Chaque année, l’Association NAtionale des PErsonnels de Cimetières (A.NA.PE.C.) s’efforce de réunir ses adhérents dans une ville adhérente différente, et, ce 12 juin 2015, la ville de Levallois-Perret nous accueillait.
Georges Martinez, président de l’A.NA.PE.C. |
Rendez-vous au cimetière, point de rassemblement obligé des activités des adhérents. Puis nous nous sommes dirigés vers un bâtiment tout proche dans lequel la Ville avait mis une salle à la disposition de notre association. La plupart des adhérents étant présents ou représentés, et le quorum étant atteint, le président ouvre la séance par des remerciements sincères et chaleureux envers Mmes Prigent et Deniau, en responsabilité du cimetière de Levallois-Perret, pour leur accueil et la qualité de la logistique déployée pour la bonne marche de cette journée.
Comme il est de fait dans une assemblée générale, il a été donné lecture du rapport moral et du rapport financier, tous deux approuvés à l’unanimité.
Le rapport financier fait état d’une gestion saine, désormais apurée de toute dette et dont la reconstruction affiche un bilan en léger excédent. Le nombre d’adhérents est en augmentation et on se réjouit que les collectivités territoriales progressent de 20 %. À l’issue de ce bilan financier, les cotisations pour 2016 ont été arrêtées à 30 € pour un adhérent individuel et à 270 € pour une personne morale ou une collectivité territoriale.
Le rapport moral a été l’occasion de rappeler toutes les actions de l’année écoulée, telles que l’animation quotidienne d’un réseau en perpétuelle évolution ou la rédaction assidue d’articles dans le mensuel Résonance. Le journal bisannuel, les parutions, la présence de l’A.NA.PE.C. au salon des maires ou au salon funéraire donnent une visibilité à notre association, qui lui confère une expertise aujourd’hui reconnue par une grande majorité des professionnels du funéraire.
L’A.NA.PE.C. représente la population qui œuvre dans les équipements publics que sont les cimetières. Il s’agit d’agents fonctionnaires ou contractuels de droit public qui sont appelés chaque jour à prendre de grandes responsabilités souvent très juridiques et qui disposent localement de peu de soutien cognitif de la législation funéraire. La force d’un réseau national, et jusque dans les DOM-TOM, permet à chaque agent confronté à une question délicate de pouvoir compter sur une réponse rapide et sûre, fruit du partage d’expérience de professionnels aguerris.
Cette réputation qui grandit amène certains prestataires à souhaiter des partenariats plus professionnels. La question a été abordée en assemblée générale, mais les adhérents réunis ont exprimé vouloir conserver leur liberté d’être et de s’exprimer. Si l’A.NA.PE.C. se félicite d’accueillir toute personne morale ou physique parmi ses adhérents, elle n’en est pas pour autant à vendre. Si toute collaboration reste la bienvenue, toute annexion est unanimement réfutée.
Ces évolutions, dans la manière de fonctionner et dans la perspective d’avenir qui semble se tracer, a amené le président à ouvrir une assemblée générale extraordinaire pour modifier les statuts de l’association.
Tout d’abord, le siège social est désormais situé à Yquelon dans la Manche. Le conseil d’administration a été élargi et porté à un maximum de 15. Pour être membre du CA, il faut être adhérent, bien sûr, mais aussi exercer ou avoir exercé une activité du secteur public dans un cimetière.
Si tout adhérent est régulièrement invité aux assemblées générales, seuls les membres exerçant ou ayant exercé une activité du secteur public dans un cimetière ont l’accès au vote. Le bureau, constitué, a minima, d’un président, un vice-président, un secrétaire et un trésorier, sera élu lors de la prochaine réunion du conseil d’administration. Le président peut proposer au conseil d’administration d’adjoindre à ce bureau des membres en charge de missions particulières. Les nouveaux statuts ont été votés à l’unanimité.
