de faire garder les enfants à l’école".
Ni acceptable, ni compréhensible
Les auteurs de la lettre adressée au Premier ministre rappellent que : "Les professionnels du funéraire sont le dernier maillon de la chaîne sanitaire. Ils prennent en charge les défunts décédés de la Covid-19. Ils sont en lien étroit avec les familles, très souvent cas contact eux-mêmes par des raisons évidentes de proximité avec les patients Covid-19. Ils assurent 24h/24 et 7j/7 une mission de service public essentielle pour éviter la saturation de la chaîne sanitaire."
Ils précisent que : "La France, à la différence de pays voisins, a su éviter des situations et des images désastreuses de ce point de vue. Nous le devons, en grande partie, aux 6 000 opérateurs funéraires et à leurs 25 000 salariés qui se sont mobilisés sans discontinuer".
Personnels des services funéraires, les oubliés de la crise sanitaire
Le 6 avril également, la fédération Interco CFDT interpellait le Gouvernement pour "permettre aux professionnels des services funéraires d’être inscrits en tant que personnels prioritaires pour la garde de leurs enfants. Ces professionnels assurent des missions de service public et sont en tension depuis le début de la crise sanitaire. La reconnaissance des risques professionnels et de leur exposition à la Covid-19 n’est pas entendue".
"L’ensemble des opérations funéraires sont réalisées sous la double contrainte de la pandémie impliquant le confinement, et de l’obligation de poursuivre l’activité dans un mode d’urgence qui supprime les rituels de deuil habituels de chacun. Cette situation est difficile à vivre pour les professionnels et les familles".
"Aujourd’hui, il est plus que temps que la solidarité nationale concerne aussi ces travailleurs invisibles. Pour cela, les pouvoirs publics doivent prendre toutes les mesures pour garantir l’accueil de leurs enfants", réclame Claire Le Calonnec, secrétaire générale, tout en ajoutant : "Il s’agit d’une mesure de solidarité, nécessaire à la qualité du service public rendu aux familles des défunts".
La fédération Interco CFDT a assuré qu’elle mettrait tout en œuvre pour que les personnels des services funéraires bénéficient de la reconnaissance promise par le Président de la République aux travailleurs de la 2e ligne.
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Résonance n° 169 - Avril 2021
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