De nombreux articles ont été écrits sur la prise de parole en public, des vidéos tournées, un peu de formation dans les 70 heures de la formation maître de cérémonie funéraire, un rappel des fondamentaux ne peut faire que du bien !
Vous pouvez préparer au mieux votre cérémonie funéraire, rencontrer la famille, respecter les volontés du défunt, travailler les textes, les diaporamas, les musiques, si, le jour J devant la famille, les proches, vous êtes inaudible, incompréhensible, vous allez gâcher ce temps d’hommage.
Avant la cérémonie funéraire
Pour éliminer votre stress, visualiser la cérémonie funéraire que vous avez conçue avec la famille. Les thématiques, l’ordre de passage, les musiques, les textes et poèmes. Visualisez chaque étape de votre cérémonie, vous gagnerez en assurance.
Préparez-vous auparavant. Venez 15 minutes plus tôt pour tester la clé USB, les musiques, les écrans, les diaporamas. Cela vous permettra de vous rassurer ou d’anticiper un quelconque dysfonctionnement. Vous ne pouvez pas dire à la famille : "Désolé, les diaporamas ne fonctionnent pas."
Le jour de la cérémonie funéraire
Parler calmement, soyez paisible. Respirez, rien ne presse. Les interlocuteurs seront plus réceptifs à ce que vous allez dire, car vous avez "un ton posé", calme, serein. La confiance en soi inspire l’attention et le respect. S’exprimer calmement ne signifie pas "être mou ou peu énergique", mais prendre le temps "d’articuler et de réfléchir" à ce que l’on dit.
Utiliser les silences
Utiliser les silences, ils s’entendent. Ils se perçoivent pour laisser le temps à l’assistance de s’accaparer ce que vous voulez dire. C’est comme un stop ou un feu rouge. Vous signifiez à la famille qu’elle doit s’arrêter, pour prendre son souffle.
Regarder droit dans les yeux
Regardez vos interlocuteurs dans les yeux, très rapidement, sans insister : "posez un regard franc". Le regard est la première connexion avec autrui, et donne des indications. Vous saurez où vous en êtes avec votre auditoire : les avez-vous ennuyés, ou, au contraire, les avez-vous emportés ? Vous saurez s’il faut ralentir votre débit ou augmenter votre intonation. Si vous avez du mal à fixer quelqu’un dans les yeux, "fixer ses sourcils", ça peut aider.
Sourire de temps en temps
Sourire légèrement nous met dans "un état positif" et "diminue le stress" que l’on peut ressentir dans un contexte inconnu. Sourire crée un climat de confiance et d’ouverture, alors n’hésitez pas à sourire légèrement, de temps en temps.
Laisser de la place à l’autre
Il n’est pas vraiment utile de tout dire dans l’hommage, qui risque de noyer vos interlocuteurs dans une marée d’informations. Préférez à cela un "discours concis" : accueil, pourquoi nous sommes là et pour qui ? Mémoire du défunt, diaporama, recueillement, geste d’hommage, conclusion.
Surtout apporter la preuve de ce qui est dit : il ou elle était gentil(ille), oui, mais comment ? Il ou elle avait de l’humour, oui, mais comment ? Il ou elle était un bon bricoleur, oui, mais comment ? Donner des preuves par des anecdotes que vous a racontées la famille. Pour cela, il faut lui poser des questions et des questions : oui, mais comment ?
N’oubliez pas que vos interlocuteurs ont une écoute active, attentive lors de l’hommage. Laissez-les jouer leurs rôles. Soyez attentif aux regards des autres, à leurs expressions. Ils vous suivent, ou sont largués ? Ralentissez votre débit, prenez votre temps. Ramenez-les à vous. Changez d’intonation. Ce que vous dites doit sortir de vos tripes et de votre cœur, pas de votre bouche.
Ne pas être que certitudes, oser poser des questions
Dans l’hommage, pos des questions, pour laisser la famille et l’assistance réfléchir et y répondre dans leur tête.
Le dos droit, bien assis.
La gestuelle, ce que va voir en premier l’autre
Bien droit, cela va vous aider à vous concentrer pendant la cérémonie et à rester attentif. Une personne qui se tient droit inspire plus confiance :
- pas de gestes, d’attitudes, qui montrent votre stress : se balancer sur un pied, une main dans la poche, une main dans le dos, ne gesticulez pas, ni la tête, ni le corps ;
- on ne va plus vous écouter, on ne va voir que votre gestuelle négative.
Mette en scène le corps, la gestuelle. Scénariser
Accueillez la famille, les proches, dans l’allée, ouvrez vos bras, venez le dernier en saluant le cercueil, sortez de votre pupitre, rapprochez-vous du cercueil pour lire un poème capella. Pour le geste d’hommage, accompagnez les premiers en faisant le tour du cercueil… Non, vous n’êtes pas un acteur, mais un chef d’orchestre, un guide, un phare, un maître de cérémonie qui utilise tout son corps, ses déplacements, pour faire passer des émotions et montrer la voie du respect.
Conclusion
N’oubliez pas que la famille, les proches ne vont pas retenir grand-chose de la cérémonie. Ils vont retenir : les attentions, les intentions, leur ressentis, les émotions. Comment vous avez fait vivre leur défunt pendant son hommage.
Jean-Michel Rey
Directeur du développement
Groupe funéraire familial Funé Sphère
Résonance n° 194 - Août 2023
Résonance n° 194 - Août 2023
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