C’est dans la région de Bordeaux que Benjamin Hulin, thanatopracteur, a décidé de poser ses valises en 2009. C’est une embauche professionnelle qui a amené cet Orléanais de naissance, qui a fait sa scolarité au Mans, à s’établir dans le Sud-Ouest.
Benjamin Hulin, thanatopracteur |
C’est en 1993, alors qu’il effectue son service obligatoire à hôpital militaire de Cherbourg, que Benjamin assiste pour la première fois à des soins de conservation. “J’étais responsable du dépositoire.“ Ce métier l’attire, et on lui offre l’opportunité d’une formation prise en charge, d’un formateur, ainsi qu’un futur poste.
L’idée fait son chemin, mais au hasard d’une conversation avec un thanatopracteur, celui-ci lui assène brutalement une vérité qui l’amène à réfléchir : “Il n’y a pas que les vieux qui meurent.“ Dur à entendre, d’autant qu’à cette époque, il est directeur de colonie de vacances. L’idée d’être confronté au décès d’enfants le fait temporairement renoncer. “À cet instant, tout s’est arrêté et j’ai repris mes études de commerce.“
Mon attirance pour cette profession s’est imposée
Arrivé à Bordeaux en 1998, il devient représentant de commerce dans la fourniture de bijouterie et d’outillage professionnel. “J’ai trouvé un emploi tout près de chez moi, mais un licenciement m’a renvoyé à la case départ.“ C’est un bilan de compétences qui réveille alors sa vocation de thanatopracteur. Il prend contact avec un professionnel de son secteur et, dès le premier soin, c’est une révélation : “Je me suis retrouvé 13 ans en arrière en train d’assister à des soins pendant mon service militaire. Je n’avais plus de problèmes de conscience et je réalisais que mon attirance pour cette profession n’était pas malsaine.“
Tout s’enchaîne, Benjamin passe les concours de Lyon et d’Angers, où il choisira de partir étudier. “C’est une longue formation, je remercie ma conjointe d’avoir su gérer nos enfants en bas âge malgré mes absences.“ Une fois l’examen théorique en poche, trouver un maître de stage n’est pas le plus simple. “Grâce à ma famille et à mes relations, j’ai pu intégrer l’équipe de Pascal Gasquez aux PFG, qui comptait 3 autres thanatopracteurs. J’ai appris de chacun, ils m’ont inculqué les bases et je leur dis encore merci aujourd’hui.“
Une opportunité d’embauche au sein des PFG se présente, mais comme porteur, puis ambulancier, l’équipe de thanatopracteurs étant au complet. Reçu aux épreuves pratiques en 2008, Benjamin finit par prendre son envol. “L’appel de l’entreprise et l’envie d’être indépendant se sont “imposés“. Je pouvais enfin mettre à profit mon métier et le gérer à ma manière.“
En 2009, Benjamin crée son entreprise, BHT
"Je ne regrette rien. Pendant longtemps, je n’ai plus eu de week-ends ni de vacances, mais aujourd’hui, mes enfants ont grandi et il est très agréable de pouvoir se poser quelques jours et se reposer sur un remplaçant. Même si c’est très dur de laisser son “bébé“ à quelqu’un, je peux enfin consacrer du temps à ma famille en oubliant mon portable tout en sachant qu’un thanato qui a le même point de vue que moi s’occupe de ma clientèle."
Il conclut en remerciant sa famille et ses amis pour leur soutien et leurs encouragements. Les collègues thanatopracteurs qui répondent à ses questions, les relations professionnelles devenues des relations amicales et les stagiaires motivés “qui indirectement m’ont poussé à transmettre mon expérience et à ne pas me laisser dans une ‘routine‘«.
Claire Sarazin,
thanatopracteur
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