Cette note a été présentée en réunion de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques le 2 juillet 2020, conjointement avec une note relative aux cultes religieux, par Pierre Ouzoulias, sénateur, et validée pour publication.
Sous la présidence de Gérard Longuet et la vice-présidence de Cédric Villani, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a souhaité s’intéresser davantage aux rapports entre les sciences et la société, comme en témoigne l’introduction de notes scientifiques, supports pédagogiques d’information sur les questions d’actualité. Pendant toute la durée de la crise sanitaire, s’acquittant autant qu’il était possible de sa mission d’information du Parlement, il a procédé à de nombreuses auditions et publié plusieurs notes, dans des champs disciplinaires multiples, afin de tenter un bilan le plus complet possible des enjeux politiques et scientifiques de la gestion de la pandémie provoquée par l’irruption du coronavirus.
La grande diversité des questions abordées, de l’impact de l’épidémie sur les enfants aux enjeux du port du masque ou à l’utilité des technologies de l’information, témoigne de cette volonté d’appréhender l’épidémie, ses causes, sa gestion et ses conséquences, dans toutes ses dimensions médicales, scientifiques et sociales. Il est donc apparu évident aux membres de l’OPECST et à ses présidents, de façon un peu inédite, d’élargir les sujets d’intérêt habituels de l’Office à des questions plus sociales. Cela était d’autant plus justifié que la pandémie et son traitement sanitaire hors du commun ont eu de profondes conséquences pour notre quotidien, nos activités professionnelles et sociales. L’état de sidération générale consécutif de l’assignation à résidence d’une très grande partie de la population et de la mise à l’arrêt de l’activité économique et sociale a même donné une actualité presque pathétique à des questions déjà traitées par l’OPECST à propos de la défiance envers le discours scientifique, l’émergence de théories complotistes irrationnelles ou l’acceptation par la population de décisions politiques prises à partir d’analyses scientifiques. Soucieux d’apporter rapidement des éléments d’appréciation aux parlementaires, les membres de l’Office ont souhaité ne pas trop élargir le champ d’investigation de ce travail sur les conséquences sociales de la pandémie et ont préféré choisir quelques thèmes qui pouvaient éclairer ces interactions.
Sur proposition du Sénateur Pierre Ouzoulias et parce qu’il apparaissait aux membres de l’OPECST que les mesures sanitaires pouvaient avoir des conséquences immédiates et peut-être durables sur des pratiques sociales qui ne connaissent historiquement que des évolutions lentes et mesurées, il a semblé utile de s’intéresser aux contraintes imposées aux pratiques funéraires et cultuelles et à leurs conséquences. Ces deux thèmes, intimement liés, se sont imposés à nous parce que, d’une part, nos activités d’élus nous ont amenés à recevoir les doléances de personnes qui n’avaient pu accéder à leurs proches dans les derniers moments de leur vie, ni même réaliser de cérémonie funéraire et que, d’autre part, la suspension des rites religieux collectifs, la fermeture, parfois anticipée, des lieux de culte et la préconisation du comité scientifique de la « création d’une permanence téléphonique nationale d’accompagnement spirituel intercultes » pour assurer le « soin pastoral » révélaient de possibles conflits de compétence entre les pouvoirs publics, les autorités organisatrices des cultes et les scientifiques chargés de conseiller le Gouvernement.
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