La Fédération Française de Crémation a affirmé haut et fort lors de son audition qu’il n’existe pas d’organisme de contrôle et de protection des "usagers" des pompes funèbres. Qui pour défendre les familles en dehors de son mouvement ?
Frédérique Plaisant. |
La Fédération Française de Crémation (FFC) était convoquée à une audience solennelle de la Cour des comptes le 30 mai dernier. Il s’agit d’une juridiction qui a notamment pour mission d’évaluer les politiques publiques, en l’occurrence, ici, celle liée au secteur funéraire.
Au vu de sa convocation officielle, la FFC pensé être auditionnée individuellement sur un rapport qui sera rendu public en 2019 sur l’évolution des pratiques funéraires ; c’est finalement une audition collective qui l’attendait, entourée de professionnels.
Deux bémols de taille cependant :
- Les auditions concernaient les seuls professionnels publics du funéraire : en effet, s’agissant d’évaluer les politiques funéraires publiques, les magistrats ne pouvaient pas "enquêter" chez les professionnels funéraires privés.
- La FFC a dû préciser son statut : association loi 1901, bénévole et désintéressée. N’étant pas professionnelle, elle n’aurait pas dû être auditionnée lors de cette séance avec les professionnels, mais plutôt avec les associations représentant les usagers et les familles…
Cependant, la FFC a quand même évoqué, avec détermination et ses connaissances du terrain grâce à ses associations, les points sur lesquels elle voulait attirer l’attention des magistrats. Quitte à s’être déplacé, autant faire connaître ses points de vue, ses compétences et ses revendications.
Les principales :
- la mise en place d’un comité d’éthique pour chacun des crématoriums,
- un schéma d’implantation des crématoriums pour un équilibre des équipements sur le territoire,
- une clarification des contrats en assurance,
- l’utilité de cérémonies civiles, etc.
Mais surtout
La FFC souhaite la mise en place d’une autorité neutre de contrôle et de protection des familles, qui pourrait les accompagner et les informer aussi bien sur la législation et les procédures, que sur les questions relatives aux prix et aux pratiques.
Selon elle, la déontologie est trop souvent galvaudée, et le défunt est davantage perçu comme un "client"… Face à l’urgence, face à la vulnérabilité de la famille, il faut un référent capable d’intervenir sans délai pour résoudre les questions et litiges.
Frédérique Plaisant
Présidente de la FFC
Résonance n°142 - Juillet 2018
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :