Le 25 janvier dernier s’est déroulé au 31 rue de Cambrai (Paris 19e) le vernissage de l’exposition "Revenir sur nos pas - Zone interdite de Fukushima", des photographes Carlos Ayesta et Guillaume Bression. Sur les murs du hall d’accueil du siège social d’OGF se déroule le récit en images de ces deux artistes qui ont pénétré à de nombreuses reprises la zone interdite pour livrer un témoignage artistique d’un événement planétaire. L’exposition restera en place jusqu’au 24 mars.
Vernissage de l'exposition. Discours de Carlos Ayesta |
Carlos Ayesta a réalisé pour le Groupe OGF plusieurs reportages et a été associé à de nombreux événements, tels que les 170 ans du Groupe. C’est donc tout naturellement qu’OGF a souhaité le soutenir dans son projet artistique sur la "Zone interdite de Fukushima", un territoire de 1 000 km2 autour du site nucléaire déserté et interdit.
Un projet artistique personnel
Ce travail sur Fukushima a été bâti comme un récit. L’idée est née en mars 2011 de la découverte du no man’s land juste après la catastrophe nucléaire. "Le temps s’était subitement interrompu. Un canapé avait été laissé au milieu de la route, un chat regardait par la vitre d’une fenêtre couverte de boue comme s’il attendait le retour de ses maîtres, une musique ringarde continuait de résonner à l’intérieur d’une laverie automatique. Ces détails rappelaient l’urgence avec laquelle les 80 000 résidents de la zone interdite avaient pris la fuite. Nous avons voulu convertir ce choc initial en un projet artistique personnel."
Bad Dreams - Crédits photos : Carlos Ayesta et Guillaume Bression. |
Retrace our steps - Crédits photos : |
Quatre séries exposées sur six existantes
Six mois plus tard, Carlos et Guillaume franchissent le checkpoint grâce à leur laissez-passer et entrent dans la zone interdite, équipés d’une combinaison radiologique. Les activités journalistiques et artistiques étant mal vues des autorités, les deux photographes travaillent dans la crainte d’une interpellation. Pendant 6 ans, ils s’aventureront à de nombreuses reprises dans cet espace hors du temps pour explorer ses transformations et les conséquences de la catastrophe.
Les images de villes fantômes de la 1re série de photos laissent place à des mises en scène dans lesquelles Carlos et Guillaume tentent de traduire la peur de cette radioactivité invisible. Quelques années passent, et la nature reprend ses droits ; cet océan de végétation faisant disparaître jusqu’aux maisons donne lieu à une 4e série de photos. Les artistes entrent en contact avec d’anciens résidents et leur demandent de revenir sur les lieux qu’ils avaient connus : leur commerce, leur école, leur maison. Certains revenaient pour la première fois. Le binôme immortalise ces retrouvailles quasi surnaturelles, et ajoutent ainsi un nouveau chapitre à ce récit sans précédent.
- Le projet Fukushima "No go zone" a reçu plusieurs prix et a été montré dans plusieurs festivals internationaux. Il a notamment donné lieu à une rétrospective à l’espace Nexus Hall de Chanel à Tokyo en juin 2016. - Le projet a fait l’objet d’un livre : "Retrace our steps – Fukushima exclusion zone – 2011-2016", aux éditions Kehrer Verlang. Format : 160 pages/ 23 X 23 cm. Partenaires : Chanel Nexus Hall, OGF. En vente sur le site. - Pour celles et ceux qui ne pourront pas venir découvrir la sélection d’œuvres de cet ambitieux projet, le site Web de l’exposition en donne un bel aperçu. Pour en savoir plus : www.fukushima-nogozone.com |
Résonance n°127 - Février 2017
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