Comme chacun l’a bien constaté, l’été a été fort en rebondissements dans notre secteur et les rumeurs qui s’en sont suivies ont été nombreuses et nourries.
Philippe Gentil, président |
Ainsi OGF faisait-elle entrer à son capital le fonds de pension des enseignants de l’Ontario. FUNECAP reprenait quant à elle le Groupe ROC-ECLERC pour poursuivre sa stratégie lancée en 2010. D’aucun diront qu’il n’est question là que de finance… N’en soyons pas si sûr. Dans un secteur où les valeurs humaines se doivent de prévaloir, et ce, pour le bien des familles, la finance n’est pas tout… de fait, certains projets, ou challenges, trouveront plus volontiers leurs fondements dans une simple volonté d’homme, plutôt que toutes autres leitmotivs d’ordre financière.
Si je me garderai bien de parler au nom d’OGF, je dirai que les choses sont en réalité plus simples et plus humaines qu’on ne peut le prétendre pour ce qui nous concerne. La reprise de ROC-ECLERC porte l’objectif de nous permettre de poursuivre notre projet entrepreneurial visant à créer un co-leader sur ce marché si fragmenté des services funéraires français. Il s’agit véritablement d’un projet d’entreprise où le but est de construire un groupe doté de moyens opérationnels et humains exemplaires, capables de servir l’ensemble des familles endeuillées ou d’aider les vivants à préparer leur départ le moment venu. Et cela, qu’il s’agisse d’opérer en propre ou en franchise. L’appât du gain ne constitue en rien la finalité actuelle de notre entreprise. La création de richesse en sera peut-être la résultante, mais certainement pas la racine initiale.
Dire le contraire à notre sujet n’est que dérisoire
Les vrais chefs d’entreprise sont unanimes sur ce sujet : lorsqu’on crée une entreprise, ça n’est pas avec l’idée de départ de devenir riche. C’est avant tout réaliser un projet personnel, un projet de bâtisseur qui, s’il aboutit, aura créé des emplois et de la richesse, mais, s’il avorte, aura été dans tous les cas une expérience humaine. L’entreprise n’est faite que d’hommes et de femmes. Si ces derniers conçoivent, produisent et vendent pour la plus grande satisfaction de leur clients, alors le pari est réussi.
Bien entendu, chacun sait bien que rien n’est possible sans d’importants moyens financiers et que même les meilleures idées du monde n’ont souvent vu le jour que parce qu’elles étaient portées par des entrepreneurs qui prenaient un risque financier (et humain) pour les faire aboutir. Que serait devenue l’excellence française de la porcelaine, des chantiers navals, de l’architecture ou de la cristallerie, sans l’appui de fonds royaux de Louis XIV ? Les artistes ou entrepreneurs italiens auraient-ils connu le même succès s’ils n’avaient été aidés par la fortune des Médicis ou des rois de France pour accomplir leurs merveilles ? Évidemment non. L’entreprise, c’est l’alliance des idées et des compétences des hommes qui déploient toute leur énergie et sont portés par les ressources financières qu’ils trouvent pour aller plus vite et plus loin.
Pour nous, hommes d’entreprise, l’important est de regarder devant soi et de mettre en œuvre une stratégie simple : créer un groupe où les hommes et les femmes qui le constituent trouvent leur place et leur épanouissement, qu’il s’agisse des partenaires (les concessionnaires ou franchisés) ou des salariés. Un groupe adapté aux besoins modernes de la société, un groupe qui puise dans l’innovation tout en respectant les traditions.
Notre volonté est aussi d’anticiper les besoins des familles qui font appel à nous en leur proposant des services qu’elles n’ont pas toujours imaginés parce que nous évoluons dans un domaine où l’on ne crée ni la demande ni l’envie, et qu’il est de notre devoir d’être une force de proposition pour les familles accablées par la disparition d’un proche.
Bien sûr, les défis qui nous font face sont importants et occuperont tout notre temps. Bien entendu, il est difficile de gérer un ensemble de marques parce que chacune a son identité propre et que nous entendons continuer à développer en propre ou en franchise. Cela ouvre un champ d’opportunités dont nous allons très vite définir les contours.
Philippe Gentil
Résonance n°114 - Octobre 2015
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