Cette enquête vient d’avoir lieu durant un mois, de la mi-février à la mi-mars. Pendant cette période, les habitants étaient invités à se rendre à l’hôtel de ville et à faire part de leur position sur le sujet et/ou de leurs éventuelles réticences. C’est maintenant au commissaire enquêteur de rendre son rapport fondé sur ces avis émis, ce que celui-ci devrait faire courant avril.
Maquette du futur crématorium.
L’origine du projet de construction d’un crématorium à Villefranche-de-Lauragais est né du constat de la carence de structures complémentaires adaptées en Haute-Garonne. Seul aujourd’hui l’établissement de Cornebarrieu répond, du mieux qu’il peut, à la demande départementale. Celui-ci doit faire face en plus à l’augmentation constante du nombre de crémations au niveau local, comme d’ailleurs sur l’ensemble du territoire national, à quelques exceptions près.
Objectif : combler un vide effectif
Globalement bien accueilli par les habitants de Villefranche-de-Lauragais – position favorable relayée par la presse locale, qui devra être confirmée par la consultation publique –, ce nouvel équipement répond, si l’on étudie la carte régionale, à une vraie demande prenant sa source dans la saturation actuelle de celui précédemment cité, du crématorium de Toulouse et de l’éloignement avéré des autres infrastructures de la région.
Par exemple, celles de Pamiers et de Trèbes, les plus proches hors département, sont respectivement à 50 et 70 km de la commune. Dans une majorité de cas, on relève un délai de 10 jours avant d’obtenir un créneau quelle que soit la structure concernée. Cela est difficilement supportable pour les familles en deuil.
Cette situation n’étant pas nouvelle, les élus villefranchois avaient déjà réfléchi, il y a quelques années, sur l’éventualité d’édifier ce type d’équipement dans leur municipalité. "Ce crématorium est un projet de service public de qualité, en zone rurale, avec un prix du service particulièrement compétitif, qui, en plus, permet de poursuivre le développement économique mis en place par les élus du territoire", résume Bernard Barjou, adjoint au maire en charge des finances et du développement économique.
Le choix d’un partenaire de confiance
Décision prise, cette petite localité de moins de 5 000 habitants a eu immédiatement conscience qu’elle n’avait pas les moyens humains et techniques pour gérer ce genre d’activité correctement. Elle a donc lancé un appel d’offres en conformité avec la législation sur les marchés publics en vigueur (Code Général des Collectivités Territoriales). Après consultations, elle a retenu la candidature du Groupe OGF. Le contrat concrétisant la DSP fut signée le 9 février 2018.
Le délégataire, en accord avec les responsables municipaux, s’est orienté vers un terrain de 12 000 m2 situé dans la zone d’activités de la Camave III (le voisinage immédiat est pour l’instant vierge de toute habitation). L’obtention du permis de construire fut réalisée ensuite, et permettra, lorsque toutes les conditions seront réunies, d’ériger un bâtiment de 680 m2 d’une conception architecturale HQE (Haute Qualité Environnementale). La configuration du terrain et sa taille permettent d’envisager un parking d’au moins 80 places. Le coût estimé actuel est 6,5 M€ TTC, à la charge intégrale d’OGF. Selon l’étude effectuée, un seul four est pour l’instant prévu, pour 800 à 1 000 crémations par an. Un second pourra être installé d’ici 12 à 15 ans si la montée en puissance de l’activité le justifie.
Pour conclure, soulignons que le processus général pour arriver à la construction finale doit passer par l’avis de la Commission départementale compétente en matière d’environnement, de risques sanitaires et technologiques – programmé pour le 2e trimestre –, puis un arrêté préfectoral sera promulgué… Le début des travaux devrait se concrétiser courant de l’été, et l’exploitation du crématorium devrait démarrer au printemps 2020.
Gil Chauveau
Résonance n°149 - Avril 2019
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :