Nous avons eu la douleur d’apprendre la disparition de notre confrère Michel Guenanten. Thanatopracteur depuis 1992, auteur d’un manuel destiné aux élèves thanatopracteurs devenu culte, il était, sans nul doute, le thanatopracteur le plus connu et reconnu de l’histoire de notre profession Michel, s’exprimant auprès d’un journaliste du Monde en 2013, disait : "Il n’y a pas de jour pour mourir."
Effectivement, sa disparition, tout aussi imprévisible qu’il pouvait l’être, a pris notre petit monde de la thanatopraxie de court. Nous le savions malade, mais le croyions indestructible. Michel Guenanten était un thanatopracteur hors pair et sa carrière est connue de tous. La retracer une énième fois ne présente pas grand intérêt, son école lui survivra et il fait à présent partie de notre histoire. C’est à l’homme que nous souhaitons rendre hommage, par le biais d’une de ses amies qui partageait avec lui une de ses plus grandes passions.
Valérie Hermann, amoureuse des chartreux, est la "marraine" de son chat Hercule, star des réseaux sociaux : "Michel, ta disparition a été un choc immense, même si nous connaissions ta lutte contre cette terrible maladie depuis presque cinq ans. Après avoir perdu ton premier chartreux, Manu, tu as adopté Hercule que tu appelais "le gros", ou encore "le petit cochon". Ta santé se dégradait, et comme tu souhaitais donner un petit frère à Hercule, tu avais tenu à devenir toi-même le parrain de Lotus, le chat d’une autre passionnée, Élisabeth.
Lorsque les nouvelles avaient été meilleures, tu avais accepté ce cadeau que nous t’avions fait, avec trois autres amies : le petit Mimy. Ainsi, c’était comme si tu nous avais à tes côtés. Tu es vite devenu fou de cette petite boule de poils. Que de joies ils t’ont apportées, tes deux chats, tes deux amours... Ils t’ont sans doute aidé à traverser toutes ces épreuves.
Il y avait aussi tes sorties en 2 CV qui te faisaient oublier tes tracas quotidiens, et surtout ta Bretagne, dont tu étais si fier et à laquelle tu as toujours été si fidèle. Tu nous a apporté de la joie, de l’écoute, des conseils et ton amitié. Tu laisses un vide immense que personne ne pourra combler. Tu nous manqueras à jamais, je n’arrive pas à croire que nous ne passerons plus des heures à blaguer au téléphone et que je ne recevrai plus les photos quotidiennes de tes deux amours. Je penserai à toi à chaque fois que j’entendrai ce duo de Jean-Jacques Goldman et Dan ar Braz, "Je m’en vais demain".
Adieu, Michel, tu vas nous manquer.
Claire Sarazin
Thanatopracteur
Formatrice en thanatopraxie
Résonance numéro spécial n° 9 - Décembre 2019
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