Le 14 avril dernier, le centre funéraire de Mulhouse inaugurait ses nouvelles installations techniques.
Au programme, entre autres, un crématorium (créé en 1978) entièrement rénové, conforme par anticipation aux normes environnementales en vigueur à partir de février 2018, deux fours ATI flambant neufs, une extension de 200 m², six salons funéraires modernisés.
Ligne de filtration des fumées |
Un pari ambitieux et audacieux réussi, après plus d'un an de travail et un budget de 2 millions d'euros, pour proposer aux familles un équipement digne de leurs attentes en matière de qualité, de diversité des prestations et de protection de l'environnement. Une journée "Portes ouvertes" leur permettait, le dimanche suivant l'inauguration, d'en apprécier le résultat.
De tels travaux réalisés sur l'un des 40 crématoriums gérés par une collectivité publique, sur 170 en France, nous ont incité à nous entretenir avec André Pflieger, responsable du service des cimetières de la ville de Mulhouse.
Résonance : L'une des phases importantes de ce programme de rénovation concernait le changement des fours, n'est-ce pas ?
André Pflieger : Oui. L'opération consistait principalement à remplacer deux vieux fours TABO par deux nouveaux fours ATI, un CR 2000 XXL (pour grands corps et personnes de forte corpulence) et un CR 2000. Cela a été terminé en octobre dernier. Dans les nouvelles installations, nous avons mis en place les systèmes de filtration et les dispositifs de traitement de fumées les plus récents, conformément aux normes applicables à partir de 2018. Il faut savoir également que le petit four est équipé d'une double filtration* et que nous avons prévu l'emplacement pour un troisième four si, à l'avenir, cela s'avérait nécessaire. En effet, à Mulhouse, on est passé de 1 480 à 2 112 crémations (en 2014) en l'espace de huit ans. Le nombre de personnes choisissant la crémation représente 52 % des décès, alors que la moyenne en Alsace est de 36 %.
R : Comment cela s'est-il passé techniquement, notamment la transition entre les anciens et les nouveaux fours ?
AP : Du point de vue technique, cela a nécessité un réaménagement des lieux et une extension de 200 m². Cette dernière a accueilli les fours ATI, permettant ainsi pendant les travaux un fonctionnement sans interruption du crématorium. Une fois les nouvelles unités opérationnelles, on a pu basculer puis démanteler les deux anciens TABO. Les pièces où se trouvaient ceux-ci ont été transformées en locaux techniques, dont le bureau des opérateurs, un lieu de stockage d'urnes, un autre où est installé le scanner de vérification des objets métalliques dans les cercueils, et un destiné aux produits de traitement des fumées et des déchets.
R : Pourquoi ATI ? Et comment s'est déroulé le chantier ?
AP : Nous avons choisi ATI, après un appel d'offres réglementaire, essentiellement pour ses garanties de service après-vente, sa technicité et la qualité de ses équipements.
Si on exclut les études de sol et autres, les premiers coups de pelle ont été donnés au printemps 2014 et l'installation proprement dite en novembre dernier. La société ATI a entièrement piloté le chantier avec son équipe et son architecte. Elle était maître d’œuvre à la fois du bâtiment et des installations techniques. ATI nous a donné entièrement satisfaction pendant le chantier et les nouveaux fours avec filtration répondent parfaitement à nos attentes.
R : Ce projet d'actualisation concernait d'autres parties du centre funéraire. Qu'en est-il ?
AP : Nous avons également modernisé six salons funéraires qui avaient pris un "coup de vieux", avec une décoration à la mode des années soixante-dix, très sombre. Nous en avons donc profité pour les mettre au goût du jour, les refaire, en supprimant l'ancien système de séparation cercueil/famille fait de vitres, et en créant de vrais salons dignes de ce nom, équipés des dernières technologies, aux couleurs claires, avec un éclairage adapté dont la luminosité est réglable. Ainsi, la famille peut créer, si elle le souhaite, son ambiance lumineuse et sonore.
Même modernisation (avec un agrandissement) du salon des remises d'urnes et de la salle de cérémonie-mémentorium de 120 places assises (200 au total). Cette dernière possède les installations sonores et vidéo nécessaires aujourd'hui, avec toujours ce même souci d'offrir des lieux toujours plus accueillants, conviviaux et porteurs d'apaisement.
R : L'inauguration clôt-elle le programme ou vous reste-t-il encore d'autres tranches de travaux à réaliser ?
AP : Dans la continuité de ces améliorations, nous allons faire un parking de 130 places dans l'enceinte du centre. Il devrait être fonctionnel fin mai/début juin. Ensuite, nous projetons de construire une salle de convivialité afin de recevoir les familles après les obsèques. En effet, actuellement, entre la fin d'une cérémonie et le début de l'autre, celles-ci sont obligées de se retrouver sur le parvis du centre. Et nous savons tous que l'état d'esprit n'est pas le même "avant" et "après". Parfois, c'est délicat. Donc, nous essayons d'avancer sur cette étude.
Nota :
*Le principe de la double filtration est une filtration commune aux deux fours.
Résonance n°110 - Mai 2015
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