Nouveau venu dans le Morbihan, le crématorium breton de Noyal-Pontivy a été inauguré le 13 février dernier. Une vraie aubaine pour des familles qui n’auront plus à se déplacer jusqu’à Vannes, Lorient voire Saint-Brieuc. Co-délégué à la société Atrium (groupe OGF), il sera géré conjointement avec les Pompes Funèbres Le Boëdec (Le Choix Funéraire). Un cas de figure peu courant.
Inauguration du crématorium de Noyal-Pontivy. |
Implanté à Noyal-Pontivy sur un terrain communal de 7 250 m2 dans le parc d’activités du Burenno, le long de la D2, l’établissement de 600 m2 fonctionne en réalité depuis mi-décembre. Une soixantaine de crémations y ont déjà été pratiquées depuis lors. En l’inaugurant le 13 février dernier, en présence du maire, de Laurent Kirsch, directeur général d’Atrium, de Christian Chapelet, président des Pompes Funèbres Le Boëdec et de personnalités locales, ses protagonistes ont mené la visite de cet établissement moderne et sobre.
Financeur du projet à hauteur de deux millions d’euros, la société Atrium, filiale d’OGF, partage la délégation de service public pour 25 ans avec cette maison de pompes funèbres du Morbihan, qui prend en charge la gestion du site. "Au départ, ce projet est une volonté de la mairie, résume Christian Chapelet. Il a été mené par la propriétaire précédente des Pompes Funèbres Le Boëdec, une entreprise familiale. Elle s’était mise en relation avec Atrium pour le concrétiser. Puis elle a décidé de céder sa société. Nous avons poursuivi le dossier quand nous avons racheté l’affaire en 2015, avec mes cinq associés bretons."
Une ligne de filtration de toute dernière génération
Sous une toiture végétalisée, l’établissement a séparé la partie publique consacrée à l’accueil et au recueillement des familles, de la zone technique. Dans cette dernière aile du bâtiment, ATI a installé début 2016, à l’aide d’une grue, et au millimètre, les 30 tonnes d’un four XXL et de sa filtration des rejets aux normes 2018. Zone rurale empreinte de catholicisme, le taux de crémation y est encore inférieur à 30 %. On table ici sur 300 à 400 crémations la première année d’exploitation, avec un doublement "à une échéance de six à sept ans", estime Christian Chapelet. La place pour un deuxième four a donc été d’emblée anticipée.
En attendant, l’ouverture du crématorium va contribuer à raccourcir les délais, et apporter du confort aux familles. Le lieu a soigné également l’accueil. Il dispose d’une salle de cérémonie de 80 places assises, équipée d’un matériel audiovisuel permettant de personnaliser les obsèques, d’une salle de convivialité où se réunir et se restaurer, et d’une pièce de remise d’urne. Il est possible de visualiser le départ du cercueil dans la grande salle pour les proches qui le souhaiteraient.
Salle de cérémonie.
Une "historique" du Choix Funéraire
Ce nouvel outil, géré par les Pompes Funèbres Le Boëdec, vient s’ajouter aux trois agences dans le Morbihan et les Côtes d’Armor, Pontivy, Noyal-Pontivy et Loudéac, et aux deux funérariums du groupe, Noyal-Pontivy et Loudéac. L’entreprise, qui a réalisé 250 convois l’an dernier, est une "historique" du Choix Funéraire.
Pour Christian Chapelet, s’associer pour reprendre partiellement Le Boëdec (président, il en détient 20 %) était aussi un moyen de sortir sans trop de risques de son département voisin d’Ille-et-Vilaine. Car c’est là-bas qu’il a construit sa propre entreprise, les Établissements Chapelet-Guiffault, voici une vingtaine d’années, à l’enseigne également du Choix Funéraire. Il est présent à Retiers, à La Guerche-de-Bretagne, à Chateaugiron et à Rennes, un secteur très concurrentiel. "Nous avons ouvert l’agence de Rennes l’an dernier aux abords du cimetière Nord, non loin d’un hôpital. Nous avions déjà un Ecoplus dans cette ville."
Ce groupe (familial, là aussi) représente aujourd’hui, environ, 200 convois annuels et emploie une dizaine d’employés hors vacations. "Nous réalisons de manière artisanale et traditionnelle tous travaux de cimetière ainsi que la gravure sur plaque ou sur stèle", explique la société. Cédric Chapelet a rejoint son père Christian dans l’établissement. C’est lui qui devra poursuivre le développement d’une entreprise qui ne proposait à l’origine qu’un service de taxi ambulance, avant d’entrer dans le funéraire, puis d’ajouter il y a une dizaine d’années l’activité marbrerie via une acquisition.
Olivier Pelladeau
Résonance n°128 - Mars 2017
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