Pendant l’épidémie de la Covid-19, où la souffrance des uns ou l’inquiétude des autres est palpable, les professionnels funéraires auraient plutôt tendance à faire profil bas en matière de communication. Mais le faut-il si l’on se place du point de vue de l’information à donner pour rassurer les familles subissant un décès ?
Plus que jamais nous devons être aiguillonnés par la souffrance d’autrui. Nous devons rédiger des documents et les distribuer à toutes les familles qui s’adressent à nous, ne serait-ce que pour un simple renseignement.
Concernant la sensibilisation de la société civile, il semble que le message soit passé durant la première vague. Le Président de la République, en annonçant le retour à un confinement, s’est empressé, dans ses premiers mots, d’assurer que les familles pourraient accéder aux cimetières. On s’aperçoit que sur le principe des trente personnes pouvant être présentes dans les cérémonies d’obsèques, la difficulté liée au deuil a été parfaitement comprise alors même que les rites importants comme les cérémonies de mariage ont été suspendues.
C’est dire la prise de conscience qui est survenue au printemps. Nous sommes loin du déni funéraire et de l’oubli des professionnels de pompes funèbres dans les plans de sauvegarde de la vie sociale tel qu’on l’a connu en mars dernier dans beaucoup de communes. Nous avons donc la possibilité réglementaire, sous conditions de respect des reflexes barrières, d’offrir aux familles l’organisation d’un dernier adieu presque normal. 30 personnes, c’est peu et beaucoup. Certaines familles se voient obligées de trier par avance qui pourra assister à la cérémonie.
L’impératif d’assister et rassurer
Le reflexe de certains opérateurs a été de faire signer des attestations par les proches permettant d’établir de manière irréfutable qu’ils ont été avertis des règles sanitaires encadrant les funérailles pendant ce deuxième confinement. Encore faut-il communiquer sur ce qui apparaît plus important du point de vue des familles.
Tout tient à une phrase : "À tout moment, nous serons à vos côtés pour répondre à vos questions et vos besoins afin que vous gardiez un contrôle satisfaisant du dernier hommage adressé à votre défunt". L’esprit de ce message est essentiel car il se tourne non pas vers le besoin de l’opérateur qui veut se protéger mais vers la famille qui est taraudée par ses soucis.
Nous assistons en effet, à la mi-novembre, à la montée progressive d’une panique au sein des EPHAD, maisons de retraite et services divers de gériatrie. Nous ne connaissons pas encore le volume de mortalité qu’il va falloir absorber au pic de l’épidémie et déjà, les entreprises de pompes funèbres sont saturées dans certaines régions. La tension est palpable parmi les effectifs des entreprises de pompes funèbres. Le personnel soignant, infirmiers (es) et aides soignants (es), est encore plus, particulièrement touché.
Il est nécessaire de les rassurer, de les assister, surtout lorsque l’établissement ne dispose d’aucun local mortuaire ou faisant office. Sur ce point précis, les interventions des professionnels funéraires sont inégales en qualité et ce sont les opérateurs les plus sérieux qui peuvent essuyer des reproches injustifiés du fait qu’ils respectent les consignes gouvernementales d’intervention auprès du défunt.
Renseigner sur un parcours et des étapes
Les familles doivent être informées de tout ce qui les attend en cas de décès normal ou en cas de décès en présence de la Covid-19. Une description précise est utilement portée à la connaissance des familles par tous moyens disponibles, simples petits communiqués de presse, impression d’un document distribué par les agences ou en libres disposition dans les établissements. C’est à chacun d’entre vous d’imaginer le message qui convient pour répondre aux questions que peuvent se poser les proches du défunt.
Globalement, on peut dire qu’une fois la mise en bière réalisée, le processus des funérailles rejoint un traitement commun sauf pour le parcours dans la chambre funéraire où le cercueil contenant un défunt concerné par la Covid-19 reste isolé des autres qui sont décédés sans être touchés par le virus. On s’aperçoit qu’il y a des contre-vérités qui circulent localement. Par exemple, non la Covid-19 n’impose pas à cette date de recourir à la crémation. Il est nécessaire d’informer à propos des horaires permettant aux familles de prendre leurs premières décisions et dispositions à partir du décès. Prenons en compte le fait que la Covi19 peut provoquer nombre de décès inattendus et donc prendre au dépourvu les familles concernées.