Après avoir fermé les travaux de l’assemblée générale extraordinaire, le président a conclu l’assemblée générale par trois annonces :
1 - Mme Céline Ghazi, conservateur du cimetière de Puteaux, s’est vu confier la lourde tâche de mettre en place le futur site Internet de l’A.NA.PE.C.
2 - Un appel à idées a été lancé afin d’imaginer le futur logo de notre association.
Après un excellent repas organisé par nos hôtes levalloisiens à une terrasse ensoleillée de la ville, tout le monde s’est retrouvé pour une visite commentée et passionnante du cimetière de Levallois.
Le cimetière fut créé en 1868 par Nicolas Levallois, fondateur un an plus tôt de la commune qui porte son nom. Sur un site très plat, il longe à la fois la Seine et la ligne de chemin de fer.
Le cimetière de Levallois-Perret, entretenu au quotidien par les agents municipaux, abrite les sépultures de personnages célèbres, Maurice Ravel, Gustave Eiffel (qui est la seule sépulture qui ne soit pas dans l’alignement mais orientée en direction de la Tour), Maryse Hilsz, Louise Michel… Deux carrés militaires, français et britannique, et un monument aux morts rendent hommage aux combattants.
Le cimetière dispose d’un jardin du souvenir dédié à la dispersion des cendres, de différents modèles de columbariums et cavurnes. Le dernier équipement, un columbarium "floral", est né du travail commun entre un marbrier local et un artisan verrier chargés de répondre à la volonté de la municipalité, et de Sylvie Ramond, adjointe au maire, de poursuivre les travaux d’aménagement et d’embellissement en tenant compte de la réglementation en matière de droit funéraire et des besoins des familles.
Le monument aux morts et sa crypte
Le conseil municipal décide, en date du 9 octobre 1920, l’organisation d’un concours ouvert aux architectes et sculpteurs français, afin d’ériger un monument aux victimes de la guerre. Le monument se trouvera installé à l’extrémité de l’allée principale du cimetière.
Un concours est lancé dans l’immédiat après-guerre 1914-1918 pour élever un monument aux morts, avec pour seule consigne la sobriété : "Le monument ne devra comporter aucun attribut confessionnel ou de glorification guerrière et symbolisant l’horreur de la guerre et la prospérité des peuples dans un avenir de paix et de fraternité."
Les auteurs du projet retenu suite à ce concours pour l’édification du monument aux morts de la guerre 1914-1918 sont Henri Bertin, architecte, et Charles Yrondy, statuaire. Le monument est constitué en calcaire et pierres de taille. L’édifice sera inauguré le 3 avril 1927.
Dans une seule masse de pierre, l’œuvre présente une femme, tête baissée, incarnation tout à la fois de la mère et de l’épouse, entourée de deux soldats, "l’un agonisant" qui lève les yeux vers elle. Sur le socle, un jeune ouvrier rompt une épée, les armes brisées symbolisant la paix. Le préfet de la Seine fait savoir que la figure allégorique de l’ouvrier brisant un sabre "ne fait pas corps avec l’ensemble". On passe outre. La polémique ne fait pourtant que commencer. Certains y voient une figure antimilitariste, ou encore la volonté de ne plus imaginer de guerre dans une Europe peuplée de "frères ouvriers", à tel point que la statue se voit mutiler une nuit de novembre 1926. On redoutera, à tort d’ailleurs, les pires violences pour l’inauguration du monument.
Une excellente journée que ce 12 juin à Levallois-Perret, où toutes et tous ont manifesté le souhait de voir grandir
l’A.NA.PE.C. Les chantiers ont été ouverts, à chacun d’y participer selon ses compétences et ses disponibilités.
Je tiens une nouvelle fois à remercier tous les adhérents qui se sont déplacés pour cette assemblée générale, et particulièrement Isabelle Prigent et Leïla Deniau pour leur accueil et leur implication dans la réussite de cette journée. J’associe très cordialement à mes remerciements Monsieur le Maire de Levallois-Perret, sans qui cette réunion n’aurait pu avoir lieu.
Georges Martinez
Président de l’A.NA.PE.C.
Résonance n°112 - Juillet/Août 2015
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