La chambre funéraire n’est pas un bâtiment comme un autre. Elle relève parfois du concept d’espace clos, propice au recueillement, protecteur des aléas de la vie courante. La famille Gay en a-t-elle eu conscience lorsqu’elle a conçu sa nouvelle chambre funéraire dans la vallée de l’Ay ? Peu importe… Mieux : rien n’est plus fort que le ressenti spontané. Il n’y a que cela qui marche vraiment.
Le pays de l’Ay est un drôle de mélange
Contrefort des premiers reliefs auvergnats en bordure de la vallée du Rhône, cette limite nord des monts de l’Ardèche "transpire" une longue histoire des hommes. Aujourd’hui contrée de cohabitation, mi-ardéchoise rurale, mi-transplantée péri-urbaine, cette terre possède une mémoire instinctive qui enjambe les millénaires.
Les générations humaines se succèdent mais l’esprit des lieux semble toujours veiller sur la continuité des générations. Qu’est-ce que l’homme face à son destin, face au galop du temps qui raccourcit en un clin d’œil la course séparant le biberon du cercueil ?
En 1975, Louis Gay était un jeune premier qui reprenait la direction de l’entreprise familiale de pompes funèbres implantée de longue date à Annonay (07). En 2007, sa fille Emmanuelle quittait son emploi de sage-femme pour prendre la relève avec son compagnon François. En 2019, voici la même Emmanuelle qui nous présente son fils Éloi, le tout en inaugurant une toute nouvelle chambre funéraire qui fleure bon la continuité intergénérationnelle. Fallait-il que ce soir du 24 mai dernier à Satilleux (07), à partir de 19 heures, tout un chacun présent sur les lieux ressente un avant-goût de méditation si propice quand on vient de perdre un proche ?
Tout s’y prête en tout cas, sans mot dire pourtant
L’heure choisie, la clôture des lieux sur l’extérieur, la mise en scène d’une vie intérieure avec ses éclairages en nuit tombante, la fontaine murale qui distille son eau, le contraste visuel avec l’extérieur qui pourtant reste complice. Le tableau de la vie est bien là, en toute simplicité et en toute complicité.
Faut-il alors décrire les passages obligatoires d’une cérémonie inaugurale ? Parfois non, comme c’est le cas ici. Les photos disent le reste, surtout celle de la mère avec son fils. Le bla-bla est superflu. Il est juste utile de préciser que ce que nous ressentons à ce moment-là est probablement ce que les familles apprécient le plus, au-delà des clichés d’équipements luxueux comme on en voit parfois. Entreprise sympathique et vraie, voici l’estampille qui veillera au mieux à la sécurisation de cette famille de professionnels funéraires qui en est désormais à sa sixième génération…
Résonance n° 151 - Juin 2019
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