Faisant référence à la Saint-Valentin, la dernière campagne de la CFE-CGC Services Funéraires, visant à l’adhésion, se base – et ce sera l’un des fils rouges 2019 – sur l’importance historique et populaire de quelques dates dont la commémoration est commune à tous. Une manière décalée de communiquer… Explications…
En préambule, une analyse brève de l’affichette de la CFE-CGS nous fait constater que celle-ci comporte un visuel simple : main dans la main (attitude tendre d’amoureux), et deux messages : "Vous adorez (aussi) votre entreprise ?" "Alors, adhérez quand vous voulez à la CFE-CGC Commerce et Services… même le 14 février." et "Être adhérent à la CFE-CGC équilibre votre relation au travail… exclusivement."
Il s’agit ici d’utiliser une communication qui ne soit pas classique, mais plutôt originale et décalée, pour parler à un public qui n’est plus forcément "en proximité", en "affection" avec le syndicalisme, et plus précisément les syndicats. Donc, communiquer différemment, de manière inhabituelle, en utilisant des thématiques singulières, voire insolites, peut interpeller le public visé, éveiller sa curiosité.
"L’idée est d’arriver à parler à un public peu enclin à nous voir et à nous parler, phénomène devenu assez général quels que soient les milieux professionnels. Il est donc nécessaire d’utiliser des messages différents, un peu "à côté". Mais qui soient aussi en lien avec un événement daté. D’où le choix du 14 février – Saint-Valentin, fête de l’amour – qui permet de concevoir une communication positive", souligne Jean-François Lécuyer, délégué syndical.
Dans la relation employés-patronat, il y a d’un côté les mauvais moments, les problèmes à gérer (difficultés dans l’entreprise, plans sociaux, etc.), ça, nous savons que les syndicats savent faire, notamment faire respecter le droit, le Code du travail. Par contre, pour ce qui est des autres moments, qui sont de l’ordre d’un "environnement de l’accompagnement", et sachant que chacun est devenu plus individualiste depuis quelques années, le syndicat n’est plus sollicité pour ceux-ci. Cela concerne l’explication des évolutions de la réglementation, du contrat de travail, une meilleure compréhension des textes de la nouvelle "loi travail", les modifications du compte de formation, etc.
"Sur ces sujets, le syndicat peut réellement les accompagner tout au long de leur vie professionnelle, leur permettant ainsi d’être encore meilleurs au sein de leur entreprise, de la faire encore avancer, de la faire produire et réussir. Communiquer, pour nous, c’est donc dire : votre entreprise vous nourrit (à tous les points de vue) et le syndicalisme n’est pas là pour casser l’entreprise. Notre réalité, c’est le respect des droits et l’accompagnement positif."
Afin de se rapprocher du milieu funéraire, de faire entendre cette voix positive et cette voie constructive, la CFE-CGC Services Funéraires a, à la fois, une communication institutionnelle et électorale, et surtout cette "com" en parallèle, dont l’affiche du 14 février est le parfait exemple, qui vit sur les événements agréables, festifs, pour dire que le syndicat est présent dans les bons comme les mauvais moments, pour vraiment aller de l’avant dans l’entreprise positivement avec le salarié, et que l’on peut ainsi redonner un sens à la place d’un syndicat tel que la CFE-CGC Services Funéraires dans les pompes funèbres, par exemple, ou chez un opérateur funéraire d’une manière générale.
"C’est un premier essai, qui génère également du débat, notamment sur la question "Vous adorez (aussi) votre entreprise ?" car, dans le milieu funéraire, il y a souvent un très fort attachement à l’établissement pour lequel on travaille, avec un esprit familial sous-jacent. C’est une notion forte qui, du coup, interpelle et peut faire voir le syndicalisme comme une continuité naturelle de cet esprit, de ces valeurs…"
Gil Chauveau
Résonance n°147 - Février 2019
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