Retour sur les Rencontres nationales de l’UPFP

Du 16 au 18 juin dernier à Chambéry, se sont tenues les Rencontres nationales de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP). Une session d’importance puisque placée sous le signe d’une structuration en vue de la constitution d’un réseau opérationnel. Banalité funéraire, me direz-vous ? Certes non. Bien que la profession dans son ensemble tende vers ce concept fédérateur, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. Une occasion supplémentaire d’afficher une volonté forte porteuse d’avenir. Explications et commentaires...

Un programme dense

La première journée des Rencontres nationales est traditionnellement consacrée à l’expression statutaire sous forme de la présentation en vue d’approbation, du rapport moral, financier et d’orientation de l’Union. Ce temps est également l’occasion, pour les adhérents des services funéraires publics, pompes funèbres, crématoriums et cimetières, de s’exprimer sur les actions de l’Union, les différents programmes de formation, ainsi que les actions d’amélioration de la qualité des prestations destinées aux populations.

Au centre, Corinne Loiodice, directice générale de la SEM PFI de la Région Grenobloise, lauréat des Roses d’Or du Funéraire 2015.	De gauche à droite : maître Claude Ferradou, François Michaud-Nérard, Corinne Loiodice et Marie-Christine Monfort.

Le temps fort, les ateliers thématiques

Le thème de travail portant sur "Un réseau, pourquoi, comment ?", Corinne Loiodice, présidente de l’UPFP, avec François Michaud-Nérard et Marie-Claude Cheramy, vice-présidents, et Bernard Saguy, directeur général de MUTAC, présentèrent une perspective de réflexion en vue de la mise en place d’un réseau opérationnel adapté aux services funéraires publics.

Cette thématique a pour particularité essentielle de délier les langues et de susciter de très nombreuses questions. En effet, une mise en réseau appelle notamment une nouvelle façon de "voir ce nouveau monde" parfois éloignée du segment des services funéraires publics.
Le principe de réalité, de même qu’un marché en complet bouleversement, suppose une adaptation à court terme selon un protocole respectant les particularismes de chacun mais surtout se bâtir par la mise en œuvre d’alliances pérennes. L’intense débat qui suivit restera au centre des apartés des adhérents tout au long de ces journées de travail.

L’après-midi de la seconde journée se divise en trois secteurs :

L’atelier "Cimetière", est animé par Marie-Christine Monfort, secrétaire fédérale de l’UPFP. La thématique cimetière est toujours assez dense, compte tenu notamment de la réforme territoriale et des nouvelles compétences. Les services cimetières doivent en effet s’adapter à des changements de réglementation, sont on ne peut plus confrontés aux difficultés sociologiques des familles, et au vieillissement des cimetières ; reprises de concessions et aménagements nouveaux, délivrance de concessions et risques contentieux constituent maintenant des problématiques ordinaires de la vie d’un service cimetière. L’atelier lieu d’échanges de savoirs et d’expériences permet de sécuriser les décideurs…

L’atelier "Pompes funèbres", animé par Corinne Loiodice, Marie-Claude Cheramy et François Michaud-Nérard, reste centré sur la problématique de la matinale, orientée particulièrement sur l’aspect opérationnel "L’organisation du réseau". Un atelier très fréquenté pour la circonstance et particulièrement intéressant compte tenu de la qualité des débats où chacun put s’exprimer en fonction de ses spécificités locales, notamment en termes de présence concurrentielle sur leur territoire d’autres réseaux de nature privée.

L’atelier "Crématorium", animé par Manuel Sauveplane, trésorier fédéral, se pencha sur la thématique de la crémation par un échange et une réflexion sur "Le cérémonial et les différents retour d’expérience sur la filtration". En effet, la date butoir de mise en place de dispositifs de filtration des rejets atmosphériques sur les crématoriums étant fixée au 16 février 2018, il est à noter que, sur 182 crématoriums en fonctionnement à ce jour, seuls 34, soit 19 %, possèdent un tel dispositif. Il devient donc urgent d’inverser cette tendance, à condition que les prérequis administratifs et financiers des collectivités soient au rendez-vous pour respecter cette date de mise en service.

Des soirées sous le signe de l’émotion

Les Rencontres nationales de l’UPFP sont toujours placées sous le signe de la convivialité. Le cru 2015 n’échappe pas à la règle : réception à l’hôtel de ville de Chambéry, soirée typiquement savoyarde avec découverte des produits locaux qui en font sa réputation, ces soirées sont l’occasion de poursuivre les débats mais également de tisser des liens forts entre adhérents.

Grenoble étant très proche de Chambéry, tous s’y retrouvèrent à l’occasion des 30 ans du Centre funéraire PFI pour une soirée particulière au cours de laquelle la SEM PFI de la Région Grenobloise, dirigée par Corinne Loiodice, et lauréat des Roses d’Or du Funéraire 2015, se vit remettre ce trophée des mains de Maud Batut, directrice de la publication de Résonance Funéraire et directrice générale du Groupe SLR éditions et design.

La salle de cérémonie du Centre funéraire PFI était à son comble, et les conditions climatiques très favorables permirent aux adhérents UPFP de parcourir le Parvis des Droits de l’Homme et d’échanger à nouveau sur les thématiques des journées.

Questions d’actualité, questions des adhérents !

Une personne nous manquait singulièrement en cette matinée de travail, Damien Dutrieux, frappé par un sévère problème de santé et à qui nous pensons beaucoup et que nous assurons de notre amitié dans ces douloureuses circonstances.
Animées par Corinne Loiodice et par maître Claude Ferradou, avocat expert associé du Cabinet ADAMAS, spécialiste affaires publiques et funéraires, de même que François Michaud-Nérard et Marie-Christine Monfort, ces questions d’actualité passent en revue les nouveautés législatives et réglementaires du funéraire.

Les nouvelles dispositions de la loi L. 2015-177 du 16 février 2015, passées au spectre juridique analytique UPFP, permirent à l’assistance d’avoir une vision plus approfondie des problématiques liées aux funérailles, notamment les personnes ayant qualité à pourvoir à celles-ci ainsi que la qualité d’héritier...

L’art. L. 2213-14 concernant la surveillance des opérations funéraires, modifié par l’art. 15 de la loi 2015-177, fut l’objet de très nombreuses questions de l’assistance. Il en est de même pour l’art. L. 2223-21-1 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) relatif aux devis des opérateurs funéraires, plus communément appelés "devis types". Une revue des nouveaux décrets fut également très débattue par des analyses critiques très positives.

Conférence débat : "Les morts sans corps, comment gérer le deuil des proches ?"

Présentée par Catherine Legrand-Sebille, anthropologue, cette approche magistrale vient en conclusion des Rencontres nationales de l’UPFP 2015.

Les événements récents, notamment les diverses catastrophes aériennes, soulèvent de très nombreux problèmes et troubles du deuil pour les familles. Comprendre pour mieux accompagner était le filigrane de cette présentation particulièrement suivie de l’assistance.

Conclusion des Rencontres nationales UPFP 2015

En synthèse de ces journées de travail, rendez-vous est donné à Lyon en 2016 pour la tenue d’un congrès UPFP, un rendez-vous important qui a été précédé pour ses adhérents des Rencontres MUTAC en septembre dernier à Montpellier.

Nous y serons nombreux !

Résonance n°115 - Novembre 2015