Fin mars, se déroulait, dans l’une des magnifiques salles de l'hôtel de ville de Paris, une réception afin de marquer comme il se doit le départ à la retraite de François Michaud Nérard, directeur général des Services Funéraires - Ville de Paris (SFVP). C’était l’occasion de se remémorer la carrière de cet ingénieur qui initia et réalisa d’importants projets pour développer et améliorer ces services, et su répondre à de nombreux défis dans des situations critiques.
De nombreuses personnalités étaient présentes : Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, Marinette Bache, conseillère de Paris, Cendrine Chapel, directrice générale adjointe des SFVP, Patrick Lerognon, président de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP), Manuel Sauveplane et Jean-Marc Corgier, vice-présidents de l’UPFP, Olivier Descazeaux, directeur général de la Maison des Obsèques, entre autres (liste évidemment non exhaustive) ; mais également des confrères, quelques fournisseurs et, bien sûr, des amis.
Le premier moment notable du parcours de François Michaud Nérard, au sein de la ville de Paris, fut la difficile décision à prendre (du fait de la transition provoquée par la libéralisation progressive du secteur des pompes funèbres, loi Sueur janvier 1993) de transformer, en 1998, les SFVP en une nouvelle entité juridique, c’est-à-dire en une Société d’Économie Mixte (SEM)(1), impliquant un impératif de rentabilité. En étant devenu le directeur général, il va la diriger pendant plus de vingt ans.
Durant la première année d’activité, 935 convois en propre furent réalisés, et 2 076 crémations. L’effectif est à cette date de 71 salariés. Le chiffre d’affaires est de 3 100 k€, mais une perte de 1 600 k€ est affichée. Dès l’année 2000, les pertes disparaissent et le résultat devient positif. Aujourd’hui, le nombre de convois et de crémations a été multiplié par quatre, le chiffre d’affaires, lui, par presque six. Et la SEM compte 130 salariés.
Sa carrière fut aussi marquée par de grands travaux, dont la transformation et la modernisation de l’historique crématorium du Père Lachaise, devenu aujourd’hui une référence tant nationale qu’internationale pour la qualité des cérémonies qui y sont conduites. Il est d’ailleurs à noter que celui-ci a vu, il y a dix ans, la création d’une nouvelle salle de cérémonie, ainsi que la réalisation de locaux techniques pour accueillir des équipements de filtration des fumées de dernière génération. L’établissement répond depuis lors aux dernières exigences des normes antipollution européennes (Euro 5).
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| De nombreuses personnalités présentes. | Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret. |
Dans ce même domaine de la crémation, François Michaud Nérard a obtenu en 2005, par délégation de service public, la construction et l’exploitation du crématorium de Champigny-sur-Marne voulu par le Syndicat Intercommunal Funéraire de la Région Parisienne (SIFUREP). La convention de concession a été signée le 7 juillet 2005 et est entrée en vigueur le 1er octobre 2005 pour une durée de 20 ans, et la structure a démarré son activité le 21 mars 2007.
Ces années au service de la municipalité et des familles ont été marquées par des gestions de crise. Son sens du service public et ses qualités humaines ont contribué à la mise en place d’actions essentielles et urgentes que réclamaient des événements dramatiques tels que les attentats de 2015, la canicule de 2003, l’affaire de Saint-Vincent-de-Paul. Cette dernière sera suivie de l’expression d’une volonté d’agir pour perfectionner la prise en charge des enfants mort-nés et accompagner les familles dans l’organisation des cérémonies pour les tout-petits, etc.
Cette implication de François Michaud Nérard, on la retrouve également dans une forme de militantisme avec la défense du "service public", ce qui l’amènera à vouloir la création d’une nouvelle "union" pour rassembler les énergies afin de faire avancer le domaine funéraire et de le faire passer des "pompes funèbres" au "service funéraire". Ainsi, grâce à d’autres confrères locaux du funéraire (de Tours, de Béziers et de Grenoble), cette union professionnelle sera créée, réussissant à fédérer 100 % du service public… permettant, au fil des années, de faire évoluer les pratiques et les réglementations (devenir des cendres, contrats obsèques, normes environnementales des crématoriums, etc.). Sans compter les travaux en cours du CNOF, avec notamment les discussions sur les nouvelles normes prévues pour les cercueils, y compris ceux en carton.
Enfin, ses engagements se sont aussi concrétisés par le souhait de partager ses expériences et ses connaissances, avec notamment deux livres publiés (2), sa contribution au sein de la Fondation SFVP, avec le suivi des appels à projet et leurs orientations pour une meilleure connaissance sociologique du domaine funéraire, une réelle vigilance sur les impacts environnementaux des différents modes de sépultures, entre autres.
En conclusion, nous souhaitons à François Michaud Nérard, après toutes ces années d’activités (dont nous savons qu’il continuera à assurer le suivi "de transition" de certaines), une retraite enrichissante, qui lui soit pleinement profitable et réponde à ses souhaits et attentes.
Gil Chauveau
Nota :
(1) La société d’économie mixte, ou SEM, est une société anonyme dont la majeure partie (plafonnée à 85 %) du capital est la propriété de personnes publiques, par exemple l’État ou une collectivité territoriale…
(2) "La Révolution de la mort", Collection "Espace éthique", Vuibert Éditeur, et "Une révolution rituelle, accompagner la crémation", Collection "Sciences humaines", Les Édition de l’Atelier.
Résonance n°139 - Avril 2018
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