En conclusion, vos efforts de communication cet automne seront les bienvenus s’ils arrivent pour répondre aux nombreuses questions que les familles et plus largement le grand public se posent à propos des décès et des funérailles pendant cette deuxième vague épidémique. Il y va du principe de simple solidarité humaine…
Concernant la sensibilisation de la société civile, il semble que le message soit passé durant la première vague. Le Président de la République, en annonçant le retour à un confinement, s’est empressé, dans ses premiers mots, d’assurer que les familles pourraient accéder aux cimetières. On s’aperçoit que sur le principe des trente personnes pouvant être présentes dans les cérémonies d’obsèques, la difficulté liée au deuil a été parfaitement comprise alors même que les rites importants comme les cérémonies de mariage ont été suspendues.
C’est dire la prise de conscience qui est survenue au printemps. Nous sommes loin du déni funéraire et de l’oubli des professionnels de pompes funèbres dans les plans de sauvegarde de la vie sociale tel qu’on l’a connu en mars dernier dans beaucoup de communes. Nous avons donc la possibilité réglementaire, sous conditions de respect des reflexes barrières, d’offrir aux familles l’organisation d’un dernier adieu presque normal. 30 personnes, c’est peu et beaucoup. Certaines familles se voient obligées de trier par avance qui pourra assister à la cérémonie.
L’impératif d’assister et rassurer
Le reflexe de certains opérateurs a été de faire signer des attestations par les proches permettant d’établir de manière irréfutable qu’ils ont été avertis des règles sanitaires encadrant les funérailles pendant ce deuxième confinement. Encore faut-il communiquer sur ce qui apparaît plus important du point de vue des familles.
Tout tient à une phrase : "À tout moment, nous serons à vos côtés pour répondre à vos questions et vos besoins afin que vous gardiez un contrôle satisfaisant du dernier hommage adressé à votre défunt". L’esprit de ce message est essentiel car il se tourne non pas vers le besoin de l’opérateur qui veut se protéger mais vers la famille qui est taraudée par ses soucis.
Nous assistons en effet, à la mi-novembre, à la montée progressive d’une panique au sein des EPHAD, maisons de retraite et services divers de gériatrie. Nous ne connaissons pas encore le volume de mortalité qu’il va falloir absorber au pic de l’épidémie et déjà, les entreprises de pompes funèbres sont saturées dans certaines régions. La tension est palpable parmi les effectifs des entreprises de pompes funèbres. Le personnel soignant, infirmiers (es) et aides soignants (es), est encore plus, particulièrement touché.
Il est nécessaire de les rassurer, de les assister, surtout lorsque l’établissement ne dispose d’aucun local mortuaire ou faisant office. Sur ce point précis, les interventions des professionnels funéraires sont inégales en qualité et ce sont les opérateurs les plus sérieux qui peuvent essuyer des reproches injustifiés du fait qu’ils respectent les consignes gouvernementales d’intervention auprès du défunt.
Renseigner sur un parcours et des étapes
Les familles doivent être informées de tout ce qui les attend en cas de décès normal ou en cas de décès en présence de la Covid-19. Une description précise est utilement portée à la connaissance des familles par tous moyens disponibles, simples petits communiqués de presse, impression d’un document distribué par les agences ou en libres disposition dans les établissements. C’est à chacun d’entre vous d’imaginer le message qui convient pour répondre aux questions que peuvent se poser les proches du défunt.
Globalement, on peut dire qu’une fois la mise en bière réalisée, le processus des funérailles rejoint un traitement commun sauf pour le parcours dans la chambre funéraire où le cercueil contenant un défunt concerné par la Covid-19 reste isolé des autres qui sont décédés sans être touchés par le virus. On s’aperçoit qu’il y a des contre-vérités qui circulent localement. Par exemple, non la Covid-19 n’impose pas à cette date de recourir à la crémation. Il est nécessaire d’informer à propos des horaires permettant aux familles de prendre leurs premières décisions et dispositions à partir du décès. Prenons en compte le fait que la Covi19 peut provoquer nombre de décès inattendus et donc prendre au dépourvu les familles concernées.
En conclusion, vos efforts de communication cet automne seront les bienvenus s’ils arrivent pour répondre aux nombreuses questions que les familles et plus largement le grand public se posent à propos des décès et des funérailles pendant cette deuxième vague épidémique. Il y va du principe de simple solidarité humaine…
Olivier Gehin
Journaliste
Professionnel Funéraire
Résonance n°165 - Novembre 2020
Journaliste
Professionnel Funéraire
Résonance n°165 - Novembre 2020
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