Rencontre avec Delphine Moussy, codirigeante des Pompes Funèbres Moussy, pour qui adhérer à la FFPF a toujours été une évidence, d’une part pour le côté indépendant, et d’autre part pour rompre l’isolement qui pourrait se faire ressentir en étant loin des décideurs.
Résonance : Où êtes-vous située ? De quand date l’entreprise ?
Delphine Moussy : Mon entreprise est située en Champagne, plus précisément au Mesnil-sur-Oger à quelques kilomètres d’Épernay. Créée en 1965 par mon oncle André Moussy, le "menuisier du village", l’entreprise s’est agrandie il y a plus de vingt ans en fusionnant avec l’entreprise de fleurs que dirigeait mon père. Aujourd’hui en statut de SARL, nous gérons les deux activités de front, mon père et moi, mon oncle ayant pris sa retraite. Les Pompes Funèbres Moussy, quant à elles, exercent depuis plus de 50 ans.
R : Et vous, dans cette histoire de famille ?
DM : Après avoir suivi des études de communication et publicité, mon BTS en poche, il aurait fallu que je quitte mon beau village natal pour partir travailler sur Paris ou dans une grosse ville. Cette idée était pour moi inconcevable, quitter mes racines, mon village, mon vignoble.
Et l’évidence est apparue. J’avais depuis mon plus jeune âge "baigné" dans les pompes funèbres, et lorsque je me suis mariée, nous avions investi, mon mari et moi, dans une entreprise de pompes funèbres et marbrerie, autre que l’entreprise Moussy. Ce métier, mon mari l’a par ailleurs découvert en m’épousant. Toutes nos réunions de famille étaient "tissées sur le métier". En réalité, même s’il m’arrivait de recevoir des familles au sein de l’une ou l’autre entreprise de pompes funèbres, moi, je me consacrais essentiellement à la partie fleuristerie.
Puis, les années passant, une séparation et un divorce m’ont conduite à m’immerger davantage dans le secteur pompes funèbres de notre SARL. C’est là que j’ai pu approfondir mes connaissances, notamment lors de ma formation à l’École Nationale des MÉtiers du Funéraire (E.NA.ME.F.), et réussi mon diplôme, passage obligatoire afin d’obtenir le sésame indispensable pour reprendre l’entreprise lorsque mon père partira en retraite. Cette immersion m’a fait prendre conscience de la "beauté" de ce métier, de tout ce qu’on pouvait apporter aux familles en deuil, ce côté humain, cette présence, les réponses et satisfactions que l’on apporte à chaque demande de nos familles.
Delphine Moussy, recevant une famille.
R : Votre vision du métier ?
DM : Nous avons la chance d’accompagner les familles du début à la fin. Mais aussi les défunts, car le fait d’exercer au sein d’un village permet d’avoir une relation facile et plus conviviale avec nos familles. Lorsqu’elles nous contactent, certaines me rappellent qu’elles m’ont vu naître et grandir, que j’ai côtoyé leurs enfants… Cette relation de confiance est très importante dans le métier des pompes funèbres. Nos familles s’adressent à "Claude" ou à "Delphine", beaucoup plus qu’aux "Pompes Funèbres Moussy".
Pour pouvoir suivre toutes les étapes du déroulement des obsèques, nous nous sommes rendus autonomes et avons investi. Nous effectuons le transport de corps avant mise en bière nous-mêmes, et possédons notre propre funérarium. C’est vraiment rassurant pour les familles de nous voir à chaque étape.
R : Et la FFPF ?
DM : Depuis presque 40 ans, les Pompes Funèbres Moussy sont adhérentes à la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF). Mon oncle a même reçu une médaille en récompense de nos 30 années d’adhésion. Adhérer à la FFPF a toujours été une évidence. D’abord pour le côté indépendant. Nous sommes respectés pour ce que nous sommes, et la fédération permet de rompre l’isolement que nous pourrions ressentir en étant loin des décideurs... Au quotidien, la FFPF nous apporte le soutien et les informations nécessaires pour la bonne gestion d’une entreprise.
R : Un passe-temps ?
DM : Être opérateur funéraire, ou "pompes funèbres", comme on dit plus souvent, est un métier très prenant, car notre implication dans l’organisation et la mise en place des cérémonies, son bon déroulement, et le suivi des familles après les cérémonies, sont psychologiquement intenses. Pour tenir le coup et épauler les autres, il faut réussir à "vivre" à côté. Pour ma part, j’ai la chance de vivre au milieu du vignoble champenois, et le champagne est également présent, non seulement sur la table lors des réceptions, mais également dans ma vie quotidienne, puisqu’en parallèle j’exploite une petite superficie de vignes. Une preuve de plus de mon attachement à mes racines.
Résonance n°133 - Septembre 2017
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