Le 17 octobre dernier, IPSOS a présenté les résultats d’un sondage (1), effectué les 6 et 7 septembre derniers pour les Services Funéraires de la Ville de Paris (SFVP), sur l’évolution des attentes des Français pour l’organisation de leurs obsèques ou celles d’un proche. Puis François Michaud-Nérard a exposé une étude des SFVP, sur les 3 282 dernières obsèques qu’ils ont réalisées entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2013. Entre volonté et réalité, quelles sont les différences notables ?
Les Français et les obsèques : souhaits et attentes
I - Le choix de la crémation ou de l’inhumation
Les graphiques suivants démontrent que la préférence des Français pour la crémation, lors de leurs propres obsèques, tend à se confirmer. 53 % des personnes interrogées seraient plutôt pour une crémation. Résultats identiques à 2008, la volonté reste donc constante.
Ce choix est diamétralement opposé selon les croyances et pratiques religieuses. Si 69 % des "athées ou non-croyants" préfèrent la crémation à l’inhumation, 75 % des "croyants et pratiquants" restent attachés à l’inhumation. Des chiffres en légère hausse par rapport à 2008, d’un côté comme de l’autre.
En revanche, lorsqu’il s’agit d’organiser les obsèques d’une personne très proche, une majorité de Français (53 %) ont une préférence pour l’inhumation. Des chiffres constants depuis 2010.
L’évolution la plus marquante provient des personnes âgées de 60 ans et plus, qui affichent une réelle préférence pour la crémation, que ce soit pour leurs propres obsèques (57 % en 2013 contre 43 % en 2008) ou pour celles d’un proche (57 % en 2013 contre 35 % en 2008).
II - L’organisation d’une cérémonie
75 % des Français interrogés souhaitent une cérémonie (religieuse ou civile) pour leurs propres obsèques, et 77 % d’entre eux souhaiteraient en organiser une pour celles d’un proche.
Un attachement pour l’organisation d’une cérémonie reste très fort, que le choix se soit porté vers la crémation (73 %) ou vers l’inhumation (88 %) d’un proche.
Cette cérémonie sera majoritairement religieuse (81 %) pour les personnes croyantes et pratiquantes ; en revanche, les athées ou non-croyants se dirigeront plutôt vers une cérémonie civile (44 %).
Si le lieu de culte est préféré (56 %) pour ladite cérémonie, de nouvelles options (40 %), telles que la salle d’un crématorium, émergent.
III - Qui doit financer les obsèques ?
44 % des Français interrogés estiment que c’est la personne de son vivant qui doit prendre en charge le coût de ses obsèques, une opinion qui reste stable depuis 2008.
Mais cette opinion évolue selon l’âge. En effet, les plus âgés (60 ans et plus) estiment que c’est au défunt de prendre en charge ses obsèques de son vivant, tandis les plus jeunes (entre 15 et 24 ans) pensent que c’est aux familles d’en prendre la responsabilité.
Le financement est la principale préoccupation pour 64 % des Français, 31 % souhaitent prévoir le déroulement détaillé de leurs obsèques en même temps que leur financement.
(1) Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 1009 personnes, représentatives de la population française, interrogées par téléphone en suivant une méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne référence du ménage, catégorie d’agglomération et région. Interrogation effectuée à partir d’un fichier de contacts extrait de façon aléatoire de l’annuaire téléphonique, après satisfaction par région et catégorie d’agglomération.
Les Parisiens et les obsèques
L’étude menée par les SFVP porte sur un échantillon de 3 282 obsèques réalisées entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2013.
Si une baisse de 27 % de la mortalité a été observée de 1975 à 1997, depuis, il y a une certaine stabilisation du nombre de décès à Paris.
I - Organisation des obsèques (pour un proche) : quelle est la réalité ?
Les enfants prennent de plus en plus en charge l’organisation des obsèques de leurs parents (50 % en 2013 contre 46 % en 2010). Dans 69 % des cas, les obsèques ne passent pas par un lieu de culte (65 % en 2010), principalement lorsqu’il s’agit d’une crémation, avec seulement 17 % des convois passant par un lieu de culte en 2013.
Malgré cela, 38 % des cercueils portent encore un emblème religieux (46 % en 2010).
En France, le taux de crémation s’élève à 32,5 %. Une augmentation du choix de la crémation des Parisiens (48 % en 2013 pour 45 % en 2010) amène Paris dans le sillage de la plupart des grandes villes de France, qui ont un taux de 50 % et plus.
47 % des femmes sont crématisées, soit une hausse de 6 %, pour 52 % des hommes. Une nette évolution du choix de la crémation pour les personnes âgées de plus de 75 ans (51 % pour la catégorie 76-85 ans contre 43 % en 2010). Les conjoints, enfants et parents du défunt choisissent plutôt la crémation, tandis que les frères et sœurs sont plus orientés vers l’inhumation.
II – Quelques éléments sur la crémation
Le crématorium de Champigny-sur-Marne, en banlieue parisienne, a été pris en exemple. Depuis 2008, près de 59 % des cérémonies organisées sont civiles, tandis que 32 % passent par un lieu de culte. En 2013, 55 % des cendres ont été inhumées (caveau, cavurne, columbarium), 22 % ont été dispersées et encore 3 % sont conservées au domicile.
III – Quelques éléments de perspectives pour 2023
Les tendances en termes de cérémonies resteront majoritairement religieuses, 54 % des personnes ayant souscrit un contrat obsèques auprès des SFVP ont exprimé leur souhait d’une cérémonie religieuse. En termes de fournitures, les tendances iront vers les premiers prix lorsqu’il s’agit d’une crémation, mais les cercueils conserveront un aspect traditionnel pour une inhumation.
La mission des Services Funéraires de la Ville de Paris : continuer à accompagner les évolutions
Différents éléments ont été mis en place :
- un blog pour suivre l’actualité du funéraire (www.servicesfuneraires.fr/blog)
- le site internet pour organiser des obsèques en ligne dans la région parisienne (www.revolution-obseques.fr). Cette formule low cost, qui suppose certaines contraintes, permet au consommateur d’être arbitre du prix en choisissant les options. Le site s’est renforcé avec des nouveautés, comme l’assistance téléphonique gratuite ou encore la réalisation de faire-part électroniques gratuits.
- la mise en place d’outils dédiés, tels que le livret "Comment parler de la crémation avec mon enfant ?" réalisé par la Société de Thanatologie avec le soutien de la Fondation des Services Funéraires de la Ville de Paris et distribué gratuitement dans toutes les agences des SFVP.
Frédéric Petit
Source SFVP et IPSOS
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