La fin de l’année 2019 a connu une actualité syndicale intense avec notamment les élections des représentants siégeant dans les Comités Sociaux et Économiques (CSE) et le projet de réforme des retraites. Pour ce dernier, la CFE-CGC a rejoint en décembre l’intersyndicale qui souhaite un système plus juste de garanties collectives et une véritable solidarité.
Concernant les récentes élections qui se sont déroulées en décembre dernier, la CFE-CGC Funéraire compte désormais six élus représentant les "techniciens agents de maîtrise ingénieurs cadres" au CSE d’OGF. Toujours dans le secteur funéraire, le syndicat compte deux élus au CSE de Funécap Sud-Est, trois élus au CSE de Funécap Holding, cinq représentants CFE-CGC au comité de Groupe Funécap, deux élus au CSE des Pompes Funèbres Pascal Caton (45), deux représentants au Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) et trois négociateurs à la commission paritaire de branche.
Ce ne sont bien évidemment que de premiers chiffres qui devront se voir adjoindre, pour avoir une réelle valeur quantitative, les résultats des élections qui s’organiseront en décembre 2020 dans les TPE funéraires. La représentativité de chacune des organisations syndicales de la branche ne sera analysable qu’à partir de ce moment-là.
Démarche constructive pour la vie de l’entreprise
Rappelons qu’aujourd’hui, les entreprises funéraires essayent, dans le cadre de la mise en place des protocoles électoraux pour l’organisation des scrutins, d’avoir une procédure plus juste, de réaliser toutes les démarches nécessaires, afin que tout se passe bien, même si, au final, il n’y a pas toujours des candidats.
"Notre démarche vise à les sensibiliser, et cela permettra que les choses évoluent au fil du temps. Nous avons attiré l’attention des employeurs sur le fait que la loi travail avait changé l’ordre de négociation et que, donc, la présence de représentants facilitait les concertations – par rapport au système référendaire – et permettait de négocier des accords, d’adapter leur entreprise soit à la croissance, soit à des fonctionnements spécifiques. Et, grâce à ces pratiques, de garder ses salariés dans une profession ou le turn over est important", précise Jean-François Lécuyer, délégué syndical.
Le regard que l’on porte sur le syndicalisme tend à se modifier, car sa fonction ne concerne plus seulement l’aspect revendicatif, mais participe à un bon fonctionnement de l’entreprise. "De plus en plus d’établissements se rendent compte que le syndicat n’est pas obligatoirement une source de revendications, mais beaucoup plus un vecteur d’accompagnement de ceux-ci, un veilleur du respect des droits, dans un sens comme dans l’autre, un facilitateur relationnel entre les salariés et l’employeur, un formateur pour mieux comprendre à lire les contrats, les textes réglementaires, pour acquérir des connaissances, etc."
Faciliter et développer les négociations
Après ces nombreuses élections ayant permis la désignation des représentants aux CSE, les choses se mettent maintenant tranquillement en place. Le début d’année connaît de nombreux échanges, dont ceux se concrétisant par les réunions de branche. "On remarque depuis quelque temps une réelle amélioration dans les négociations, et une volonté d’aboutir. Celles-ci sont plus ouvertes et détendues, même si nous savons qu’elles ne sont jamais simples car le nombre des intervenants est important et rassemble des structures de tailles différentes (PME, TPE, etc.), plus les deux Fédérations principales (Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie – CPFM – et Fédération Française des Pompes Funèbres – FFPF), et des organisations syndicales, entre autres. Notre objectif est d’obtenir un équilibre par le haut pour l’ensemble des salariés."
La volonté de la CFE-CGC Funéraire aujourd’hui – qu’elle exprime lors de ces réunions – est que tous les salariés du secteur aient les mêmes chances et les mêmes avantages. Il s’agit, pour elle, de préférer un nivellement par le haut, en évitant le dumping social, toujours au détriment des salariés, et en éliminant les inégalités.
Un syndicalisme novateur et constructif
"Nous voulons mettre en évidence les progressions possibles dans les métiers funéraires et les apports proposés par une entreprise à ses employés en plus du salaire. Cela afin de rendre plus visible ce qui n’apparaît pas forcément dans le bulletin de salaire. En effet, certaines sociétés proposent de la formation, de l’amélioration de compétences et, du coup, de la promotion. Il n’y a pas que l’augmentation de salaire qui joue dans une carrière. Un changement de poste, une prise de nouvelles responsabilités peuvent être une réelle avancée dans une vie professionnelle."
Ces problématiques sont abordées lors des réunions professionnelles de branche et/ou dans le cadre des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires)… Et des accords suivent, pour parfois aboutir à un nouveau texte réglementaire. "Il faut parfois mettre de la réglementation dans tout ça. De la réglementation issue de la négociation. Et la branche a cette utilité, à la fois dans les classifications, dans la formation, dans la méthode de calcul des salaires – avec des minima mensuels et non annuels –, dans la valorisation des avantages hors salaire…"
Ces capacités à la négociation, à la concertation positive entre patronat et salariés, aux échanges constructifs allant vers des progrès utiles à tous sont des points fondamentaux que défend la CFE-CGC Funéraire. Maintenant qu’une partie des élections pour les CSE ont eu lieu – en attendant celles dans les TPE –, il faut maintenir et développer la confiance des interlocuteurs professionnels vis-à-vis des syndicats. La CFE-CGC est très attachée à cet objectif et œuvre pour des dialogues constructifs, empreints de bonne foi, dans la transmission et la construction, plus que dans les résolutions de conflits.
Gil Chauveau
Résonance n° 157 - Février 2020
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