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Philippe Bertin en ceremonieL’émotion était vive, ce 15 avril 2019, en l’église Saint-Michel de Valentigney où se déroulaient les obsèques de Philippe Bertin. Amis, confrères et anciens collaborateurs étaient venus en nombre pour lui rendre un dernier hommage et témoigner leur soutien à sa famille.

 

À l’issue d’une belle cérémonie, durant laquelle les moments forts de sa vie furent évoqués, son fils et actuel gérant de la société, Jean-Christophe, salua la mémoire de son père dans un magnifique texte, qui restera dans les esprits.

C’est en 1965 que René et Jacqueline Bertin ouvrent une société d’ambulances, à laquelle ils adjoindront bientôt une activité de fourniture de matériel médical. Leur fils Philippe, dont les qualités humaines, le sens de l’écoute et la disponibilité lui permettront d’exercer ce métier avec passion, les rejoint en 1975, suivi plus tard de son frère Éric.

Le décret de 1976 ayant ouvert le marché du funéraire aux ambulances, l’entreprise familiale se tourne vers l’activité de pompes funèbres en 1978, entraînant la fin du monopole sur la commune de Valentigney. Afin d’offrir un service complet aux familles, Philippe décide d’apprendre la thanatopraxie en intégrant la FFSM, dont il ressort diplômé en novembre 1990, à une époque où les thanatopracteurs étaient encore peu nombreux en France, et en particulier dans la région où il fut l’un des pionniers. Pour parfaire sa formation, il part en Belgique suivre les cours du professeur Charles Largefeuille, et se spécialise dans la restauration tégumentaire en 1998.

En 1992, Éric Bertin prend la gestion de la vente de matériel médical et, Philippe, secondé par son épouse Edwige, succède à ses parents partis à la retraite à la tête de l’entreprise familiale. Il crée alors le funérarium de Valentigney, et entreprend de développer l’activité funéraire en lançant un service de marbrerie.
En 1998, il ouvre une nouvelle chambre funéraire à Exincourt pour laquelle il consacrera beaucoup d’énergie à la réalisation des travaux et à la décoration des salons, dans le style moderne et chaleureux qu’il affectionnait. C’est également cette année-là que son fils aîné, Mickaël, intègre la société et vient épauler son père pour s’occuper des ambulances.

C’est en 2005 que son second fils, Jean-Christophe, le rejoint à son tour aux pompes funèbres dont il est aujourd’hui le gérant. La transmission familiale s’est ainsi faite progressi-vement et sereinement jusqu’à la troisième génération.

Avec Philippe Bertin, c’est une figure locale des pompes funèbres et des ambulances qui disparaît, mais ses proches et ceux qui l’ont côtoyé se souviendront surtout de lui comme de quelqu’un qui, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée, était entreprenant et toujours dans l’action. Sa volonté, sa persévérance et sa pugnacité lui avaient permis de faire face aux épreuves que la vie ne manque pas de réserver, mais également d’assouvir deux passions qui ne l’avaient jamais quitté, celle du continent africain et des sports mécaniques. Il parviendra à les associer en participant à de nombreuses reprises au Paris-Dakar et au rallye de Tunisie, au volant d’une voiture intégralement conçue par ses soins. Sa générosité, son écoute, son humour et sa bonne humeur resteront aussi dans les mémoires.

Chantal Faivre, qui fut son employée à la chambre funéraire d’Exincourt de 1998 à 2008, témoigne de la tristesse que son décès a provoquée parmi ses anciens collaborateurs : "Philippe était une personne d’une grande simplicité et à l’écoute. C’est la confiance qu’il avait mise en son employée, c’est-à-dire moi, qui m’a donné confiance en moi. Je remercie Philippe ainsi que son épouse Edwige. Repose en paix dans ton paradis blanc. Merci."

C’est à moi à présent de remercier Philippe, que j’ai eu la chance de rencontrer il y a plus de 20 ans, alors qu’il venait faire une inhumation dans le cimetière dont je m’occupais. À une époque où la thanatopraxie était encore un "métier d’homme", il a été le seul à me tendre la main et à miser sur moi. Il m’a ouvert les portes de son entreprise où il a confié à Jacques, mon regretté maître de stage, le soin de m’apprendre le métier.

Il m’a également aidée à étudier en me passant ses propres cours et en me transmettant lui-même ses connaissances à chaque fois que l’occasion se présentait. J’ai fait mes armes aux pompes funèbres Bertin où j’ai passé les meilleures années de ma carrière. Sans doute les plus dures aussi, mais c’est cet apprentissage qui m’a permis de voler de mes propres ailes ensuite.

Merci, Philippe, de m’avoir permis de devenir thanatopracteur, merci pour tout ce que j’ai appris aux pompes funèbres, merci de m’avoir donné du travail pendant 15 ans, et merci surtout de m’avoir un jour tendu la main, parce que c’est grâce à ce geste que j’ai su tendre la mienne à mon tour.

Claire SarazinSarazin Claire 2017
Thanatopracteur
Formatrice en thanatopraxie

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